Historiquement, ce sont souvent les gouvernements socialistes qui font les réformes libérales : Fabius en 1983, les privatisations de Jospin. Et le Front populaire avait fait donner la troupe contre les grévistes...Aujourd&#39;hui, François Hollande est extrêmement impopulaire. La combinaison de son manque de charisme, d&#39;une première partie de quinquennat sans direction et d&#39;une série d&#39;affaires a laissé une marque indélébile. Mais cette impopularité est une opportunité : le président de la République n&#39;a plus rien à perdre. Et, surtout, contrairement à l&#39;autre corrézien Chirac, il l&#39;a bien compris.Pour cette dernière partie de quinquennat, François Hollande joue son va-tout. Maintenant, c&#39;est tout ou rien. Et, il faut l&#39;admettre, le couple Valls-Macron a entamé des réformes ambitieuses sans reculer. C&#39;est une inversion intéressante des règles habituelles de la politique. D&#39;habitude un politique entreprend des réformes au début de son mandat, là où il a le plus de légitimité, et passe le reste du mandat à expédier les affaires courantes et faire des effets d&#39;annonce - en somme, à faire campagne pour sa réélection. Ici, c&#39;est l&#39;inverse : Hollande a commencé avec des effets d&#39;annonce et, maintenant qu&#39;il n&#39;a plus de légitimité, c&#39;est ce qui le pousse à réformer. Le contraste avec Sarkozy est saisissant : il n&#39;a fait de vraies réformes qu&#39;à l&#39;été 2007, mais c&#39;était des réformettes. Je pense que Sarkozy voulait sincèrement réformer, mais aussi qu&#39;il pensait au fond que son charisme et son talent politique lui permettraient d&#39;être réélu quoiqu&#39;il arrive et qu&#39;une fois dans la fournaise de l&#39;exercice du pouvoir, il s&#39;est laissé aller à la facilité. François Hollande ne peut plus se bercer de telles illusions. En tous les cas, le fait est que c&#39;est François Hollande, le dit incapable de faire quoi que ce soit, qui entreprend les réformes les plus sérieuses depuis les années 1980. Est-ce que ça fera revenir la croissance? Bien malin qui le sait. Mais quelque soit son sort politique, en cette aube de 2015, il semble possible que l&#39;Histoire rende sur François Hollande un verdict bien différent que celui des sondages...

Et si François Hollande devenait un grand président ?

