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"Closergate" : le président est-il en train de "céder" — face à Valérie Trierweiler ?, zizanie à l'UMP : face au pacte de responsabilité, la droite est-elle en train de basculer dans l'irréalisme ?
©Reuters

Revue de presse des hebdos

Mais aussi les confessions interdites et passablement secouantes des exilés fiscaux d’Ixelles, en Belgique, le "pacte présidentiel" et le programme "extrêmement innovant sur l’immigration" défendus par Jean-François Copé et, et, et… le dernier sondage choc de "Valeurs Actuelles" sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Encore coton, et plutôt serrée, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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A l’heure où nous écrivons, ce mercredi, 20 heures, impossible d’avoir un exemplaire de “ Closer ” qui, comme vous le savez, a avancé sa parution à ce jeudi matin pour de “ nouvelles révélations ”. On fait quand même un petit point “ Closergate ” avec ce qu’on a en rayon ? Allez zou, plus vite ce sera fait, plus vite on sera débarrassé — enfin, surtout, dans nos rêves…

“ Je le connais : il est en train de céder ”

A l’heure où “ Le Nouvel Observateur ” affiche en une un dossier sur “ Le pouvoir des paparazzis ”, où l’on apprend surtout comment deux scoops pipolitico-amoureux nous ont été épargnés (sur Chirac aux Maldives avec la journaliste de l’AFP Elisabeth Friederich et Sarkozy à l’Elysée avec la journaliste du “ Figaro ” Anne Fulda), “ VSD ” s’interroge : “ Hollande est-il piégé ? ”. Piégé, piégé, comment ça ? D’après le magazine, le chef de l’Etat aurait “ lentement perdu la main ” au fil de la semaine. Un “ proche du président ” aurait même confié au journal : “ Jusqu’ici, François pensait pouvoir acter une séparation. Mais il vient de comprendre que ce ne serait pas si simple. Valérie entend bien s’accrocher. (…) Je le connais, il est en train de céder ”. Ah ben, ah ben… au point où on en est, manquerait plus que ça !

“ Celui qui maîtrisera la com’ gagnera la partie ”

Dans le “ récit ” au jour le jour qu’il fait de la semaine passée, et qu’il illustre de “ photos exclusives ” où l’on voit notamment la première dame à la Lanterne avec son fils Léonard, “ VSD ” relève que le mardi 14 janvier, “ Valérie Trierweiler demande à quitter l’hôpital pour assister à la conférence présidentielle, mais les médecins le lui interdisent ”. Pfiou, c’était moins une ! Merci, les médecins… A la date du samedi 18 janvier, le mag indique encore : “ Selon l’entourage du chef de l’Etat, “ Valérie Trierweiler souhaitait être présente (à la cérémonie des vœux aux Corréziens) mais le président est resté inflexible ”. Le même entourage fait savoir que le président “ restera seul à l’Elysée après le départ de Valérie ”. Comme si la décision était actée. Entre les équipes du chef de l’Etat et de la première dame, la guerre fait rage. Celui qui maîtrisera la com’ gagnera la partie ”. Très tôt, et tout le temps qu'a duré l'"hopitalisation", les couteaux étaient tirés, on dirait…

Valérie Trierweiler “ prête à accepter un modus vivendi de façade ”

On ne croit pas si bien dire… “ Aujourd’hui, reprend “ VSD ”, “ Valérie souhaite un retour ”, affirme un intime du président. Elle refuserait l’humiliation d’un départ sous pression et serait donc prête à accepter un modus vivendi de façade ”. Heu… de façade pour qui ? Y’a un truc — et pas qu’un, je vais vous dire… — qui nous échappe un peu, là… “ Qu’en pense François Hollande ? Serait-il prêt à céder ? s’interroge “ VSD ”. Il faut dire que l’ancienne journaliste détient nombre de secrets. En un an et demi passé aux côtés du chef de l’Etat, témoin de quelques petits et grands secrets de la République, la journaliste a de quoi créer quelques sueurs froides du côté de l’Elysée. D’autant qu’elle a laissé dire à l’une de ses biographes : “ Elle le lui fera payer ”. Au matin du 21 janvier, conclut le journal, Hollande était donc face à deux solutions : rester contre son gré. Ou partir contre toute prudence ”. Ca jette comme un froid… Sur le plan humain, on vous raconte pas. Sur le plan politique, on préfère même pas imaginer. Sur le plan médiatique, brrrrrrr ! Arrétez, ça vire obscène, là...

