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"Closergate", dernières révélations : le président a-t-il volontairement laissé exploser l'affaire ?
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi comment François Hollande compte installer "le capitalisme social" et "piloter lui-même, sans parasitage matignonesque"… Très people, mais au final très politique, la revue de presse des hebdos, ce jeudi !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Affaire “ Closer ” oblige, on ne sait plus trop ce jeudi comment fixer la zone de partage entre les hebdos “ dits sérieux ” et les people, ces derniers, “ Paris-Match ” et “ Elle ” en tête, ayant choisi de paraître avec deux jours d’avance, histoire de ne pas rater le coche — parce qu’il faudrait pas non plus laisser passer l’occasion de vendre quelques exemplaires de plus, hmmm ? Révélateur d’une belle hypocrisie de la part de certains médias (on y vient plus bas), ce “ flou ” a au moins le mérite d’illustrer la difficulté de séparer désormais la vie privée de la vie publique. Et pose, en corollaire, cette question : un homme d’Etat peut-il encore, en 2014, revendiquer le droit à une vie privée ?

Une “ affaire d’Etat ” selon “ L’Express ”

A en croire Christophe Barbier, la question ne se pose même pas : “ Hollande a eu beau tenter le mutisme et affirmer que c’est l’homme qui est concerné, pas le président, la distinction ne fonctionne pas, affirme-t-il. C’est bien le chef de l’Etat qui vit une histoire sentimentale, c’est bien l’élu des Français qui semble privilégier le bonheur intime à l’intérêt général. (…) Que le président ait pu roucouler, sans le savoir ou en parfaite connaissance de cause, dans un appartement lié à un membre du milieu corse, transforme de plus l’affaire de cœur en affaire d’Etat ”. Carrément. Que l’affaire pose de vraies et graves questions politiques, on n’en doute pas une seule seconde. Qu’elle relève de l’affaire d’Etat, là, on est, comme qui dirait, un peu plus circonspect…

Quand “ “ L’Express ” refuse de participer aux fausses pudeurs ”

“ “ L’Express ” refuse de participer aux fausses pudeurs affichées par certains et consacre sa Une à cette actualité, comme nous l’avions fait à plusieurs reprises, en 2007 et 2008, pour Nicolas Sarkozy, poursuit le journaliste. Car les atermoiements actuels des médias français témoignent moins de scrupules déontologiques que d’une couardise intéressée (ne pas fâcher le pouvoir…) ou d’un penchant partisan — hallali hier pour Sarkozy, indulgence aujourd’hui pour Hollande ”. En matière de “ scrupules ” et de “ déontologie ”, pas sûr que “ L’Express ” soit le mieux placé pour donner des leçons (on vous renvoie à l’interview exclusive datée du 14 février 2008 de la toute fraîche première dame d’alors, Carla Bruni-Sarkozy, amie de Christophe Barbier, ou encore au traitement de l’affaire Strauss-Kahn et aux entretiens, exclusifs eux aussi, de Tristane Banon et de sa mère, Anne Mansouret)… Mais laissons au directeur de la rédaction de “ L’Express ” “ démontrer ” en quoi “ cet événement relève bien de la vie publique ”, ce qui, dit-il, est “ aisé ”… Où l’on notera, par parenthèse, qu’on est, tout à coup, passé d’une “ affaire d’Etat ” à un “ événement qui relève de la vie publique ”, ce qui n’est pas tout à fait la même chose…

Pourquoi l’affaire “ relève bien de la vie publique ” : la démo de Christophe Barbier

“ L’argent des contribuables est-il dépensé à l’occasion ? Oui, répond Christophe Barbier, par la mobilisation des services de sécurité et l’organisation des escapades, mais il est vrai que ces brèves équipées à scooter ne sont rien en regard des trajets en avion, pour raisons personnelles, de certains prédécesseurs de Hollande — effaçons donc cette mince ardoise… ” Ah, ça compte pas, donc… Continuons. “ L’action du président peut-elle être biaisée par cette idylle ? Oui, répond encore le journaliste, la dulcinée nouvelle étant une militante ainsi qu’une comédienne engagée dans les mutations de sa profession, à l’heure où un vif débat anime le milieu du cinéma. On ne peut d’ailleurs que se féliciter de voir les compagnes des élus ne plus se contenter de servir la soupe comme Germaine Coty ou poser devant la cheminée comme Anne-Aymone Giscard d’Estaing ”. Heu, on n’a pas tout compris, là… c’est bien ou c’est pas bien que la “ dulcinée nouvelle ” soit “ une militante ainsi qu’une comédienne engagée ” ? C’est pas très clair…

Alors, “ affaire d’Etat ”, ou pas ?