Le nettoyeur

S&#39;il y a un sujet (avec la politique monétaire) sur lequel les économistes ne se penchent pas assez, c&#39;est le mariage et la famille. On en parle peu du point de vue économique, et pourtant, il s&#39;agit d&#39;institutions sociales fondamentales, et donc elles ne peuvent pas ne pas avoir un impact, dans un sens ou dans l&#39;autre sur la société. Mais pourtant, les économistes renâclent à étudier le sujet, peut-être à cause des partis-pris individualistes qui sous-tendent souvent les analyses économiques.Le parallèle qui permet de le montrer, c&#39;est les études universitaires. En effet, dans le cas à la fois du mariage et des études universitaires, on trouve un lien statistique irréfutable dans tous les pays : ceux qui sont mariés et ceux qui ont fait des études universitaires gagnent plus d&#39;argent tout au long de leur vie que ceux qui ne sont pas mariés ou n&#39;ont pas fait d&#39;études universitaires.Mais, en soi, cette détermination ne nous dit rien sur la relation de cause à effet. C&#39;est le problème du biais de sélection : peut-être que ce ne sont pas les études universitaires qui font que les gens gagnent plus d&#39;argent, mais simplement que les gens qui sont déjà plus intelligents et plus travailleurs sont à la fois prédisposés à faire des études et à gagner plus d&#39;argent. Selon l&#39;analyse qu&#39;on prendra, on aboutira à des conclusions radicalement différentes. Si on pense qu&#39;il y a relation de cause à effet, on fera le plus possible pour encourager les gens à faire des études et ainsi augmenter leur productivité ; si on pense qu&#39;il y a biais de sélection, on verra ça comme une énorme perte de temps et d&#39;argent, puisque ce ne sont pas les études qui augmentent la productivité.De même avec le mariage : le mariage est associé à des gains de revenus, mais s&#39;agit-il de cause à effet ou de biais de sélection ? S&#39;il s&#39;agit de cause à effet, des politiques publiques visant à encourager les gens à se marier seront une bonne idée ; s&#39;il s&#39;agit de biais de sélection, il faut ignorer le mariage.Le consensus des économistes est assez clair : pour la plupart d&#39;entre eux, en ce qui concerne les études universitaires, il y a cause à effet ; mais par contre, pour ce qui est du mariage, ils diront que ce n&#39;est qu&#39;un biais de sélection. Mais le problème est évident : pour chaque cas, on peut employer les arguments de l&#39;autre cas pour dire que la réalité est inverse. Les économistes utilisent les arguments qu&#39;ils rejettent dans le domaine des études pour dire que l&#39;effet du mariage n&#39;est qu&#39;un biais de sélection, et vice versa.De fait, ce que je pense, c&#39;est que la plupart des économistes sont des intellectuels libéraux et qu&#39;ils sont donc psychologiquement prédisposés à croire que les études sont une bonne chose mais renâclent instinctivement à l&#39;idée de politiques publiques qui promouvraient un style de vie plutôt qu&#39;un autre, et donc préfèrent escamoter ce qui suggèrerait un impact économique du mariage. C&#39;est une position qui se défend philosophiquement mais, scientifiquement parlant, elle n&#39;est pas meilleure qu&#39;une autre.Pour ma part, j&#39;ai tendance à prendre la position inverse : <a class="Colorbox" href="http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/10/05/a-quoi-servent-les-etudes.html" target="_blank">les études</a> ont surtout la fonction de signaler que quelqu&#39;un est assez intelligent pour avoir passé un concours, plutôt que d&#39;enseigner quoi que ce soit (c&#39;est pour ça qu&#39;en France, les étudiants des filières d&#39;élite travaillent comme des fous en prépa, avant de ne rien faire en grande école), alors que le mariage a une relation de cause-à-effets.En effet, il y a beaucoup de raisons de penser que le mariage renforce l&#39;économie. Un couple marié reçoit des économies d&#39;échelle : les coûts fixes du foyer sont répartis sur deux revenus. Un couple marié est également une forme d&#39;assurance sociale : si l&#39;un des deux membres du foyer passe par une phase difficile, il peut s&#39;appuyer sur les revenus de l&#39;autre le temps de rebondir. Et c&#39;est sans compter sans les avantages psychologiques du fait d&#39;avoir un compagnon de longue date ; leur impact sur le bien-être et donc la productivité, sont difficiles à prouver, mais il semble impossible de penser qu&#39;ils n&#39;existent pas.Bref : mariez-vous. C&#39;est bon pour l&#39;économie et vous gagnerez plus d&#39;argent. Quelle meilleure raison chercher ?

