Les moqueries d'un aristocrate autrichien, le caprice nautique d'un milliardaire et le chrono tricolore qui parle anglais : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Le cadran est d’abord monté à l’envers et coulé dans un alliage d’argent. En s’engouffrant dans les minuscules interstices entre les pierres, le métal précieux solidarise entre eux les 24 saphirs violets de taille baguette, les 138 diamants de taille bagu
Le cadran est d’abord monté à l’envers et coulé dans un alliage d’argent. En s’engouffrant dans les minuscules interstices entre les pierres, le métal précieux solidarise entre eux les 24 saphirs violets de taille baguette, les 138 diamants de taille bagu
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Atlantic-tac

Et aussi le remontage tous les huit jours d’une mécanique saturée d’histoire, un réveil pour les banquiers honnêtes et des Chinois morts de peur avant d’entrer dans les boutiques de luxe…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CORUM : Un caprice de milliardaire tenté par l’exotisme nautique…

À l’origine, il y avait une régate britannique : l’Admiral’s Cup. Corum lui a dédié une montre, rendue célèbre par son boîtier dodécagonal, chacun des pans de ce boîtier représentant une heure, chiffrée par le pavillon correspondant de l’alphabet nautique international. En plus d’un demi-siècle, la montre Admiral’s Cup a vécu sa vie, dans toutes les tailles et dans tous les styles. Elle s’offre à présent une version haute joaillerie dont on n’ose même pas avouer le prix, mais ce sera celui de 1 444 diamants et saphirs (11,56 carats) soigneusement accolés les uns aux autres, dans un boîtier de 38 mm entièrement repensé – sans perdre son identité à douze côtés – pour être sertis en consacrant le moindre espace à la lumière des pierres, en laissant apparaître le moins possible de métal précieux. Du « serti invisible » en jargon de la place Vendôme. C’est de la très haute voltige joaillière [on compte sept tailles différentes pour les pierres du seul cadran], avec un sertissage « neige » (comme des cristaux de neige : il faut 10 tailles différentes de diamants pour réussir l’exercice) sur le boîtier pour accroître le scintillement de cet habillage : même la masse oscillante du mouvement automatique a été sertie du même motif floral que le cadran. Il existe une version dont les maillons du bracelet sont entièrement sertis : est-ce bien raisonnable ?

FINANCE KILLS : On a bien le droit de rigoler un peu des riches !

Une équipe de petits farceurs vient de lancer la marque Finance Kills (« La finance tue ») pour se moquer des prétentions marketing des marques trop luxueuses, dans un esprit de complicité générationnelle qui n’exclut pas le sens des affaires, ni d’ailleurs le clin d’œil marketing : on a inventé pour la circonstance un baron de Rattenberg, aristocrate autrichien ruiné par la crise financière qui aurait tourné anarchiste pour ostraciser le luxe. Quand on vend des montres à 60 euros, ce n’est pas un message sociétal bien subversif ! C’est plutôt réussi comme lancement [les rédactrices de mode adorent], avec une distribution ultra-branchée et un design gentiment hirsute, mais pas vraiment underground : il se pourrait même que ça devienne la montre de l’été chez les bobos qui ont mauvaise conscience…

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PANERAI : Huit jours d’autonomie mécanique en toute tranquillité…

Les aficionados de la marque italienne préfèrent les mouvements mécaniques à remontage manuel, comparables à ceux qu’utilisaient, pendant la Seconde Guerre mondiale, les nageurs de combat italiens qui ont sculpté la légende de Panerai. Cette fois, Panerai utilise un mouvement issu de ses propres ateliers (calibre P. 5000), en le logeant dans un boîtier Luminor Marina de 44 mm en acier (réf. PAM 510) ou en or rose (réf. PAM 511) et sous un cadran composé – selon la tradition de la marque – de deux plaques superposées qui permettent de mieux lire les index et les chiffres surdimensionnés. À quoi peut bien servir une autonomie mécanique de huit jours sans remontage de la montre ? Tout simplement à pouvoir changer tous les jours de modèle au poignet, sans avoir à tout remettre à l’heure quand on revient à sa Panerai dans les jours qui suivent cette infidélité : l’extase quasi-onaniste des inconditionnels de la marque tient à de tels menus détails…

