Le chrono dont les socialistes n'ont pas voulu pour nos super-gendarmes, la folie des heures qui déménagent et la nouvelle horlogerie marocaine : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Quelle heure est-il ? Avec une arithmétique un peu folle et dispersés en désordre sur le cadran, difficile de le savoir si on ne regarde pas avec attention vers quel nombre pointe l’aiguille des heures. Un concept horloger très philosophique, qui redonne
Quelle heure est-il ? Avec une arithmétique un peu folle et dispersés en désordre sur le cadran, difficile de le savoir si on ne regarde pas avec attention vers quel nombre pointe l’aiguille des heures. Un concept horloger très philosophique, qui redonne
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Atlantic-tac

Et aussi le style Art déco en mode post-militaire, l’énergie solaire qui s’anime au bout des doigts et les cristaux virils de Swarovski…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ZENITH : La montre dont les socialistes n’avaient pas voulu…

Il y a une quinzaine d’années, sous le gouvernement Jospin, la manufacture suisse Zenith avait proposé au GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) de lui offrir une grosse centaine de ces chronographes Rainbow, développés à l’époque pour un appel d’offres de l’armée de l’Air, qui voulait en équiper ses pilotes mais qui y avait renoncé au dernier moment. Les technocrates socialistes avaient refusé ce cadeau, en prétextant que Zenith allait tirer profit de cette dotation au GIGN. Dans la France socialiste, au nom d’une éthique républicaine dévoyée [dont on vérifiera plus tard à quel point elle était faisandée dans les hautes sphères de la gauche], il n’était pas pensable qu’une marque commerciale – de surcroît suisse et de surcroît prestigieuse – se flatte d’une quelconque collaboration avec la République. Quelle arrogance dans le refus méprisant de ce cadeau ) nos forces de l’ordre ! Zenith réédite en série limitée ce chronographe mécanique, quasiment à l’identique : cette El Primero Stratos Rainbow a gagné entretemps un « retour en vol », fonction qui permet au chronographe de revenir instantanément à zéro, en une seule pression sur le poussoir.

FRANCK MULLER : L’icône friponne qui déraisonne…

Si on dit que ces heures sont folles (« Crazy Hours »), c’est qu’elles affolent le temps qui passe : les chiffres de ces heures ne sont généralement pas à la bonne place et elles ne se suivent pas, mais l’aiguille désigne toujours le bon numéro. Ce qui oblige à vraiment lire l’heure au lieu de balayer le cadran d’un rapide coup d’œil : créé voici dix ans, le concept Crazy Hours n’a rien perdu de son originalité, ni de la profondeur du nouveau rapport au temps qu’il institue. C’est encore plus spectaculaire quand les chiffres étirées sont en couleur. On sort de la routine d’un temps standardisé pour entrer dans le territoire d’heures beaucoup plus inattendues. Pour ce dixième anniversaire, Franck Muller s’offre une version plus sobre en série limitée, avec un boîtier tonneau en or rose et un 10 serti de diamants [pour le coup, on aurait dû y poser 10 diamants baguette !]. Sur le guillochage du cadran, quelques chiffres subliminaux tout aussi fous circulent en liberté pour nous rappeler que le temps n’est qu’une convention arithmétique fondée sur de vagues illusions astronomiques…

BAUME & MERCIER : Le style Art déco conjugué à la passion…

Cette montre aurait pu naître dans les années 1930, mais huit décennies d’attente lui ont fait du bien. Elle a compris le soin apporté à chaque détail (le satinage d’un boîtier galbé avec tendresse, la lumière d’un cadran argenté, le polissage en douceur des aiguilles dorées). Elle a gagné cette touche de classe qui s’exprime dans le bracelet en cuir à double tour surpiqué. Un style qui traverse les âges sans se démoder, mais sans rien perdre de cette capacité de séduction qui donne de l’allure. C’est le bon choix pour les femmes de goût, qui seront amusées de savoir que ces bracelets double tour aux piqûres écrues étaient, à l’origine, des bracelets militaires qui permettaient aux pilotes d’accrocher leur montre autour du genou, par-dessus leur combinaison de vol, quand ils partaient en mission aérienne. Que le méchant garçon qui a osé dire « Elles nous piquent vraiment tout ! » se dénonce…