Pacte de responsabilité : François Hollande est-il encore de gauche ?

Et puisque le mot “ politique ” est lâché, reprenons-nous, et voyons un peu quelles sont les réactions à l’annonce du “ pacte de responsabilité ”. François Hollande “ est-il encore de gauche ? ”, se demande “ L’Obs ”. “ Quand on l’asticote sur la fidélité à ses engagements et, par-delà, aux valeurs de la gauche, indique l’hebdo, c’est toujours au même texte qu’il se réfère : un petit livre de couleur beige, intitulé, en toute modestie, “ Changer de destin ”, et censé résumer, pour le grand public, le sens de son futur mandat. Page 48, par exemple : “ J’ai toujours été socialiste. Je me suis inscrit très tôt dans la filiation sociale-démocrate, la seule à même de conjuguer égalité et liberté (…) Je n’ai pas eu à me déporter d’un côté ou de l’autre, plus ou moins à gauche selon les circonstances. Je suis toujours resté sur ma ligne. Je sais que, pour redistribuer, il faut d’abord produire ” (…) Hollande est-il encore de gauche ? A cette question, on pourrait répondre : ni plus ni moins qu’auparavant ! 

“ Fin décembre, le président a vu venir le moment où il serait bientôt mat ”…

“ La rupture, concède “ L’Obs ”, — si rupture il y a ! — est d’abord là. François Hollande ne cherche plus à faire semblant. (…) Ca ne pouvait pas durer ! reconnaît en même temps le journal. Sur le plan économique, bien sûr, dès lors que la reprise s’annonçait trop molle pour infléchir durablement la courbe du chômage. Pour libérer l’investissement, il fallait donc frapper vite et fort. Quitte à prolonger la ligne dessinée, à l’automne 2012, par le rapport Gallois. Mais ça ne pouvait pas durer non plus sur le plan politique. (…) Le président a vu venir, fin 2013, le moment où il serait bientôt mat, comme on dit aux échecs. Il a donc fait tapis, comme on dit au poker. Pour comprendre ce mouvement, il faut se référer, encore et toujours, aux souvenirs du président ”. Mais encore ?

Hollande marqué au cours de sa carrière par “ deux grands tournants stratégiques ”

François Hollande, explique “ L’Obs ”, “ a assisté, dans sa carrière, à deux grands tournants stratégiques. L’un, réussi, en 1984, lorsque François Mitterrand a choisi, avec un nouveau Premier ministre nommé Laurent Fabius, l’Europe, la modernité et la désinflation compétitive. L’autre, qui fut un échec, en 2000, quand Lionel Jospin, avec Laurent Fabius, cette fois à Bercy, n’a jamais su trouver le “ nouveau souffle ” qu’il appelait de ses vœux. François Hollande a toujours dit et écrit qu’il aurait mieux valu alors “ redéfinir le pacte majoritaire, au milieu de la législature, et ouvrir un dialogue avec les organisations syndicales, les grandes associations et les collectivités locales pour définir et annoncer ce qu’il restait à faire pendant les deux années et demie à venir ” ”.

“ Hollande a fait sa propre synthèse ”

“ Dans un contexte encore plus périlleux, résume le journal, François Hollande a fait sa propre synthèse. Son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, voulait rester en remettant “ à plat ” l’ensemble de la fiscalité. Le premier des prétendants à Matignon, Manuel Valls, explorait déjà, pour sa part, les contours d’une politique dite “ de l’offre ”, défendue autrefois par DSK. La solution Hollande a été de garder l’un tout en reprenant à son compte les solutions de l’autre. Ce qui est une façon de rétablir, pour son propre compte, les hiérarchies naturelles. Moi tout seul. Moi, en première ligne. Moi, président… Car tel est bien là l’essentiel. Pour les gardiens du temple, la méthode employée est inattaquable tant elle répond à ce qui fonde la social-démocratie : dialogue social, rapport de force, compromis… Elle renoue avec une tradition productiviste et “ patriote ”, chère à une partie de la famille républicaine, qu’elle soit de gauche ou de droite. Sans doute rompt-elle avec la gauche de la relance et de la redistribution, façon Aubry. Mais celle-ci n’était-elle pas déjà morte, faute d’avoir su expliquer comment elle pouvait tenir sa ligne sans attenter aux règles de la construction européenne ? 

