Fiasco du lancement de l'Obamacare : tech et politique ne font pas toujours bon ménage<!-- --> | Atlantico.fr
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Le site censé lancer l'Obamacare a planté.
Le site censé lancer l'Obamacare a planté.
©Reuters

La minute tech

Le site healthCare.gov, supposé donner en quelques clics une assurance maladie aux Américains, a raté son lancement.

Parodie de la première page d'accueil du site Obamacare (sur le compte Twitter AL Nelson)

Ce matin, le site healthcare.gov, le premier pilier de la réforme du système de santé américain Obamacare où les Américains qui n'en ont pas sont censés pouvoir acheter une couverture-santé, a été mis en marche. Ou tout au moins, sa page d'accueil s'affiche. Après, c'est une autre histoire, de technologie, de politique et de bureaucratie, qui ont fait du premier contact des Américains avec une solution politique durement gagnée à leur problème d'assurance un fiasco. 

Il est rare de trouver des dirigeants de sociétés informatiques ayant répondu à un appel d'offre fédérale soudain convoqués devant la chambre des représentants pour se justifier. L'exercice a permis au milieu de la tech de s’interroger sur les soutes du e-gouvernement. Tech et politique, jusque là, faisait très bon ménage : c'est Internet qui a joué le rôle décisif dans l'élection d'Obama, puis de nombreux autres présidentiables. C'est internet qui permet à tous les politiciens désormais de communiquer et de lever des fonds de campagne. Mais peut-on lui confier une réforme majeure et controversée en passant par les sociétés habituées à répondre aux appels d'offre du gouvernement ? 

Le wonk-blog du Washington Posta mis en ligne une vidéo résumant en deux minutes ce qui s'est passé techniquement : l'engorgement, les multitudes de couches de données et de procédures, qui ont paralysé le système. 

Politicos'est lancé dans une enquête pour déterminer qui aurait pu ou non empêcher ce désastre. Naturellement, le gouffre qui sépare les méthodes de travail de la tech californienne ou d'ailleurs et les méthodes de travail des gouvernements soumis aux appels d'offres est immédiatement pointé du doigt par des spécialistes des start-ups agiles qui n'ont pas ces problèmes. A la question "une task force de la Silicon Valley aurait-elle fait mieux ?" la réponse est "probablement pas".

"Les gouvernements dirigent des réseaux informatiques de systèmes qui ont été développés au cours des cinquante dernières années", se justifie Mike Hettinger de l'Association Software & Information Industry. "Dans certains cas, des milliers de petits réseaux locaux se connectent à un seul système de calcul des salaires ou financier. Alors qu'une petite start up de la Silicon Valley peut mettre à la poubelle un projet qui ne marche pas, une administration du gouvernement n'a pas ce luxe".

Comme en France ou ailleurs, le monde des start-ups et des maitres d'ouvrages informatiques pour des administrations se rencontrent rarement. Mais alors que des sites de ventes de voyages ou de e-commerce complexes mais commerciaux prospèrent et ne tombent rarement panne, pourquoi une place de marché pour des assurances-santé d'un gouvernement le ferait-elle ? Les débats politiques à la Chambre des représentants sur un souci de plus de l'administration Obama vont peut être réformer un jour aussi l'informatique gouvernementale.



Pourcentage des Américains non assurés par état, illustration @marketwatch sur Twitter


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