mariage, union, Tour Eiffel

Mariez-vous ! C'est bon pour l'économie

Le Nettoyeur

France

Politique

Société

Cette occasion qu'a François Hollande de devenir un grand président

Voici une bonne blague. C&#39;est l&#39;histoire d&#39;un candidat à la présidence qui déclare que la finance est son ennemi, puis nomme un ancien de la banque d&#39;affaires Rothschild au ministère des Finances. Prévenez-moi si vous la connaissez déjà...Le candidat François Hollande avait déjà fait la promesse de séparer les activités de finance de marché et les activités de crédit de nos grandes banques. Il ne l&#39;a pas fait. Notre président n&#39;est pas un ennemi de la finance.En ceci, il n&#39;est guère différent de ses prédecesseurs. Nicolas Sarkozy avait organisé le sauvetage des banques pendant la crise financière et a installé un de ses amis (aussi un ancien de Rothschild et de l&#39;Inspection des finances) à la tête d&#39;une grande banque, la BPCE. Banque dont l&#39;ami en question avait organisé la création par la fusion de deux banques lorsqu&#39;il était à l&#39;Elysée...Et c&#39;est un bon exemple du spectre déformé de notre vision en France. Le problème principal de la France, du point de vue économique, est le corporatisme : l&#39;alliance entre l&#39;Etat et les entreprises, qui s&#39;organisent la répartition du gâteau économique. Les principales victimes de ce système sont l&#39;innovation, frustrée par les règles et monopoles et les classes moins privilégiées, qui ne bénéficient ni de l&#39;innovation ni de la concurrence qui font baisser les prix.La droite et la gauche voient chacune un aspect du phénomène. La droite voit la réglementation et les impôts élevés ; la gauche voit le copinage entre patrons et pouvoir et les profits exorbitants qui en résultent. Mais puisqu&#39;elles ne voient pas le problème complet, leurs solutions sont incomplètes.Le système financier à la française en est un exemple parfait. Le problème n&#39;est pas tant qu&#39;un bureaucrate puisse devenir banquier ou un banquier bureaucrate, le problème est l&#39;institutionnalisation d&#39;un système où les banques existent sous la férule de l&#39;Etat. Les profits sont privatisés et les pertes socialisées, mais c&#39;est moins au profit de plutocrates que d&#39;une caste de bureaucrates qui font la navette entre une bureaucratie privée et une bureaucratie publique.La finance, en soi, c&#39;est plutôt un bien. Chacun admettra qu&#39;il est impossible d&#39;avoir une société moderne sans crédit. La question est : est-ce que ce crédit est bien distribué dans l&#39;économie et au bon prix ?Et en France, la réponse est : non. &ldquo;Les banquiers ne prêtent qu&#39;aux riches&rdquo; est un dicton bien connu, et il y a une raison. Entrepreneurs et familles sont laissés sur le carreau.Pourquoi ? En un mot, le manque de concurrence. Aucun intérêt de prendre des risques en prêtant à un entrepreneur si la rentabilité de la banque est déjà assurée par un environnement où il n&#39;y a pas de concurrence.Une vraie concurrence pourrait être possible grâce à Internet : les nouvelles méthodes de prêts en peer-to-peer ou de crowdfunding pourraient permettre des financements que les banques interdisent à l&#39;heure actuelle. Mais pour cela, il faut que la réglementation suive. Et ce n&#39;est pas dans l&#39;intérêt de ceux qui nous dirigent.La prochaine fois que vous aurez une mauvaise expérience avec votre banquier, vous saurez à qui vous en prendre...

Comment (vraiment) réformer le système financier français

Après la publication des tests de résistance bancaires par la Banque centrale européenne ce dimanche 26 octobre, et après le succès rencontré par les établissements français, un son cloche différent se fait entendre. Dans un article publié par le Financial Times, la situation des banques françaises est présentée comme étant la plus faible de toute la zone euro.En effet, une équipe de recherche de l&rsquo;Université Stern de New York a pu faire état de la différence de ses résultats, en raison d&rsquo;une méthodologie différente du calcul des risques, basée sur la valorisation du marché. &quot;En utilisant cette méthodologie, appelée SRISK, Monsieur Acharya met en évidence un manque en capital de 400 milliards d&rsquo;euros pour les institutions financières françaises, en cas de survenance d&rsquo;une crise. Un manque plus important que les Etats Unis ou le Royaume Uni, malgré des secteurs financiers bien plus importants. En regardant simplement les banques françaises qui ont été testées par la Banque centrale européenne, qui n&rsquo;a trouvé aucun manque de capital, SRISK obtient un manque de 189 milliards d&rsquo;euros&quot; a dit l&#39;un des chercheurs.Si la France est le principal pays visé par cette étude, l&rsquo;Allemagne n&rsquo;est pas en reste avec un manque de 100 milliards d&rsquo;euros. Pour l&rsquo;ensemble de la zone euro, les chercheurs pointent un total de 450 milliards d&rsquo;euros, soit 22 fois plus que le résultat total trouvé par les experts de la BCE.<a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/stress-tests-europeens-est-pas-parce-que-bce-epingle-petites-banques-que-grandes-vont-vraiment-bien-jean-michel-rocchi-1827593.html" target="_blank">A LIRE AUSSI -&nbsp;Stress tests européens : ce n&rsquo;est pas parce que la BCE épingle des petites banques que les grandes vont vraiment bien</a>Comme le rappelle le Financial Times, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, &nbsp;s&rsquo;était pourtant félicité des &laquo;&nbsp;excellents&nbsp;&raquo; résultats des banques françaises. Si l&rsquo;objectif des tests de resistance était de permettre un retour de la confiance, l&rsquo;objectif semble être compromis.