Evénement ! Copé donne une ligne politique à l’UMP

Quid des réactions à droite ? Hasard du calendrier… Après Jean-Pierre Chevènement, la semaine dernière, “ Valeurs actuelles ” nous propose ce jeudi un entretien “ exclusif ” avec Jean-François Copé (à qui “ Le Point ” consacre un portrait, plutôt enlevé). Le motif ? La “ validation ”, ce 25 janvier, dans le cadre du Conseil national du parti, d’une “ ligne politique ” pour l’UMP. Autant dire un big de big événement… qui tombe, pour le moins, à pic… Le “ président ” du parti de droite l’assure : il n’est pas question, cette fois, d’un “ simple catalogue de mesures comme celles annoncées en décembre dernier ” : “ cette ligne politique, dit-il, est fondée sur trois piliers qui représentent les attentes premières premières des Français. Que veulent-ils ? De la liberté pour travailler plus, pour créer, pour être encouragés, pour entreprendre, réussir, échouer, et qu’on en finisse avec les inspections, les contrôles, l’Urssaf, en un mot avec la chape de plomb qui les étouffe. Voilà pourquoi nous avons proposé de baisser les dépenses publiques de 130 milliards, de sortir — enfin ! — du dogme des 35 heures, de doubler les seuils sociaux, de totalement remettre en question l’indemnisation du chômage, de supprimer le collège unique et de mettre en place l’apprentissage à 14 ans. Plus de liberté, plus de travail, plus de mérite, moins d’assistanat. La droite n’a jamais été aussi claire et aussi courageuse ”. S’il le dit. Petite parenthèse : vous les avez repérés, vous, “ les trois piliers ” ? “ Plus de liberté, plus de travail, plus de mérite ”, c’est ça ? Bah, va savoir…

La charte des “ valeurs ” de la nouvelle UMP

“ Les aspirations des Français ne concernent pas seulement l’économie ”, rebondit “ VA ” —“ Bien évidemment, acquiesce Jean-François Copé. Nous faisons d’abord face à une crise des valeurs. Les Français veulent aussi de l’autorité, que l’on rappelle que tout ne se vaut pas, qu’il y a des règles et qu’elles s’appliquent de manière juste à tout le monde, qu’on en finisse avec un deux poids deux mesures insupportable. Enfin, ils veulent de l’égalité des chances, des droits et des devoirs, en un mot de la fraternité.Qu’on en finisse avec le communautarisme qui délite la nation, qu’on cesse de leur demander des efforts alors que l’Etat n’en fait pas, que l’on s’attache à un idéal et à ce que l’on transmettra aux enfants de France : nos valeurs, notre culture, notre langue, notre histoire. Pour moi, il y aura un avant et un après le vote de cette ligne politique ”. Et, concrètement, ça donne quoi ?

“ Nous avons acté un programme extrêmement innovant sur l’immigration ”…

“ Nos engagements portent sur l’action régalienne de l’Etat : immigration, sécurité, justice, laïcité. Nous avons acté un programme extrêmement innovant sur l’immigration, en assumant de manière claire la réécriture de Schengen, la suppression de l’aide médicale de l’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et en promouvant à nouveau la tradition française de l’assimilation. Sur les questions de sécurité, nous proposons une reprise en main radicale de ce domaine, l’un des plus gros échecs du gouvernement actuel. Sur la justice, notamment en ce qui concerne les mineurs et la récidive, il faut aussi rompre définitivement avec ce sentiment d’impunité qu’ont les voyous, insupportable pour les citoyens qui respectent la loi, en mettant fin aux réductions automatiques de peine. Sur la laïcité, il faut réaffirmer le respect des lois de la République dans l’école, dans l’entreprise et dans la sphère publique. L’UMP assume aussi le rétablissement d’une fiscalité et d’une politique favorables à la famille, qui ont été broyées par le gouvernement actuel ”.