“ L’image de la France est-elle atteinte ? s’interroge encore Barbier. Elle l’est, en mal, par la polémique sur l’appartement utilisé. Elle l’est aussi par la place que consacre la presse étrangère à cet épisode (…). Elle le sera aussi, peut-être en bien, si la nouvelle élue du cœur présidentiel devient officiellement première dame, c’est-à-dire “ super ambassadrice ” de France ”. Une fois encore, y’a du contre… et y’a du pour. Pour chaque argument, présenté d’abord en négatif, il y a toujours un contre-argument positif. De telle sorte qu’on ne voit pas bien, au final, quelles leçons tirer de cette “ démonstration ”, présentée, au départ, vous noterez, comme tout ce qu’il y a de plus “ aisée ”… Bizarre. Est-ce à dire qu’il n’y a pas, à proprement parler, d’ “ affaire d’Etat ” ? Au vu de cette argumentation, pour le moins tortueuse, peut-on, avec “ L’Express ”, conclure, comme le magazine l’affiche en une, que l’affaire “ Closer ” a jeté “ le discrédit ” sur le président de la République ?

“ Il y a comme un bruit de déménagement au sommet de l’Etat ”

Qu’en pense Franz-Olivier Giesbert ? “ Le nouveau Hollande est arrivé, entonne le directeur de la rédaction du “ Point ”, et, apparemment, tout a changé, la politique économique, la vie privée et même le personnage du président, sur lequel on ne peut plus porter le même regard. Au sommet de l’Etat, il y a comme un bruit de déménagement. Un climat de liquidation générale et de grand nettoyage d’été, même si nous sommes en hiver. Après s’être fait prendre comme un bleu par les photographes de la presse people et avant d’opérer le grand virage économique qui s’impose, M. Hollande doit tirer les leçons de son impopularité, qui relève du cas d’école. Il est dans une telle impasse qu’il lui faut changer au plus vite de politique, de disque, de style, de tout. Pourra-t-il relever le défi ? ”

Copé, “ prince de la bouffonnerie involontaire ” et l’image “ désastreuse ” de la France à l’étranger

“ La droite la plus bête du monde n’est pas le moindre de ses atouts, enchaîne Giesbert. Pour preuve, les larmes de crocodile de M. Copé, prince de la bouffonnerie involontaire, sur l’image “ désastreuse ” de la France à l’étranger depuis la révélation de la passion présidentielle. Saperlotte ! Si c’est tout ce que le “ président ” de l’UMP a trouvé comme angle d’attaque pour les prochains mois, M. Hollande n’a rien à craindre. (…) Après les lamentables déboires de M. Clinton, l’Histoire a montré que, dans les affaires privées, le ridicule ne tuait pas, fût-ce les pécheurs récidivistes comme lui, parjures de surcroît. C’est ainsi que le président américain a pu quitter la Maison Blanche en pleine gloire, avec des taux de popularité et de croissance à faire pâlir M. Hollande de honte ou de jalousie. Si image “ désastreuse ” il y a, c’est à cause du délabrement économique de la France, qui, depuis trois décennies, nous fait dégringoler de plus en plus vite. Sur ce plan, M. Hollande a commis une grosse erreur en forçant sa nature sociale-démocrate pour suivre la mauvaise pente des socialistes franco-français, celle d’une économie surfiscalisée, suradministrée et, pour tout dire, surannée. Pour changer de cap, il devra changer de personnage ”.

Le capitalisme social : un pari jouable pour la France ?

