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La surveillance des échanges informatiques est désormais courante.
La surveillance des échanges informatiques est désormais courante.
©Flickr

La minute tech

Depuis l'affaire Snowden, les révélations vraies ou fausses filtrent sur les techniques de surveillance du "big brother" américain. La surveillance des conversations sur Internet par mots clés est plus qu'une probabilité.

La surveillance des échanges électroniques par la NSA et d'autres services de renseignement nationaux révélée par Edward Snowden ayant peu de chances d'être un canular, les sites et blogs tech s'interrogent actuellement beaucoup sur les moyens mis en œuvre pour surveiller les conversations privées. Parmi ceux-ci, un fantasme ou une réalité est la surveillance par mots clés des conversations via mails ou textos. 

Logo "transformé" de la NSA, sur le site Examiner

Sur le site Reddit, une liste supposée être celle de la NSA ou d'un service de sécurité affilié pour détecter les messages suspects a fait son apparition et déchaîne des spéculations. Elle contient énormément de sigles obscurs pour qui n'est pas du sérail, mais aussi "gorilla", "bob", "anarchy", "hate", "illuminati", parmi d'autres mots propres ou communs, et les noms de toutes les sociétés liées à la sécurité informatique et des agences d'Etat. 

Capture d'écran du site posci

Dans la foulée, le site posci propose un générateur automatique de phrases banales du type : "Hello, NSA !". Cliquez, et le générateur produit une phrase en surlignant en rouge les mots qui peuvent alerter les robots de surveillance de la NSA. Il y a peu de chances qu'ils soient engorgés par des plaisantins mais tout le monde peut s'y amuser. "Le gouvernement surveille vos activités sur internet. Générez une phrase avec certains des mots clefs qu'ils recherchent et partagez. Vous pourriez gagner quelques followers de Washington", prévient la présentation. Parmi les phrases automatiques, "En 1838, la Légion étrangère française est tombée durant une attaque de l'armée mexicaine. L'incident de Camaron a fait 43 morts'". Armée mexicaine, attaque, morts feraient sonner l'alarme quelque part dans un algorithme sur un serveur lointain abritant les logiciels de surveillance. Comme la phrase "Renforçons notre sécurité intérieure si nous ne voulons pas tomber aux mains des séparatistes basques", ou les groupes de mots "sécurité intérieure" et "séparatistes basques" n'amusent pas forcément les logiciels de surveillance.

La liste de mots clés est invérifiable, mais la méthode est courante. Une association de défense américaine des libertés publiques avait réussi à faire révéler, devant un tribunal, au nom de la liberté d'accès à l'information, une liste de 370 mots clésutilisée par le département américain de la sécurité intérieure pour surveiller les échanges sur Internet. "Ebola" ou "grippe" y figuraient dans la catégorie "risques sanitaires", comme "gaz neurotoxique" et autres périls qui déclenchent automatiquement une alerte. 

La surveillance des échanges informatiques est désormais courante et on peut trouver un petit exemple de la méthode jusque chez les particuliers, où les logiciels pour protéger les enfants de certains contenus utilisent eux aussi la technique des mots clés pour bloquer certaines pages.

Un autre exemple, gigantesque lui, est le système de censure chinois ou iranien. Grâce à de puissants logiciels et aux mêmes techniques de recherche par mots clés sont isolés des noms de domaines, des sites et un nombre colossal de mots interdits qui n'apparaissent plus sur le web ou les réseaux sociaux chinois. Comme par exemple les noms des présidents ou hommes politiques en disgrâce, les événements tels que Tiananmen ou encore les immolations au Tibet. Une récente étude du MIT a révélé 4 000 mots clés que la censure chinoise bloque sur les réseaux sociaux.  

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