Gilets jaunes : la déception de Jason Herbert après sa rencontre avec Edouard Philippe

Six des huit représentants des gilets jaunes étaient attendus ce vendredi à Matignon. Seuls deux d'entre eux se sont rendus à ce rendez-vous. Jason Herbert, le porte-parole d'Angoulême, a notamment effectué une brève apparition. Arrivé avec 30 minutes de retard, Jason Herbert, est resté seulement quelques minutes à peine.   

A la manière d'Eric Drouet qui avait filmé et diffusé sur Facebook la réunion de cette semaine avec François de Rugy, Jason Herbert avait la volonté de pouvoir médiatiser cet entretien avec le Premier ministre. 

"Je souhaitais, et j'ai demandé à plusieurs reprises à ce que cet entretien soit filmé et retransmis en direct à la télévision, cela a été refusé". 

Il a estimé qu'il n'avait "pas de légitimité supérieure à quiconque". Selon Jason Herbert, "l'ensemble des Français (auraient dû) y assister". 

Le porte-parole d'Angoulême s'est donc contenté de se présenter à Edouard Philippe et François de Rugy. Jason Herbert a également évoqué les pressions que subissent les représentants du mouvement des gilets jaunes par d'autres citoyens mobilisés. 

"Nous avons tous reçu d'énormes pressions. Je parle de menaces d'agression, verbales ou physiques, notre vie est en jeu". Selon lui, ces menaces proviennent "à 99% d'autres gilets jaunes [qui] croient que nous sommes là pour la gloire. Je ne leur en veux absolument pas, car ils sont dans un désarroi et une misère absolue car ils ont tout perdu".

À l'issue de cette réunion, Édouard Philippe s'est exprimé devant les médias. Le Premier ministre a salué un "débat utile". 

"Deux (représentants des “gilets jaunes”) ont répondu à mon invitation et je les en remercie car j'ai compris que la décision de venir à Matignon n'était pas facile pour eux. Nous avons pu dialoguer pendant plus d'une heure, (...) nous avons eu un débat intéressant, franc, respectueux et utile parce qu'il va nourrir notre réflexion et être précieux dans l'élaboration des mesures".

Édouard Philippe a précisé "que la porte de Matignon restera toujours ouverte si les gilets jaunes souhaitent désigner des représentants qui pourront continuer le dialogue". 

"Nous avons beaucoup parlé de pouvoir d'achat, de la diminution du pouvoir d'achat depuis longtemps, notamment celui des actifs". 

Edouard Philippe a estimé qu'il "aurait été incompréhensible" de ne pas avoir d'échanges avec des gilets jaunes "après avoir reçu tous les syndicats, les élus locaux et les corps intermédiaires".

La manifestation de samedi pourrait être un tournant majeur dans le conflit des gilets jaunes.