Les banques françaises seraient en fait les plus faibles d'Europe

Pas brillant

Economie

Finance

Comment (vraiment) réformer le système financier à la française

L&#39;Allemagne n&#39;a même pas eu besoin d&#39;envahir. C&#39;est la conclusion un peu acide mais pas injustifiée qu&#39;on pourrait tirer de ce qui est arrivé au gouvernement cette semaine.Qu&#39;Arnaud Montebourg critique la politique d&#39;austérité budgétaire et monétaire imposée par Francfort et Berlin, et c&#39;est tout le gouvernement qui démissionne. Montebourg est immédiatement congédié comme un malpropre, et est remplacé par une caricature de jeune technocrate (nous y reviendrons).Evidemment, pour Arnaud Montebourg, le calcul politique est évident. Son passage à Bercy rajoute une ligne à son CV qui le rend présidentiable. Pour le meilleur et pour le pire, il a montré très clairement quelle serait sa &ldquo;ligne&rdquo; directrice comme président : un volontarisme économique corporatiste &ldquo;à l&#39;ancienne&rdquo;, avec l&#39;Etat comme chef d&#39;orchestre de grands groupes industriels. Le gouvernement est carbonisé, et Montebourg n&#39;a plus qu&#39;à perdre en y restant. En critiquant le gouvernement par la gauche, il s&#39;allie à la gauche de la gauche qui a toujours été son camp, et s&#39;ouvre le chemin le plus honoré vers l&#39;Elysée pour un socialiste, en commençant par prendre le PS par la gauche. En partant avec éclat, il est fidèle à son image, et celle d&#39;homme d&#39;Etat qu&#39;il veut se donner. Il se pose comme le recours du PS en cas de défaite cinglante en 2017 (surtout si François Hollande n&#39;est pas au second tour).Arnaud Montebourg a été un ministre spectaculairement incompétent, et sa compréhension de l&#39;économie est d&#39;une ignorance encyclopédique. De plus, les nombreuses péripéties qui jalonnent son parcours, ainsi que l&#39;idée très clairement exaltée qu&#39;il a de lui-même, mènent à s&#39;inquiéter sérieusement de sa capacité psychologique à exercer des responsabilités importantes. Ce serait un désastre s&#39;il devenait un jour président de la République.Cela dit, les crises ont cela de particulier que c&#39;est souvent les prophètes, ceux qui ont tort sur presque tout, qui ont aussi raison sur le problème le plus important de la crise, problème que les gens si raisonnables ne peuvent concevoir, puisque c&#39;est leur raisonnabilité qui a mené à la crise. Les Churchill et les de Gaulle étaient des fous jusqu&#39;à ce que les événements leur donnent raison. (Ce qui ne veut pas dire que tous ceux à qui les événements donnent raison sont un de Gaulle ou un Churchill...)Et Montebourg a raison sur le point essentiel de notre crise présente : l&#39;austérité budgétaire et monétaire imposée depuis l&#39;Allemagne. Et il est absolument estomaquant que la République française laisse sa politique imposer depuis l&#39;étranger. Et il est désastreux et désespérant qu&#39;une remise en question de cette doxa destructrice mène à la chute d&#39;un gouvernement.Ce qui nous amène donc au personnage d&#39;Emmanuel Macron, qui symbolise tout autant que Montebourg la maladie française. Montebourg, c&#39;est le socialisme à l&#39;ancienne, des grands groupes industriels dirigés depuis Bercy. Macron, c&#39;est le socialisme moderne, de Bercy dirigé depuis les grands groupes financiers. Les études brillantes, l&#39;ENA, l&#39;inspection des finances, Rothschild, puis l&#39;Elysée : c&#39;est ce moule de l&#39;élite française qui crée le corporatisme qui étouffe l&#39;économie française.La nomination de Macron, c&#39;est un signal de François Hollande de la ligne &ldquo;libérale&rdquo; ou &ldquo;social-libérale&rdquo; du gouvernement. Si seulement !Ceci oublie deux choses : premièrement, les &ldquo;réformes de structure&rdquo; dont on parle tant n&#39;apporteront aucun effet dans un contexte de marasme économique provoqué par un bridage de la demande par la politique budgétaire et monétaire ; deuxièmement, la politique du gouvernement n&#39;est qu&#39;un liberalisme de façade, qui n&#39;effectue aucune des réformes de profondeur dont le pays a besoin.L&#39;avenir est donc parfaitement prévisible : le président mènera sa politique &ldquo;libérale&rdquo;, qui ne changera rien au chômage et à la croissance ; et après, on nous dira &ldquo;Vous voyez, le libéralisme, on a essayé, ça n&#39;a pas marché.&rdquo;Et, toujours, rien ne changera.&nbsp;