L’affaire “ Closer ” est-elle révélatrice ou annonciatrice de ce “ changement de personnage ” ? Dans le dossier de couverture qu’il consacre au président de la République — “ Tournant économique – vie privée. Ca déménage ! ”, “ Le Point ”, contrairement à “ L’Express ”, ne se contente pas d’aborder le chapitre privé, il le traite conjointement au volet public… et économique, en reprenant, point par point, les axes de travail du gouvernement présentés par François Hollande lors de sa conférence de presse de mardi. A propos de la volonté marquée du chef de l’Etat d’opérer un tournant social-démocrate, l’hebdomadaire cite le député maire PS d’Argenteuil, Philippe Doucet, “ l’un des meneurs de la Gauche populaire, un club parlementaire composé d’anciens strauss-kahniens et de chevènementistes ” : “ Hollande veut monter en France un capitalisme social comme il existe chez les Allemands, dit-il. Mais il y a une nette différence culturelle, remarque-t-il : le patronat allemand est beaucoup plus chrétien que le nôtre et le SPD a depuis longtemps fait sa révolution libérale. Même s’il a ses Jusos (l’organisation de jeunesse du Parti, ndlr), il n’est pas sans arrêt embêté par son aile gauche, comme chez nous… ” Est-ce à dire que le combat est perdu d’avance ?

Comment François Hollande compte installer “ le socialisme de l’offre ”

“ François Hollande, qui se dit clairement “ social-démocrate ”, annonce l’hebdo, ne veut plus s’encombrer de cette minorité de députés socialistes qui lui ont parfois manqué ou se sont dangereusement abstenus comme lors du vote de sa réforme des retraites (17 abstentions en première lecture). Le président a été déçu qu’un texte prévoyant, avec la pénibilité, une avancée sociale propre à satisfaire sa base, puisse être à ce point chahuté dans l’Hémicycle. Si bien que la question revient souvent ces jours-ci : a-t-il vraiment la majorité qui correspond à l’affirmation nette de son virage vers le “ socialisme de l’offre ” ? “ L’expérience a prouvé que nous n’avons pas plus la majorité pour des textes plutôt prudents que pour des textes audacieux. Autant proposer des textes audacieux… ” glisse-t-il à ses proches. Il espère que le calendrier électoral qui enchaîne, en l’espace d’un an, les municipales, les européennes, les régionales et les cantonales (mars 2015), incitera son camp à taire ses dissensions sous peine de Berezina… Mais, plus que sur ses calculs d’apothicaire, le chef de l’Etat a la conviction de s’appuyer sur un électorat de gauche qui a changé depuis maintenant plusieurs années : aujourd’hui, cet électorat préfère, selon lui, la baisse des dépenses publiques à la hausse des impôts ”. C’est pas bien difficile, en même temps…

“ Piloter lui-même, sans parasitage matignonesque ”

“ François Hollande n’ignore pas que le temps va lui manquer s’il ne redresse pas la barre rapidement, poursuit “ Le Point ”. Tirant la leçon des dix-huit premiers mois, il récrit à sa manière la Constitution de 1958 et crée, en mars prochain, un “ conseil de stratégie de la dépense ” à l’image du conseil de défense. Ce conseil va lui permettre de piloter lui-même, sans parasitage matignonesque, à la fois la réduction des dépenses publiques et la relance de la productivité. Dans ce conseil composé des ministres de Bercy, de hauts fonctionnaires (Trésor, Budget, législation fiscale…) qu’il présidera, Jean-Marc Ayrault aura bien sûr sa place, mais il s’agira plutôt d’un strapontin à côté du fauteuil présidentiel. “ A l’international, sa politique est claire, qu’on l’approuve ou non. Parce qu’il est en prise directe. Il souhaite qu’on puisse désormais en dire autant de sa politique économique ”, analysait Pierre-René Lemas peu avant la trève de Noël, dans la perspective des futures annonces ”.