SAINT-HONORÉ PARIS : Le chrono tricolore du sport francophone…

Pourquoi un tel chrono édité en 57 exemplaires et décoré d’un drapeau tricolore ? Tout simplement parce que Saint-Honoré – marque venue de la Franche-Comté horlogère – sera le chronométreur officiel des 7èmes Jeux de la francophonie, qui permettront aux athlètes de 57 pays francophones de s’affronter, à Nice, en septembre prochain. Style français pour cette Hausman Forty 7 Edition [dont on remarquera qu’elle ne parle pas vraiment français – ce qui est un comble !], mais mouvement chronographe de haut lignage suisse suisse, avec une somme de petits détails très soigné comme le jeu des angles et des courbes, la qualité du cadran asymétrique, la couronne de remontage crantée ou le pavillon tricolore inscrit sur le rehaut, à 12 h. On appréciera l’esprit sport-chic contemporain de cette montre Swiss Made, dont on regrettera qu’elle ne s’exprime pas mieux en français…

MARCH LA.B : Des petits Français qui ne manquent pas d’humour…

La marque est née au mois de mars (le March) de la passion pour les montres de deux Français, l’un de Biarritz (le B), l’autre de Los Angeles (le LA). Le positionnement est au carrefour du design, de la mode et d’une nostalgie de l’âge d’or des montres mécaniques. On ne s’étonnera pas de trouver March LA.B chez Colette, à Paris. Leur dernière création : une montre JC1 baptisée « Banker » – pas « Bankster » – pour les honorables membres de la profession bancaire qui ne voudraient pas trop frimer (40 mm pour le boîtier en acier, mouvement à quartz, 450 euros sur le site de March LA.B) tout en affichant un goût certain pour l’horlogerie classique – avec le délicieux décalage d’une couronne de remontage décalée de 10°. En prime : une date, un mécanisme de réveil et un bracelet textile de type militaire (« NATO ») dans les tons sable…

Plus d'informations sur  March LA.B

BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir…

▶▶▶ CHINE : alors que les ventes de montres suisses stagnent un peu partout dans le monde, les mauvaises nouvelles nous arrivent de Chine où la lutte anti-corruption dissuade désormais les VIP et les milliardaires de faire leurs emplettes dans les luxueuses boutiques de grandes marques européennes. C’est trop risqué pour leur image : même leurs filles ou leurs femmes sont photographiquement traquées et dénoncées sur les réseaux sociaux chinois. Du coup, la presse locale nous apprend comment les nouveaux riches chinois se font désormais livrer à domicile (Business Montres du 23 juillet) et comment ils créent des restaurants totalement privés, où personne ne pourra les importuner pour leur reprocher leur opulence…

▶▶▶ ROLEX : une urgence pour les rolexomanes, courir jusqu’à la prochaine boutique Rolex pour y récupérer le premier numéro de TheRolex Magazine, le nouveau magazine de la marque à la couronne, où elle met en scène et revisite ses légendes. C’est évidemment très bien édité, avec de somptueuses images sur un très beau papier et des articles sans (trop) de langue de bois marketing. Pourquoi « urgence » ? Parce que l’édition a été volontairement limitée et qu’il n’y en aura pas pour tout le monde…

▶▶▶ SMARTWATCH : ce sera la grande, terrible et impitoyable bataille de la rentrée. La « guerre du poignet » est déclarée : il s’agit moins d’en déloger les montre que d’y loger une quelconque de ces prothèses numériques – bracelet biomédical, montre reliée au téléphone, base de données embarquée ou autre – sans lesquelles les individus du XXIe siècle seront désormais incapables de vivre dans un monde hyper-connecté. On comprend tout de suite que, face à ces objets intelligents et portables, les montres ne pèseront pas très lourd très longtemps : s’il est présent de se promener de temps en temps en calèche, vaut mieux tout de même une voiture pour la vie quotidienne…

▶▶▶ CARTIER : caprice de milliardaire, mais chef-d’œuvre pour connaisseur éclairé. On trouve ce coffret dédié aux joueurs de cartes et aux amateurs de poker à la boutique Cartier de Beverly Hills : marqueterie de ois précieux et de nacre, avec la célèbre panthère pour veiller sur les carrés d’as. Une belle illustration de ce que peut être le luxe à la française : embellir la vie en rendant extraordinaires des objets relativement ordinaires…

Plus d'informations sur Business Montres

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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