Des ordonnances pour réaliser “ le pacte présidentiel ”

Pour que ce programme ne reste pas une vague promesse, le patron de l’UMP indique que “ notre méthode de gouvernement sera les ordonnances. (…) Comme de Gaulle, en 1958, en six mois, grâce au recours aux ordonnances, nous mettrons en œuvre notre programme — le pacte présidentiel — sans avoir la main qui tremble ”. C’est dit. Dit aussi, à propos de la réforme du gouvernement sur l’IVG : “ Voilà l’exemple type d’une mesure idéologique, qui n’aide pas à organiser la société, mais ne sert qu’à provoquer d’immenses fractures. Comme toujours, le gouvernement cherche à cliver les Français, c’est la technique du leurre. La gauche a toujours fonctionné comme cela ”. François Bayrou n’est pas mieux loti. A propos de l’accord entre l’UMP et le patron du MoDem à Pau, Jean-François Copé précise en effet : “ J’en ai pris acte. Pour autant, j’en suis fort mécontent. Parce que François Bayrou a été l’un des artisans de la défaite de Nicolas Sarkozy. Si j’ai bel et bien été contraint de valider cet accord, en revanche je n’oublie rien du passé ”. Ca tombe bien : nous, non plus, nous n’avons rien oublié, surtout pas l’épisode des élections pour la présidence de l’UMP… Ah, on a hâte de connaître la suite donnée à ce “ pacte présidentiel ”…

Zizanie à l’UMP

Surprise ! Petits vernis qu’on est : “ Challenges ” consacre justement un long papier à ce fameux “ pacte présidentiel ” qui, dit-il, tombe alors que l’UMP est en pleine division. Encore ? ! Et c’est pourquoi, cette fois ? Bé… zallez pas le croire… à cause du… “ pacte de responsabilité ”. Si, si. “ Le pacte de responsabilité de François Hollande a semé la pagaille à l’UMP, affirme le mag éco. D’un côté, François Baroin, Jean-Pierre Raffarin ou François Fillon prennent acte de propositions qui vont dans le bon sens. “ Il en va de notre crédibilité de reconnaître que la suppression des cotisations familiales est une bonne idée dès lors qu’elle se trouvait dans notre projet ”, estime Bruno Le Maire. De l’autre, Jean-François Copé, Xavier Bertrand ou Brice Hortefeux rejettent en bloc le discours du président sur l’air “ les promesses n’engagent que ceux qui y croient ”. Cette division tombe au pire moment. Depuis des mois, les ténors de l’UMP travaillent d’arrache-pied en vue du Conseil national du 25 janvier, où l’objectif est d’afficher une famille unie, un an après la lutte fratricide entre Fillon et Copé pour prendre la tête du parti. Pas sûr que l’ambiance soit au rendez-vous si le second continue de tacler ceux qui “ donnent des gages au camp d’en face pour monter dans les sondages ” ”. Pas sûr, non… Quand on vous disait que c’était pas gagné, le vote de ce “ pacte présidentiel ” de l’UMP…

“ A force de surenchères, l’UMP risque de basculer dans l’irréalisme ”

Mais “ Challenges ” ne se contente pas d’indiquer les divisions qui ébranlent l’UMP au lendemain de l’annonce du “ pacte de responsabilité ”. Le mag s’est aussi — et déjà — penché sur le volet économique du “ programme radical ” que veut appliquer le parti de Jean-François Copé (le chapitre des “ valeurs ” n’est pas abordé). “ “ Nous, ce n’est pas 50 milliards d’euros d’économies en trois ans que nous proposons, mais 130 milliards sur cinq ans ”, claironne Hervé Mariton. La fin des 35 heures ou la diminution des allocations chômage après six mois d’inactivité constitueront d’autres “ marqueurs ” de l’alternative présentée par l’UMP. Mais à force de surenchères, souligne le journal, la droite risque de basculer dans l’irréalisme. Elle brandit 130 milliards d’euros de coupes budgétaires, ce qui ramènerait le niveau des dépenses françaises dans la moyenne de la zone euro. Un objectif ambitieux, mais les solutions proposées sont encore très floues. (…) D’ailleurs, l’UMP ne fournit pas de liste détaillée des économies envisagées ”. 

