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MidTerms : Donald Trump n’a aucune raison de changer sa trajectoire politique, l’Europe et la Chine vont continuer à souffrir...
©NICHOLAS KAMM / AFP

Atlantico Business

Donald Trump a perdu la majorité à la Chambre des Représentants, mais il a conforté son pouvoir au Sénat où les « Trumpistes » sont entrés en masse.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le président n’a aucune raison de changer sa trajectoire politique. Tous les risques que listaient les commentateurs politiques aux vues des sondages hésitants jusqu'à la veille, tous les risques sont écartés.

Avec une majorité renforcée au Sénat par l'arrivée d’une nouvelle génération de sénateurs républicains, mais très partisans de Donald Trump, le président américain va pouvoir poursuivre sa politique étrangère, et notamment sa politique protectionniste. La Chine va donc rester l’adversaire numéro 1 et les dirigeants chinois en ont déjà tiré les leçons. Donald Trump veut amortir une partie de son déficit commercial avec la Chine en rapatriant une partie des fabrications aux Etats-Unis. Du moins, celles qui seront compatibles avec les conditions de marché. Ce qui ne va pas être évident à réussir. En attendant, personne au Sénat ne viendra lui demander de changer le signal. Idem vis à vis de l’Europe où Donald Trump a tout intérêt à durcir les termes de l’échange commercial. D’autant plus que l’Union européenne est très désunie quant à la position qu'elle pourrait avoir pour répondre à la Maison Blanche.

Le grand perdant sera sans doute la Grande Bretagne. Trump n’a aucune raison de ménager Theresa May embourbée dans le Brexit. Ce qui peut l’amener à chercher un compromis avec Bruxelles, les partisans du hard Brexit peuvent la laisser faire.

Pour le reste, Donald Trump va continuer d’installer des taxes douanières, les voitures allemandes vont continuer de souffrir, et il va continuer d’imposer des sanctions aux entreprises et aux banques qui transgresseraient les décisions d’embargo sur le business avec l’Iran ou la Russie.

Son objectif principal étant de montrer que l’Amérique peut récupérer une souveraineté industrielle sans pénaliser le consommateur américain qui doit bénéficier d’augmentation de revenus. C’est un peu le cas depuis son arrivée au pouvoir. La machine américaine tourne comme jamais elle n’a tourné.

Son objectif est donc de continuer à booster son économie de façon à tenir cette cadence jusqu'à l’élection présidentielle dans deux ans.

Son problème, c’est qu’il risque de ne plus avoir les boosters qu’il a utilisés jusqu’à maintenant.

L‘arrivée d’une majorité démocrate à la Chambre des Représentants ne va pas pouvoir l'obliger à changer de trajectoire, mais elle va tout simplement lui pourrir la vie.

D’abord, parce que les démocrates sont équipés pour lancer des enquêtes sur le comportement personnel de Donald Trump, enquêtes financières et fiscales, enquêtes sur ses mœurs. Les nombreuses femmes qui arrivent à la Chambre sont bien décidées à lui faire payer ses turpitudes. Cela dit, les représentants ne pourront pas aller jusqu'à la procédure d’impeachment dont ils ont parlé pendant la campagne, tout simplement parce qu’il faudrait que le Sénat l’autorise, et le Sénat est contrôlé par les partisans de Trump.

Ensuite, les démocrates ont parfaitement la possibilité de l'obliger à modifier sa politique fiscale en s’opposant à toute nouvelle baisse d’impôt. Or, le choc fiscal, qui a grandement enrichi ceux qui étaient déjà riches, a aussi été un facteur d’activation de l'activité très fort, à commencer par l’activité boursière et financière. Donald Trump ne va pas répéter de tels chocs chaque année.

Enfin, les démocrates vont peser sur le maintien des investissements collectifs, tout en luttant contre les déficits.

Or le déficit, financé par de la dette publique vendue aux épargnants étrangers, aura été le deuxième booster de l'activité trumpienne.

La majorité démocrate à la Chambre des Représentants fera sans doute le show quotidien sur la scène politique intérieure, mais ça ne devrait pas bouleverser l’équation de base de sa politique.

Maintenant, la question pour Donald Trump sera de savoir s’il peut tenir ce rythme de performance économique pour permettre sa réélection. Les représentants à la Chambre vont tout faire pour mettre des grains de sable dans la machine à produire américaine.   

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