Démission d'Arnaud Montebourg : la France déclare forfait face à l'Allemagne

Depuis une semaine Arnaud Montebourg est partout. Depuis sa sortie à l&#39;encontre de la politique menée par le gouvernement et son éviction/démission de celui-ci, pas un jour ne se passe sans que l&#39;ancien ministre de l&#39;Economie ne fasse parler de lui. C&#39;était encore le cas ce jeudi puisqu&#39;il était au cœur d&#39;un reportage diffusé par France 2 dans l&#39;émission Envoyé Spécial. Enregistré il y a quelques semaines, lorsqu&#39;il avait encore des fonctions ministérielles, il s&#39;agit d&#39;un portrait d&#39;Arnaud Montebourg dans lequel l&#39;intéressé livre ses vérités.Ainsi, dans un train entre Paris et la Saône-et-Loire, il confie son ras-le-bol d&#39;être si peu écouté par le chef de l&#39;Etat. Candidat à la primaire du PS en 2011, il rappelle avoir &quot;fait 17%&quot; des voix au premier tour. Et d&#39;assurer, en référence à son soutien au second&nbsp;tour face à Martine Aubry, que &quot;sans moi, François Hollande ne serait pas là où il est aujourd&#39;hui&quot;. A un autre moment du reportage, l&#39;ancien ministre se montre particulièrement agacé : &quot;Je suis allé dans les cantons, j&#39;ai passé des soirées avec les gens pour leur expliquer dans quelle situation très difficile on était. C&#39;est ce que devrait faire Hollande avec la France, ce qu&#39;il ne fait pas assez. Je lui dis tout. Il ne m&#39;écoute pas mais ce n&#39;est pas grave, il fait ce qu&#39;il veut.&quot;<iframe frameborder="0" height="360" src="http://api.dmcloud.net/player/embed/4e7343f894a6f677b10006b4/53ff888d947399175084b26d/8e50aff79db34540b238f9b27d20efa3?exported=1" width="640"></iframe>Toujours dans ce reportage, &nbsp;Arnaud Montebourg dément être l&#39;auteur du surnom &quot;Flamby&quot; qui colle à la peau de François Hollande depuis des années : &quot;Ce sont Les Guignols qui ont inventé ça, ce n&#39;est pas moi. Cela a eu un certain succès&hellip; mais indépendamment de moi&quot;, répond-il. Ce surnom était-il &quot;bien vu&quot; ? A la question, Montebourg répond en riant aux éclats : &quot;No statement ! Pas de déclaration, merci !&quot;.Bonus : Arnaud Montebourg : &quot;Hollande ment tout le temps&quot;<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" scrolling="no" src="http://www.youtube.com/embed/rlIpS2F7mg4" width="560"></iframe>