Certaines mesures figuraient déjà dans le programme de Nicolas Sarkozy

“ Autre source de scepticisme, enchaîne “ Challenges ” : certaines mesures figuraient déjà dans le programme de Nicolas Sarkozy en 2007. C’est le cas de l’instauration d’un contrat de travail unique ou de la diminution drastique des impôts. En pleine campagne, le candidat de la droite avait promis de “ rendre 68 milliards d’euros aux Français ” en dix ans. Un engagement qui s’est révélé intenable à cause de la crise. Sept ans après, l’UMP fait miroiter une baisse d’impôts de 65 milliards d’euros en cinq ans. Alors, réaliste, le projet de l’UMP ? ”. Hummm… pas convaincu, convaincu, “ Challenges ”, on dirait… Les économistes auxquels le journal a demandé d’expertiser les “ cinq mesures emblématiques ” du programme de l’UMP (“ mettre fin aux 35 heures ”, “ porter l’âge légal de la retraite à 65 ans ”, “ lutter contre “ l’assistanat ” ”, “ dépoussiérer le code du travail ”, “ réduire et simplifier le millefeuille territorial ”) ne le sont guère davantage… Pour les détails, on vous renvoie au mag, parce que c’est un poil long, et qu’on a encore trois-quatre choses à vous dire…

Adhésion de la Turquie à l’Union européenne : le sondage de “ Valeurs actuelles ”

Revenons cinq minutes à “ Valeurs actuelles ”. Vous ne serez guère étonnés de l’apprendre : le journal de droite qui monte, qui monte, a un nouveau sondage dans sa manche ce jeudi : “ A la veille du voyage de Hollande à Ankara, les 27 et 28 janvier, tonne le mag, notre étude Ifop-“ Valeurs actuelles ” le révèle : plus de 8 Français sur 10 sont opposés à l’adhésion de la Turquie à l’Union. (…) Avant de débloquer la négociation en cours entre la Turquie et l’Union, Nicolas Sarkozy avait exigé d’Ankara des avancées significatives sur cinq points sensibles. Hollande passe outre et va au-devant des souhaits turcs, dans un choix stratégique que rejette clairement l’opinion française, à une très large majorité (…) Une nouvelle fois, François Hollande fait l’opposé de ce qu’attendent les Français ”. Bon, et si on le regardait, ce sondage, histoire de se faire un avis, hmm ?

Un rejet partagé par (presque) tous les pays européens

“ Le rejet de la candidature de la Turquie est radical, précise le mag pour commencer. Le sondage de l’Ifop sur un échantillon de 4 879 Européens est sans appel. En France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Belgique, l’opposition à l’entrée de la Turquie dans l’Union oscille entre 66 % des sondés (les Britanniques) et 83 % (les Français). Les deux seules exceptions sont l’Espagne, favorable à cette adhésion (à 56 %), et l’Italie avec un petit 50 % de oui. (…) Pour la France, l’opinion s’est même radicalisée, observe “ VA ” ”. Ah oui ? 

La France, pays le plus hostile à l’adhésion, toutes familles politiques confondues

“ En dix ans, explique en effet le journal, le soutien à la Turquie n’a cessé de décroître. Les opinions favorables à l’adhésion turque ont chuté de 46 à 17 % des sondés. Les opposants sont passés de 52 à 83 % ! Ce rejet massif s’observe dans toutes les familles politiques, à gauche (73 % sont opposés) comme à droite (92 % de non), du Front de gauche (60 % contre) au Front national (90 %), en passant par le Parti socialiste (81 %), Europe-Ecologie-Les Verts (66 %), le MoDem (80 %), l’UDI (88 %) ou l’UMP (93 %). Les plus favorables à l’adhésion turque sont au Front de gauche, mais ils ne sont que 40 % ”. Hé bé, si cette étude reflète la réalité, ça va encore nous assurer des débats animés… Tant qu’à débattre, histoire de bien faire les choses, ce serait peut-être pas mal, du coup, de se demander pourquoi — et comment — la France est devenue le pays de l’Union le plus hostile à l’adhésion de la Turquie…