TISSOT : L ‘énergie solaire au bout d’un doigt de femme…

Tactile + solaire : deux technologies d’avant-garde réunies pour la première fois dans une montre. Tactile : on touche le cadran pour lancer les fonctions complémentaires des heures et des minutes. Au choix : altimètre, boussole, thermomètre, météo, chronographe, double alarme, double fuseau horaire, calendrier et rétro-éclairage. Solaire : pas besoin de pile, c’est la lumière (solaire ou électrique) qui recharge l’accumulateur de la montre. La T-Touch Lady Solar prouve largement son style féminin grâce à son cadran en nacre et ses douze diamants, tout en attestant discrètement de son tempérament sportif avec son étanchéité à 100 m et son bracelet en acier à fermoir « papillon ». Une petite maline pleine de ressources, cette grande dame de la montre !

SWAROVSKI : Les hommes en ligne de mire…

Pas facile de convaincre des messieurs de s’intéresser à une marque comme Swarovski, très identifiée aux fameux cristaux qui tapissent généralement des créations de mode féminine. Swarovski a donc dû frapper très fort pour impressionner les mâles et leur faire jeter un regard différent sur des collections masculines qui, par principe, proposent quelques cristaux. Très fort, c’est-à-dire très puissant côté boîtier (48 mm, ce qui n’est pas rien) et très viril côté design : si vous regardez le cadran, vous découvrirez sur cette Crystallium Vant-Time n° 4 un découpage en toile d’araignée qui plairait bien à Spiderman, mais aussi une forme générale de stade dont les gradins seraient des cristaux taillés en facettes (taille qu’on retrouve sur le découpage dodécagonal du cadran). Swarovski a également joué sur les matières (acier et aluminium, avec un peu de gomme noire pour souligner la structure) et sur les couleurs (argent, blanc, noir). Beau choix des différents typographies et prix relativement accessible

BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir…

••• TOURISTES CHINOIS : apparemment, le Politburo n’aime pas trop voir les touristes chinois flamber leurs économies dans les boutiques de luxe hors taxes du monde entier. La nouvelle loi qui encadre le tourisme fait peser tellement de contraintes sur les opérateurs que le prix des voyages va exploser, ce qui ne manquera pas de réduire le nombre des candidats au « globe shopping ». Jusqu’ici, pour susciter de nouvelles vocations, les voyagistes offraient le voyage ou le faisaient payer à un prix symbolique, en échange de haltes commerciales obligatoires qui généraient de juteuses commissions. C’est désormais interdit, de même que les séquences de shopping un peu forcées, ce qui va là aussi décourager les initiatives des opérateurs…

••• SOUSCRIPTION : vous ne voulez pas la montre de M. Tout le monde, ni d’une marque trop lourdement marketée ou trop distribuée ? Intéressez-vous aux nouvelles marques qui se lancent sur les sites de financement collaboratif (Kickstar, Indiegogo et les autres), où certains lèvent des millions de dollars pour financer leurs projets horlogers. On y trouve de tout, mais, souvent, des bonnes idées à tous les prix…

••• ELAQSA : Il manquait dans le paysage horloger une marque purement marocaine : Elaqsa répare cet oubli, grâce à un jeune horloger franco-marocain provisoirement exilé en Suisse pour faire ses classes. Le nom reprend celui de la mosquée de Jérusalem, troisième lieu sacré de l’islam, mais les chiffres s’offrent la coquetterie de n’être pas des chiffres « arabes » (les nôtres), mais des chiffres « indiens », tels qu’on les trouvait autrefois sur les montres européennes vendues sur le marché ottoman. Les bracelets seront fabriqués au Maroc, où une boutique est en cours d’installation. C’est la première marque chérifienne de l’histoire des montres…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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