bombe nucléaire paris

Quand Arnaud Montebourg s'amuse de "Flamby" et tacle François Hollande

Petites phrases

C'est étrange : le Premier ministre n'a pas scrupuleusement appliqué mes recommandations... On arrivera à le pardonner.Que ressort-il de son discours de politique générale ?D'abord, le talent : Manuel Valls est un fin politicien - nul ne peut le nier - et un bon orateur. La phrase de son discours, "Trop de souffrance, pas assez d’espérance, telle est la situation de la France" est belle et juste. C'est, déjà, en soi, un bon point.Ensuite, la continuité : qu'on le regrette ou pas, la politique du nouveau gouvernement est, à peut-être quelques minimes ajustements près, la même que celle du précédent gouvernement. Le président de la République a clairement décidé que le problème du précédent gouvernement ne se situait pas tant au niveau des choix politiques que de la compétence.Mais enfin et surtout, parlons de politique. Et dans ce discours, ce qui ressort principalement, c'est la contradiction (la même que celle du gouvernement précédent). Tout dans ce discours est contradiction.Le Premier ministre se plaint de l'excès d'impôts et de la complexité fiscale, bref, de l'austérité (sans le dire) ; pourtant, il veut à la fois baisser les charges et baisser les dépenses,&nbsp;<a href="http://www.atlantico.fr/rdv/nettoyeur/baisse-charges-francois-hollande-ne-va-pas-marcher-pourquoi-conversion-politique-offre-est-fois-bonne-et-mauvaise-chose-pascal-e-956270.html" target="_blank">ce qui contrecarrera l'effet stimulatif de ces baisses de charges.</a>Le Premier ministre a dit qu'une de ses principales priorités serait la réforme énergétique, et notamment le combat contre le changement climatique ; il a pourtant annoncé une accélération du retrait du nucléaire, la seule technologie sans émissions carbone économiquement viable.Le Premier ministre a annoncé vouloir réduire un peu la complexité de notre code des impôts. C'est très louable. Mais en même temps, il annonce que les baisses de charges seront compensées par d'autres hausses d'impôts, peu précisées. Encore une fois, on reste dans la logique de l'austérité et dans la logique de la politique fiscale des dernières décennies,&nbsp;<a href="http://www.atlantico.fr/decryptage/budget-2013-comment-ne-surtout-pas-avoir-politique-fiscale-pascal-emmanuel-gobry-489460.html" target="_blank">c'est-à-dire l'absence de politique</a>.Et que dire de la volonté de fusion des régions et des communes, qui,&nbsp;<a href="”http://www.atlantico.fr/decryptage/decentralisation-pragmatisme-commune-intercommunalite-departement-region-pascal-emmanuel-gobry-301103.html" target="_blank">en plus de n'être pas conforme aux tendances du 21ème siècle</a>, ne pourra qu'accentuer la complexité administrative que le premier ministre prétend vouloir abolir ? En effet, il est certain qu'une telle réforme - si elle aboutit, et rien n'est moins sûr- s'associera de nombreuses années d'intégration et de transformation des diverses couches du mille-feuille administratif qu'on aura mélangées, menant à une complexification, pas une simplification administrative.En somme, c'est ça le problème de notre gouvernement : pas “trop à gauche”, ni “trop à droite”, mais voulant tout faire et ce faisant ne faisant rien. On veut l'austérité pour apaiser Bruxelles, mais on veut la baisse des charges pour apaiser le Medef, mais on veut taper fiscalement les riches pour apaiser sa gauche. On veut le nucléaire, parce qu'on sait bien qu'on ne peut pas faire sans, mais sans le nucléaire, parce qu'on veut rassurer les Verts.On pense à la fameuse phrase du Guépard, “Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change.” On a l'impression qu'ici l'idée est, “Si on ne change rien, peut être que tout changera.”