Les confessions interdites des exilés fiscaux d’Ixelles

Et puisque nous parlons un brin d’étranger, “ Le Point ” publie cette semaine une enquête scotchante, pour ne pas dire secouante, d’Anna Cabana sur un sujet qu’on aurait pu penser rebattu… on veut parler ici des “ exilés fiscaux ”. Et, dans le cas précis retenu par le mag, des “ exilés fiscaux d’Ixelles ”, à Bruxelles. Si vous avez le temps, sérieux, lisez l’article en entier : ça faisait longtemps, en vrai, qu’on n’avait plus été happé, comme ça, par un papier. Comme il se fait tard, et qu’on ne voudrait pas abuser, on va aller direct à ce qui nous a le plus turlupinés. On va passer sur “ la peur ” qui tenaille ces riches Parisiens qui ont choisi de s’exiler en Belgique et sur les stratagèmes qu’il ont mis au point et se refilent pour ne pas se faire choper. On va passer aussi sur le luxe dans lequel ils vivent — à Ixelles, donc, dans “ la plus “ française ” d’entre les dix-neuf communes qui composent ” la capitale belge, qui a le bon goût de ressembler à “ ce cher 16e arrondissement de Paris ” et de se trouver “ à vingt minutes de l’aéroport et à un quart d’heure de la gare du Midi ”.“ Chaque fois, précise “ Le Point ”, les voitures de première sont bondées, l’exil fait les affaires du consortium Thalys,qui a mis en place trois systèmes d’abonnement, dont The Pass Premium, permettant d’acheter 30 euros un nombre illimité de trajets en première classe (contre 141 euros l’unité pour les non-abonnés) moyennant une cotisation annuelle de 6 200 euros ”. Venons-en, donc, aux “ morceaux de choix ” de l’enquête…

Des enfants “ internationalisés ”, qui n’ont “ aucune raison de revenir en France ”

A propos des enfants de ces “ exilés ”, le journal indique qu’ “ il est “ tendance ” de les inscrire — pour 30 000 euros par an et par enfant — à l’ISB (prononcez “ aïcebi ”), l’école internationale de Bruxelles. L’école américaine. Un enseignement 100 % en anglais. “ J’y ai mis mon fils pour qu’il s’internationalise ”, fait valoir un jeune rentier — notez que les exilés d’Ixelles sont tous plus ou moins rentiers, c’est même pour ça qu’ils sont partis, le revenu du travail n’étant pas moins taxé en Belgique qu’en France… Les exilés d’Ixelles. Pour un peu, cette allitération les rendrait romanesques. “ Nous sommes des petits glandeurs ”, dépoétise le papa rentier. Silence désenchanté. Il revient à sa progéniture : “ La logique, après l’ISB, c’est que notre fils fasse ses études à Londres ou aux Etats-Unis. Il n’a aucune raison de revenir en France ”. Sauf par réaction contre les choix de ses parents, non ?  “ Aucun ne voudra revenir payer l’ISF en France. Le masochisme fiscal est une caractéristique psychologique assez rare ” ”. Hou, c’est assez glaçant, non ?

“ Nous sommes les nouveaux huguenots ”

C’est pas fini. “ “ On a échappé à la guillotine fiscale, confie un autre exilé au “ Point ”. Comme les émigrés de Coblence ”. Coblence. Le refuge de ces nobles qui quittèrent la France révolutionnaire, traduit le mag. De Coblence à Ixelles. D’un exil l’autre. Les exilés d’Ixelles s’imaginent-ils revenir dans les wagons d’un futur Louis XVIII qui restaurerait leurs privilèges ? Ils se cherchent une référence parmi les modèles d’hier. Un audacieux invoque “ le général de Gaulle à Londres. C’était un exil, c’était la résistance ”. Se sent-il résistant ? Il n’ose pas dire oui ; il appelle de nouveau l’Histoire à la rescousse : “ Nous sommes les nouveaux huguenots. En révoquant l’édit de Nantes, Louis XIV a privé l’économie française de ses meilleurs éléments. Ca a été reconnu ! ” ” Ah, bé, elle est coton, celle-là ! Faut l’avaler, dis donc…

Quand “ les “ huguenots ” attirent les “ huguenots ” ”

“ A Ixelles, reprend Anna Cabana, les “ huguenots ” attirent les “ huguenots ”. On veut vivre à quelques pâtés de maisons de ses copains, exilés comme soi, qui souvent vous ont convaincu de venir. “ Cela fait quinze ans que les gens arrivent pour ne pas être prisonniers du fisc français, une vraie communauté s’est créée, confirme un de ses membres. C’est un ami qui m’a poussé à le rejoindre, il y a dix ans. J’ai moi-même persuadé ma sœur, qui vient d’arriver. On a réussi à déporter une partie de la communauté entrepreneuriale de Paris. 50 % des entrepreneurs dynamiques sont partis. Les deux tiers sont à Bruxelles. Ils viennent ici parce que les plus riches y sont déjà. C’est un “ effet cluster ” ”. “ Effet cluster ”, “ effet cluster ”… ça veut dire quoi ?