Il n’y aura pas de remaniement

“ Il est assez logique d’en déduire que le chef de l’Etat n’envisage plus le remaniement comme l’arme essentielle d’une relance politique, enchaîne le mag. En prenant seul les commandes, il n’est pas question pour lui de nommer à Matignon un “ copilote ” qui viendrait contrarier le plan de vol qu’il a minutieusement défini. De ce point de vue, l’hypothèse d’un Manuel Valls à Matignon pour répondre à une demande d’ordre ou d’une Martine Aubry — ou sa variante plus compatible, Claude Bartolone — pour rassembler la gauche, n’est pas envisageable à court terme. (…) Toutefois, après les européennes, François Hollande mûrit quelques changements dans son équipe gouvernementale. Certains ministres, usés ou qui n’ont pas donné satisfaction, prendront la porte ”. Bé, on dirait qu’il a mangé du lion, François…

“ Closergate ” : les dernières révélations

Mais revenons au “ Closergate ”, histoire de liquider le dossier et de trancher cette question, posée en introduction : un homme d’Etat peut-il encore en 2014 revendiquer le droit à une vie privée ? Pour y répondre, et même si on est un peu gêné de devoir “ faire ça ” dans le cadre de la revue de presse des hebdos, il n’est peut-être pas inutile de dresser la liste des révélations très privées dont nous font grâce ce jeudi les mags people comme les journaux “ dits sérieux ”… Cynique, “ Elle ” ? Le magazine féminin, qui affiche en une le portrait de Julie Gayet (titre : “ Une passion française ”), semble d’ores et déjà avoir “ tourné la page ” quand “ Paris-Match ”, lui, s’affiche en preux défenseur de Valérie Trierweiler (qui fait toujours partie de la rédaction du magazine) sur le thème : “ Valérie a offert à son homme son admiration et sa foi en son avenir présidentiel ”, etc., etc. Pas d’info capitale dans l’un et l’autre de ces journaux, même si “ Match ” indique qu’à “ la Pitié-Salpétrière — et non au Val-de-Grâce, l’hôpital des chefs d’Etat (…) son compagnon (n’est pas venu la voir) durant les trois premiers jours (de son hospitalisation)”. Ambiance.

“ Valérie savait ”

A l’instar du “ Nouvel Observateur ”, tous vos journaux le reconnaissent plus ou moins volontiers : “ L’affaire — privée, forcément privée — était devenue (…) depuis quelques mois, un secret de Polichinelle. Déjà, cet été, alors que Valérie Trierweiler était en Grèce, une virée solitaire du président sur ses terres de Corrèze, là où Julie Gayet passait ses vacances, avait sonné l’alerte ”. Une “ alerte ” limitée aux “ milieux informés ”, cela va sans dire… A ceux qui en douteraient encore, “ VSD ” le crie d’ailleurs haut et fort : “ La première dame savait ”. Elle “ aurait même pris contact avec une communicante pour l’aider à préparer l’annonce d’une séparation, affirme le mag. “ Au mois de novembre elle ne pensait pas à ça ”, dément son cabinet. “ Elle était encore très amoureuse ”, confirme une proche ”.

“ Dans la nuit de jeudi à vendredi, Valérie avale quelques cachets ”…

D’où son “ malaise ” du jeudi 9 janvier et son hospitalisation prolongée ? Mais, au fait, que s’est-il exactement passé ? “ Sa confrontation, jeudi, lorsqu’elle a appris la publication du magazine “ Closer ”, avec François Hollande, s’est très mal passée, rapporte “ Le Point ”. Le président n’a rien nié, contrairement à ce qu’il assurait jusqu’ici à sa compagne (…). Pis, Hollande s’est montré froid, implacable. Dans la nuit, de retour chez elle, elle avale quelques cachets. Le lendemain, elle se réveille nauséeuse. (…) La journaliste se sent terriblement seule et ce vendredi matin elle ne peut compter sur personne. Au fond du gouffre, elle réclame son hospitalisation. La première dame est admise l’après-midi à la Pitie-Salpétrière. Ceux qui la connaissent savent que Valérie Trierweiler ne simule pas. “ Elle a juste pris une pilule de trop ”, explique un proche. Jamais elle n’a voulu faire une tentative de suicide. Ce n’est absolument pas dans son caractère, d’autant que, dimanche, son fils aîné fêtait ses 21 ans ”. Ca devait être sympa, cet anniversaire… pauvre bonhomme.

