Les blogs ne sont pas morts, mais les blogueurs meurent parfois<!-- --> | Atlantico.fr
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L'activiste italien Vittorio Arrigoni a consacré son blog et sa vie à Gaza. Il est mort cette semaine.
L'activiste italien Vittorio Arrigoni a consacré son blog et sa vie à Gaza. Il est mort cette semaine.
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Revue de blogs

Facebook, Twitter, les réseaux sociaux, n'ont pas encore remplacé les blogs. Ce sont toujours des blogueurs qui prennent en charge les sales guerres ou les causes qu'on dit perdues, mais font aussi rire et découvrir. Les prix Best of Blogs 2011, qui viennent d'être décernés, ont distingué des blogueurs particulièrement engagés, et souvent en danger.

Les Best of Blogs, les prix que décerne chaque année la radio allemande Deustche Welle parmi des centaines de blogs en onze langues, rassemblent des blogs qui ne sont ni glamour, ni mode, ni même forcément populaires et ne parlent jamais d'applications iPhone. Webzine indonésien consacré à la musique ou blog de caricatures iraniennes, ce que de simple blogueurs sont capables de faire, parfois depuis des cyber-cafés, ou dans des conditions extrêmes, laisse toujours bouche bée.  En voici quelques uns.

Les blogueuses osent, et ne cesseront jamais de surprendre

Nairobi Nightsest le  blog-journal de Sue, prostituée à Nairobi. Qui est vraiment Sue, qui a choisi de racoler dans la rue, qui chronique froidement ses expériences en prostitution et  fait des portraits au rasoir effilé de ses clients ? On sait uniquement qu'elle a l'étoffe d'un écrivain.

A côté de Sue, il y a Sabrina, au Bangladesh. Elle aurait pu se cacher, car elle est handicapée. De sa vie, elle fait un blog, qui par son succès est tout simplement en train de changer le regard des Bangladais sur ceux qui naissent ou deviennent "comme ça". On ne sait pourquoi cette année, le handicap est le thème de nombreux blogs remarqués. Au Brésil, une architecte consacre entièrement son blog à l'accessibilité. Et à Berlin, c'est la Wheel Map (la carte des roues) des lieux et itinéraires conseillés aux handicapés qui fait beaucoup parler d'elle.

La satire en vidéo

Une autre grande tendance des blogs actuels est le gout pour la satire en vidéo, souvent d'un niveau professionnel. En Russie, Egon fait sa revue d'actualités en dessins animés. Pour celui-ci, pas besoin de sous-titres...

Imaginons maintenant que les chefs d'état d'Amérique du sud se retrouvent prisonniers sur une ile déserte. Chavez va-t-il vouloir prendre le pouvoir ? Comment va réagir Christina Kirchner, présidente de l'Argentine ? Et Lula ? Le vidéo-blog  "La Isla presidencial" (L'ile présidentielle), réunit son million de visiteurs à chaque épisode.

Les "blogs courages"

Mais avant tout, il y a les "blogs courages", ceux qui coupent le souffle, parce qu'ils sont les uniques témoignages de sales guerres qui n'intéressent personne ou qui sont trop dangereuses. En Tunisie, c'est Lina, une blogueuse, qui est allée avant la chute de Ben Ali chercher les preuves des massacres de Sidi Bouzid et Kasrine.

Au Mexique, à Cuidad juarez, la ville frontière  où des centaines de femmes ont été assassinées, Judith Torrea s'obstine à tenir le journal des disparus, des charniers et des funérailles au beau milieu de la guerre des  narcotrafiquants.

En Libye, Mohammed Al Nabbous avait ouvert depuis chez lui une web-tv, Al Hurra, quand Benghazi s'est soulevée. Ses reportages ont été repris par toutes les chaines du monde. Il en est mort, durant l'offensive de l'armée de Kadhafi.

Mort aussi cette semaine, le blogueur et activiste italien Vittorio Arrigoni, qui a consacré son blog et sa vie à Gaza, et vient d'y mourir  assassiné. Durant la guerre de 2009, quand aucun journaliste occidental n'était à Gaza, ce sont quelque blogueurs restés par solidarité qui ont témoigné, comme lui, sur leur blog.  Sa devise, dont il signait chaque nouveau post, était "Restez humains".

On peut dire que les blogs sont restés humains.

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