Ce que révèle l'analyse des motivations des derniers soutiens de François Hollande dans les sondages<!-- --> | Atlantico.fr
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Le "Hollande Bashing" bat son plein.
Le "Hollande Bashing" bat son plein.
©Reuters

Les grognards du Président

Un niveau de popularité qui chute à zéro, cela ne s'est jamais vu. Pourtant une question se pose toujours sur l'identité de ceux qui ne laisseront jamais tomber le président de la République, même dans les pires situations. Éléments de réponse.

Matthieu  Chaigne

Matthieu Chaigne

Matthieu Chaigne est co-fondateur du site Délits d'Opinion, site de référence de l'opinion publique et des sondages. Il a commencé sa carrière au  pôle politique de TNS SOFRES avant de travailler au sein du groupe Ogilvy à partir de 2008  en tant que planneur stratégique. En 2012 il a rejoint le cabinet de conseil en communication Taddeo, en charge notamment des études et du planning stratégique

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Ils ne sont plus qu’une poignée : 26 % d’irréductibles font encore confiance  au Président de la République selon le dernier baromètre Harris Interactive pour Délits d’Opinion. Alors que le "Hollande Bashing" bat son plein, et que les ministres eux-mêmes semblent incapables de défendre leur Président, comment expliquer le soutien des derniers grognards ? La question ouverte du baromètre Harris Interactive / Délits d’Opinion éclaire les raisons d’un soutien fragile et majoritairement issu des sympathisants socialistes.

Le bénéfice du doute

"Il faut lui laisser le temps de faire les choses !" Pour ces sondés, la situation du pays exige de la patience. "Cela ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique". Conscients de l’ampleur de la tâche, une partie des électeurs revendique le temps d’un mandat pour juger le Président.

Une nécessité de desserrer l’étau qui semble totalement en cohérence avec la personnalité perçue du Président : "C’est la bonne personnalité pour gouverner sur le temps long. Il ne gesticule pas". Ce Président qui ne "sur-réagit" pas, qui demeure calme et modéré, inspire confiance à cette minorité de soutiens en ces temps troublés.

Le Hollande Bashing va t-il faire naître un Président ?

Plus intéressant encore, même si le signal est encore faible, la vague de critiques qui submerge le Président fournit à certains partisans une raison d’espérer. Ce calme affiché dans la tempête nourrit l’image  d’un Président enfin doté d’une vision: "Il ne change pas de cap en fonction des sondages". "Il sait où il va, contrairement à ce que beaucoup prétendent". Le simple fait de tenir confère une stature qui lui faisait défaut.Une ligne de crête étroite pourtant, tant la frontière entre détermination et autisme peut parfois être ténue.

Électeur un jour, soutien de toujours ?

Enfin, parmi les soutiens du Président Hollande, on retrouve  des électeurs du candidat Hollande, soucieux d’être cohérents avec leur vote passé : "on a voté pour lui". Un soutien parfois  justifié également par une sensibilité socialiste assumée : "je le soutiens car je suis socialiste". Une conviction  qui  peut sembler fragile, mais explique en réalité pourquoi ce socle tient bon. Malgré la crise, malgré l’absence de résultats, l’appartenance à la famille socialiste l’emporte chez ces sympathisants de gauche. Un réflexe néanmoins de plus en plus minoritaire. Pour une majorité de sympathisants de gauche, le filtre partisan ne saurait tenir lieu de quitus

Le chiffon rouge de la droite qui s’essouffle

Au delà de la revendication à la famille socialiste, le chiffon rouge des années Sarkozy recule sans pour autant totalement disparaître. En effet, pour une minorité  de sondés, la détestation de la droite et de son bilan vaut lot de consolation. : "Il ne peut pas faire pire que la droite", "sa politique me semble être la moins mauvaise possible". En contrepoint également, c’est le style de Nicolas Sarkozy qui est égratigné : "contrairement à son prédécesseur, il ne se vante pas de ce qu’il a fait". Une référence  spontanément évoquée qui témoigne, un an et demi après le départ du Président Sarkozy, du rapport épidermique qu’il continue de nourrir auprès des Français.

Les valeurs, cache misère de l’impuissance

Enfin, elles demeurent la  principale bouée des sympathisants de gauche. Face à une situation qualifiée de "catastrophique", les  valeurs supposées du Président constituent son dernier atout. Le "sérieux" et "l’honnêteté" sont les derniers vrais arguments opposés par "les Hollandais" qui ont fait le deuil de changements structurants. Ces valeurs confortent ces sondés dans le sentiment que François Hollande n’est pas la vraie cause des problèmes. Face au chômage et  à la crise qui submergent tout, l’obligation de résultats s’est donc muée en obligation de moyens. Une grille de lecture qui témoigne en creux d’un pessimisme inquiétant. La pente fatale du pays ne saurait être réellement infléchie par l’action d’un Président. Quel qu’il soit.

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