Quand François Hollande enterre son rêve d’officialiser la séparation

“ François Hollande a fait un rêve, raconte “ Le Nouvel Observateur ”. Celui-ci n’a pas duré plus longtemps qu’un week-end. Samedi 11 janvier, alors que sa compagne, Valérie Trierweiler, était déjà hospitalisée, victime d’un début de dépression, il imaginait encore qu’elle pourrait signer avec lui un communiqué dans lequel ils auraient officialisé leur séparation. “ Tourner la page ”, selon l’expression millimétrée de Ségolène Royal : c’était, au fond, ce que le président considérait comme la moins mauvaise des solutions. (…) Dimanche soir, il suffisait d’entendre les soupirs fatigués des rares personnes impliquées dans ce dossier empoisonné pour comprendre que l’opération “ circulez, il n’y a plus rien à voir ” avait échoué. (…) Ce devait être rapide et voilà qu’en faisant savoir, via son entourage, que son équilibre personnel était désormais en question, Valérie Trierweiler envoyait du même coup à son compagnon un message sans guère d’ambiguïté et qu’il a d’ailleurs interprété illico comme une fin de non-recevoir. Pas question de partir.Aucune raison de lâcher prise, même au plus fort de l’humiliation ”. Etrange…

Lundi, Julie Gayet “ a eu une journée difficile ”

La presse bien informée a-t-elle des révélations à nous faire sur la façon dont Julie Gayet a vécu ce tremblement de terre ? “ Lundi soir, rapporte “ Le Point ”, ses amis proches se sont tous pressés au Silencio, le club de la rue Montmartre, pour assister à la projection en avant-première de sa dernière production, le film “ Des étoiles ”, de la réalisatrice franco-sénégalaise Dyana Gaye. Ils sont arrivés, discrètement, un à un par le petit escalier. Tous, sauf elle. “ Elle a eu une journée difficile ”, murmurait-on dans les couloirs. Au dernier moment, elle a préféré annuler. Ses amis ne lui en tiendront pas rigueur. Ils la féliciteront plus tard. Lors de l’un des dîners qu’elle a l’habitude d’organiser dans son loft, perdu dans une charmante impasse au fin fond de l’Est parisien. Les “ dîners chez Julie ” réunissent des personnalités du monde politique, du cinéma, de l’art, de la presse et de la littérature. La comédienne aime susciter les rencontres, les échanges et que des projets émergent au détour d’une conversation ”. Pour un peu, on en conclurait que Julie Gayet est taillée pour le rôle… de première dame.

François Hollande a-t-il volontairement laissé exploser le “ Closergate ” ?

Une dernière révélation pour la route ? Soulignant la légèreté du président et de son entourage en matière de “ précaution ”, “ Le Nouvel Obs ” indique qu’il “ est plausible que certains, chez ses adversaires, aient voulu en profiter. Il est même possible que François Hollande, consciemment ou non, ait attendu que l’événement, un jour ou l’autre, vienne clarifier une situation pour le moins baroque dans laquelle Valérie Trierweiler, malgré l’affaire du tweet et tant d’autres incompréhensions, restait sa compagne officielle tandis que Julie Gayet prenait une place croissante dans sa vie et que Ségolène Royal retrouvait une part de son affection. Il y a chez François Hollande cette conviction profonde que, dans l’existence, les choses finissent toujours par s’arranger. Ce fut longtemps sa force, mélange d’insouciance, de résistance et d’indifférence aux autres. Le hasard fait qu’aujourd’hui, les factures, politiques et privées, tombent toutes ensemble. Fini de jouer ! Voici venu le temps des clarifications. Celles qu’il peut assumer. Celles aussi qui lui sont imposées. Le principal risque est qu’en se conjuguant, elles dessinent moins le portrait d’un président qui se bat que celui d’un homme qui s’arrange ”. Un “ homme qui s’arrange ”, l’expression est cruelle, mais malheureusement assez bien vue. Elle situe bien le problème, car un “ homme qui s’arrange ” ne peut prétendre gouverner un pays, qui plus est, dans la période actuelle.