Manuel Valls, Premier ministre maître dans l'art de l'auto-contradiction 

La révélation du patrimoine de nombreux hommes politiques après l'Affaire Cahuzac peut nous rassurer sur un point : nos hommes politiques ne font pas ça pour l'argent. Laurent Wauquiez, normalien et major de l'ENA, aurait pu très facilement pantoufler dans une banque d'affaires qui l'aurait très grassement payé pour activer son réseau, ou une grande entreprise (semi-)publique. Au lieu de ça, le voilà avec 2500 euros sur son compte courant et de gros emprunts à rembourser sur ses petits logements. Parce qu'il aime la chose publique.Ca étonne, de découvrir que nos élus ne sont pas des milliardaires. Pour un Cahuzac, il y a des dizaines voire des centaines de routards de la politique qui certes ont un meilleur niveau de vie que la plupart des français, mais <a href="http://www.atlantico.fr/decryptage/multiplier-salaires-ministres-gouvernement-ayrault-pascal-emmanuel-gobry-363736.html">ne croulent certainement pas sous l'or</a>. J'ai déjà écrit qu'il faudrait augmenter beaucoup la rémunération des politiques. Les Français ne se rendent pas compte à quel point être élu est un métier ingrat. Être député, c'est ne presque jamais avoir une soirée ou un week-end pour soi : il faut soit les passer dans des événements dans sa circonscription (ou être battu), soit en séances à l'Assemblée, à occuper un siège et lever le bras au bon moment. C'est être une assistante sociale pour tous les pauvres hères de sa circonscription (admirable, mais pas la jet set). C'est devoir flatter tous ceux qu'on rencontre pour, au final, pas tant de pouvoir ni de prestige. Les 7 100 euros bruts mensuels de traitement d'un député, à raison de 70 heures de travail par semaine, reviennent à 25 € bruts de l'heure… Pour gagner de l'argent, il vaut mieux être plombier.Nos élus ne sont pas pourris, ou en tous les cas pas beaucoup plus que nous. On pense à la phrase si révélatrice de Dany Cohn-Bendit sur la vie privée de François Hollande: “Il est divorcé, comme tout le monde.”Mais leur patrimoine nous révèle bien d'autres choses qui montrent à quel point nos élus sont comme nous. D'abord, nos élus sont dans ce qu'on pourrait appeler une pauvreté confortable. Ils ne sont pas dans la vraie pauvreté, bien sûr. Mais leurs dépenses font que, financièrement, ils sont contraints. Rembourser des emprunts immobiliers, avoir des frais, une voiture, des enfants, les impôts surtout, tout ça engage des dépenses nécessaires qui font que, même si on vit bien, les fins de mois sont tendues, on n'arrive pas à épargner assez, on sent une vague insécurité économique. C'est le cas de beaucoup de français, qu'ils soient employés, entrepreneurs ou cadres supérieurs. On n'est pas pauvres-pauvres, au contraire, mais il y a quand même un malaise. Ce malaise peut prêter à rire comparé à la vraie précarité qui existe certainement en France, mais il crée un cercle vicieux au niveau macroéconomique : puisque personne n'a assez d'argent ou se sent sûr économiquement, nous consommons et investissons moins, ce qui fait qu'il n'y a pas assez d'activité économique, ce qui fait qu'on a ce malaise... On se retrouve bloqué en 3ème vitesse. Oui, la France n'est pas la Grèce, mais il y a ce malaise, cette vague sensation d'une main sur la gorge, d'un ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle. Nos élus sont comme nous.Ils sont comme nous d'un autre point de vue : leur aversion au risque. L'élu lambda, comme le Français lambda, épargne comme un personnage de Balzac, dans la pierre. On achète son appartement ou sa maison à crédit. Peut-être un livret, une assurance-vie. On n'achète pas d'actions, ou très peu, c'est risqué les actions. On ne crée certainement pas d'entreprise. Notre fiscalité l'encourage, mais ça ne serait pas le cas si notre culture n'était pas maladivement averse au risque et à la nouveauté, et les députés ont la cohérence de faire dans le privé comme dans les lois qu'ils votent.Très révélateurs, ces patrimoines. Nos élus, en somme, sont à peu près honnêtes, n'ont pas assez d'argent, et ont peur. Comme nous.

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Cette occasion qu'a François Hollande de devenir un grand président

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Comment (vraiment) réformer le système financier à la française

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Démission d'Arnaud Montebourg : la France déclare forfait face à l'Allemagne

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Manuel Valls, Premier ministre maître dans l'art de l'auto-contradiction

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Pas trop malhonnêtes, pauvres et peureux, nos élus sont comme nous