Culture de l’entre-soi : “ les Mohammed, ils ne les voient pas ”

“ Le dépaysement, soit, mais pas social. Les riches avec les riches. Entre soi, traduit “ Le Point ”. Ils se fichent pas mal que Mohammed soit, à Bruxelles, le prénom le plus donné. Les Mohammed, ils ne les voient pas. C’est ce nanti qui s’amuse de ce que la fille (7 ans) d’un de ses copains “ ne fréquente que des enfants de milliardaires. Elle aura 23 ans quand elle verra son premier fils d’ouvrier ”, relève-t-il. On s’étonne. Et ses (quatre) enfants, à lui ? “ C’est pareil, opine-t-il en découvrant ses fossettes. Il y a une vraie endogamie ” ”. Pfiiiiiiouuuuu ! Si c’est pas insupportable à entendre, ça ! Comme si ça n’était pas suffisamment douloureux de constater le départ de ces “ forces vives ” — sur le plan capitalistique, en tout cas — et ses répercussions sur notre économie, il faut encore observer, passivement, qui plus est, les effets sociaux, sociologiques, psychologiques, même !, de leur réorganisation dans leur pays d’ “ exil ”… Parce qu’en dehors de l’aigreur et du cynisme qu’elle fait germer chez les adultes, elle est en train de donner naissance à une génération d’enfants complètement déconnectés des réalités qui partent dans la vie avec les phares allumés… Vous me direz : ils ne sont pas si nombreux, c’est toujours de ça de gagné, et puis, hé ! ho !, on va pas pleurer sur leur sort non plus… Reste que c’est moche, et que c’est un sacré beau gâchis — et bien révoltant, avec ça… Sur ce, et même si on est énervé, on vous souhaite une jolie semaine et surtout, surtout, de cultiver l’entre-deux…

A lire, aussi

Plus de place, plus de temps, vite, vite, un dernier petit point sur ce qui nous a taquiné l’œil, et pas que…

Dans “ Le Point ” : les “ explications ” de Roland Dumas “ sur ses relations avec l’extrême droite ” que, petite cerise sur le gâteau…, “ l’ancien ministre socialiste (…) ne renie pas ”.

Dans “ Le Nouvel Obs ”, l’enquête sur Alain Soral, “ Dans la main du diable ”.

Dans “ Challenges ”, “ La vérité sur… Amarante, nid d’ex-espions ” et les éclaircissements de son patron, Pierre-Antoine Lorenzi, “ dans le collimateur de la DGSE pour son rôle dans la libération des otages du Sahel ”.

Dans “ Télérama ”, enfin, un article sacrément intéressant sur l’expérience faite par le journaliste Benjamin Carle qui, pendant un an, a relevé le pari de ne consommer que du “ Made in France ” pour Canal+ (le doc sera diffusé le 19 mars). Une expérience plutôt flippante, mais qui présente l’avantage de nous faire comprendre très concrètement où on en est, côté industrie et production… et qui, quelque part, entre bizarrement, et très inconfortablement, en résonance avec les plaintes des “ huguenots ” d’Ixelles… “ Je sais que, pour redistribuer, il faut d’abord produire ”, a dit François. L’a devant lui, comme qui dirait, un gros chantier, notre président…

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Royaume-Uni, Italie, Bruxelles, Belgique, Allemagne, Union Européenne, DSK, Jean-François Copé, Xavier Bertrand, UMP, Martine Aubry, Elysée, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, François Baroin, Brice Hortefeux, Espagne, Bruno Le Maire, Turquie, ISF, PS, François Mitterrand, Lionel Jospin, Roland Dumas, Jean-Pierre Raffarin, laïcité, EELV, immigration, Front National, François Bayrou, François Hollande, exil fiscal, Valérie Trierweiler, droite, gauche, Front de gauche, Intégration, Manuel Valls, Hervé Mariton, schengen, Charles de Gaulle, closer, Modem, communautarisme, Le Figaro, paparazzi, Alain Soral, made in France, Jean-marc Ayrault, AFP, la Lanterne, Pau, IFOP, Anna Cabana, udi, assimilation, hallucinations, édit de Nantes, Thalys, ordonnance, Anne Fulda, Pacte de responsabilité, closergate, Amarante, suppression des 35 heures, Ixelles, Coblence, Benjamin Carle, Pierre-Antoine Lorenzi, ISB, pacte présidentiel, huguenots, Elisabeth Friederich

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