Hollande condamné à la solennité qui va de pair avec l’exercice du pouvoir présidentiel

Comme en écho au papier du “ Nouvel Obs ”, l’édito de Franz-Olivier Giesbert dans “ Le Point ” se conclut ainsi : “ Ce sont souvent les personnages les plus humbles qui commettent les plus gros péchés d’orgueil. C’en fut un, de taille, que de s’imaginer que c’était à la Ve République, et non l’inverse, de s’adapter à sa personne. Que ça lui chante ou pas, M. Hollande est condamné à cette solennité qui, sous ce régime, va de pair avec l’exercice du pouvoir présidentiel ”. Hé oui : les choses étant ce qu’elles sont, notre régime étant ce qu’il est, la présidentialisation n’est pas une option, elle va de pair avec la fonction. La rejeter, la contester, même au nom d’une sympathique et très démocratique volonté de “ normalité ” — conduit irrémédiablement à l’impossibilité d’exercer le pouvoir. Condamné à la solennité présidentielle, François Hollande l’est dans la sphère publique s’il veut “ mener, en s’affranchissant du PS, sa nouvelle politique, qui donnera, c’est écrit, des boutons à la gauche de sa majorité parlementaire ”, écrit Giesbert. Mais le chef de l’Etat est aussi condamné à la solennité présidentielle dans la gestion de sa vie privée s’il veut, là aussi, la mener comme il l’entend… Bonne semaine, les goulus — jeudi prochain, on l’espère, on aura l’occasion de vous offrir une revue de presse plus variée, moins “ focalisée ”, disons…

A lire, encore

On aurait aimé vous parler de plein d’autres choses, misère, on n’a plus le temps ! 

A ceux qui croiraient encore que Dieudonné lutte contre le “ système ”, un seul conseil : jetez un œil au “ château ” avec piscine couverte et tennis qu’il possède dans l’Eure-et-Loir dont “ Paris-Match ” publie la photo sur deux pages — pour tout faire rentrer, il fallait bien ça... Si vous avez le temps, lisez l’article qui l’accompagne, où sont détaillés les bricolages financiers du “ quenelleur ”.

Dans “ L’Express ”, la comédienne Agnès Soral, sœur du théoricien d’extrême droite Alain Soral, proche de Dieudonné, parle pour la première fois et explique les raisons pour lesquelles elle a rompu avec son frère : “ Mon frère, comme Dieudonné, a des comptes personnels à régler ”, dit-elle, notamment.

Après avoir annoncé que le propriétaire de l’appartement de la rue du Cirque était un patron du CAC 40, ce qui s’est avéré faux, “ Valeurs actuelles ” ne la ramène pas trop, cette semaine, sur l’affaire “ Closer ”… L’hebdomadaire de droite propose en revanche une interview de Jean-Pierre Chevènement dans laquelle le président du MRC exhorte la France à “ renouer avec un récit national ”.

Beaucoup plus intéressant : dans “ Le Point ”, le philosophe et rédacteur en chef de la revue “ Le débat ” Marcel Gauchet explique pourquoi “ le clivage droite/gauche est devenu illisible ” et pourquoi “ aucun des deux camps ne parvient plus à penser le monde ”. Titre de l’article : “ Une droite d’imbéciles face à une gauche d’idiots ? ” Ca peut sembler facile et bla-bla, présenté comme ça. La vérité : c’est intelligent, solidement étayé et joliment éclairant. On dit ça, on dit rien, hein ?

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Allemagne, Jean-François Copé, UMP, Martine Aubry, Nicolas Sarkozy, Grèce, PS, Ségolène Royal, remaniement, vie privée, François Hollande, Capitalisme, Valérie Trierweiler, droite, gauche, Manuel Valls, Matignon, Corrèze, Franz-Olivier Giesbert, Christophe Barbier, Bill Clinton, Carla Bruni-Sarkozy, SPD, affaire DSK, Tristane Banon, Dieudonné, programme présidentiel, Jean-Pierre Chevènement, Alain Soral, clivage droite-gauche, Claude Bartolone, Jean-marc Ayrault, Anne-Aymone Giscard d'Estaing, municipales 2014, Pierre-René Lemas, gauche populaire, vie publique, Elections départementales 2015, Julie Gayet, Marcel Gauchet, européennes 2014, Pitié-Salpétrière, closergate, Dyana Gaye, Agnès Soral, Constitution de 1958, Germaine Coty, Philippe Doucet, socialisme de l'offre, scandale d'Etat, conseil de stratégie de la dépense, élections régionales 2015, le Silencio

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