Des heures qui se dégustent à la paille, le chrono des milliardaires du football et le frisson mécanique sans extorsion de fonds : toute l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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2014 : année stratégique pour le football grâce au Mondial brésilien. Pour les entraîneurs (chic) et les arbitres (choc), voici le premier chronographe capable décompter, de façon instantanément lisible, les temps additionnels, les deux mi-temps classique
2014 : année stratégique pour le football grâce au Mondial brésilien. Pour les entraîneurs (chic) et les arbitres (choc), voici le premier chronographe capable décompter, de façon instantanément lisible, les temps additionnels, les deux mi-temps classique
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Et aussi : les couleurs sourdes d'un automne horloger et un régulateur qui valorise les minutes...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RICHARD MILLE : Le chrono qui chronographie les milliardaires…

Qu’est-ce qui dure tantôt 45 minutes, avec quelques minutes supplémentaires le cas échéant, tantôt entre 10 et 15 minutes (jamais plus, jamais moins), avec deux fois 15 minutes de prolongations si c’est nécessaire ? Une partie de football, qu’il faut bien chronographier, l’arbitre étant souverain pour ce décompte du temps. L’entraîneur dans son banc de touche a lui aussi besoin de savoir où il en est dans sa partie. Pour chronographier les milliardaires en crampons qui évoluent sur le terrain, il fallait bien une montre de milliardaire : facturée un peu plus de 100 000 euros, le chronographe Richard Mille RM 11-01 est la première montre mécanique réellement fonctionnelle et vraiment lisible pour opérer tous les calculs nécessaires, qu’il s’agisse des mi-temps, de la pause, des temps additionnels et des prolongations. Appréciable sur le terrain : le retour instante au zéro du chronographe, sans devoir arrêter, puis relancher le mécanisme (fonction « retour en vol » ou « fly-back »). Le boîtier en titane reprend tous les codes des collections Richard Mille, les couleurs du cadran ne devant fâcher aucune des grandes équipes nationales qui s’affronteront l’année prochaine au Brésil : entre le jaune, le rouge et le vert, on n’a guère oublié que le bleu – ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de Français dans les phases finales de ce championnat du monde…

JEARICHARD : La couleur assourdie des émotions de l’automne…

La terre et les arbres, les fruits de la saison et le grain de la pierre : après l’explosion des teintes vives de l’été, l’automne ramène ses couleurs plus sourdes pour en parer la 1681 (qui rend hommage à la tradition), et la Terrascope, le nouveau cheval de bataille de la manufacture Jeanrichard, maison suisse qui a l’intelligence de proposer un design original, un mouvement mécanique exclusif et une réelle qualité de finitions à des prix capables d’accompagner des achats d’impulsion pas trop irrationnels. C’est le premier week-end de l’automne : profitons de l’occasion…

HERMES : Des heures qui vous mettront sur la paille

On a connu des matériaux plus prestigieux que la paille, mais le propre des (vraies) maisons de luxe est, précisément, de réenchanter le quotidien en changeant notre regard pour débanaliser la réalité. La paille est celle d’une tige de seigle, sélectionnée après des semaines d’essai dans une ferme qui est la seule à en produire : il fallait être Hermès pour pousser aussi loin le sens du détail. Ces brins de paille sont ensuite séchés, sélectionnés et teintés, l’artiste chargé d’en faire une marqueterie de paille les assemblant pièce par pièce, fibre par fibre, sur ce qui deviendra le cadran d’une Arceau, tout en respectant le motif H Cube. La minutie est extrême, mais le résultat stupéfiant pour une montre qui ne fait que 41 mm de diamètre et qui s’offre le luxe supplémentaire d’un mouvement mécanique exclusif. Au fait, elle vieillit très bien, cette Arceau, avec des anses asymétriques…

LOUIS PION : Un frisson mécanique sans extorsion de fonds…

On peut aimer les belles montres suisses et le style haute horlogerie sans pour autant consentir à s’acquitter des tarifs démentiels proposés par la plupart des marques. Louis Pion (une des plus sympathiques marques françaises) a toujours tenté d’acclimater dans une zone de prix accessibles les codes des « grandes » marques suisses. Comme la mode est au style néo-classique, l’horloger de mode Louis Pion nous propose sa vision d’une haute horlogerie mécanique qui ne rançonne pas les amateurs. On appréciera les courbes d’un boitier de 42 mm (façon « or rose ») aux courbes et aux godrons subtils, les chiffres romains et les index facettés, le gris platine du cadran, la couronne de remontage semi-boulée et les aiguilles bleuies, ainsi que le cuir impression croco du bracelet à surpiqûres contrastées, comme chez les grands selliers. Tout pour 249 euros, en plus du plaisir de regarder cliqueter le cœur battant de la montre…

ORIS : Un régulateur de minutes pour les grandes profondeurs…

Même sans descendre aux 300 m indiqués sur le cadran, une montre de plongée doit rester fonctionnelle tellement la vie de son porteur peut dépendre de la précision de son mouvement, mais aussi de sa lisibilité. C’est pour mieux concentrer l’attention sur la plus importante des aiguilles – celle des minutes – et pour en faciliter la lecture instantanée que les horlogers créent des cadrans appelés « régulateurs » : ils séparent les trois fonctions (les heures, les minutes et les secondes) pour bien en séquencer la compréhension et éviter, entre autres, un chevauchement funeste des aiguilles qui apporterait une fausse information. Cette Oris Aquis Régulateur orchestre donc la montre autour de son aiguille centrale des minutes, avec le souci de créer un contraste supplémentaire au blanc/noir des chiffres et des index grâce à une touche de rouge, repérable même dans la pénombre d’eaux troublées. Style et fonctionnalité : que demander de plus à une montre de 43 mm, portable à la ville comme en plongée ?

DOMINIQUE LOISEAU : Le départ d’un maître trop discret…

Un des plus grands maîtres horlogers des dernières décennies vient de nous quitter. Inconnu du grand public, et même des amateurs tellement il était discret, ce Français, né à Boulogne-Billancourt en 1949, avait voué sa vie aux belles montres suisses. Il a imaginé et signé quelques-unes des complications mécaniques les plus remarquables de la renaissance horlogère suisse, depuis la fin des années 1980. Certaines de ces montres ont disparu : imaginez une montre mécanique qu’il ne faudrait remonter manuellement qu’une fois tous les quatre ans, d’où son nom d’« Albatros bissextile ». La performance reste inégalée à ce jour (le record est actuellement de deux mois !), mais personne n’a revu cette montre, achetée par un collectionneur américain inconnu, depuis une quarantaine d’années. Dominique Loiseau était, lui aussi, un « albatros » que ses ailes de géant empêchaient de marcher, « exilé sur le sol au milieu des huées » (Baudelaire) : de son vivant, il n’aura guère bénéficié de la reconnaissance des marchands du temple, mais les initiés savent – et sauront, dans l’avenir – qu’il est un de ceux qui siègeront à la droite du Père, au paradis des grands horlogers disparus…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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