Au poignet, des mécaniques réalisées en bois, des boîtiers en palladium et des lunettes en saphirs fluo : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Le retour du Grand bi, chef-d’oeuvre d’artisanat mécanique qui trouve des correspondances dans l’art de faire des belles montres mécaniques, qui sont, elles aussi, des témoins d’un passé de virtuosité technique dont nous ne pouvons plus nous passer…
Le retour du Grand bi, chef-d’oeuvre d’artisanat mécanique qui trouve des correspondances dans l’art de faire des belles montres mécaniques, qui sont, elles aussi, des témoins d’un passé de virtuosité technique dont nous ne pouvons plus nous passer…
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Atlantic-tac

Et aussi une montre « militaire » pour la frime estivale, des questions sur le Swiss Made, le retour du Grand Bi et Ève qui troque sa pomme contre une montre pour faire craquer Adam…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• CARTIER : 100 % masculin singulier

La nouvelle Tank MC squelette de Cartier a gardé l’essentiel du style Tank, codifié à la fin des années 1910 : boîtier légèrement rectangulaire, avec un carrure latérale qui peut rappeler les chenilles d’un blindé, remontoir à saphir cabochon bleu, chiffres romains et aiguilles « glaive » en acier bleui. Le reste relève d’un très heureuse réinterprétation contemporaine : les chiffres sont devenus les structures d’un cadran « squeletté », qui laisse découvrir le mouvement mécanique, également visible à travers le fond saphir de la montre. Le boîtier, taillé dans un lingot de palladium (métal rare de la famille du platine), a été légèrement galbé pour le confort au porter. Alors que les Tank classiques pouvaient passer pour un peu mièvres, ce restylage en grande largeur (44 mm x 39 mm) affirme un style viril dont l’élégance est accentuée par la légèreté visuelle de l’ensemble.

• VALERII DANEVYCH : Les belles montres au bois dormant…

On trouve l’horloger Valerii Danevych à Kiev (Ukraine), où il a repris une très ancienne tradition russe, celle des montres en bois – qui étaient souvent en ivoire de mammouth fossile au XIXe siècle. Vous avez bien lu : la montre « mécanique » est entièrement réalisé en bois, qu’on parle de son « habillage » (boîtier, bracelets, poussoirs) ou de ses composants mécaniques (elle ne compte que quatre ressorts en métal). Sa Rétrograde s’offre même le luxe d’une complexité mécanique particulière, puisque l’aiguille des heures ne fait pas le tour du cadran, en se contentant de rétrograder toutes les douze heures. Tout ceci est évidemment fait à la main, en y passant des dizaines de heures, ce qui explique le prix réservé aux très grands collectionneurs (150 000  euros) et la liste d’attente de cet atelier.

• HUBLOT : La plus belle pour aller danser

La tendance couleur de l’été, c’est le fluo, qu’on décline dans toutes les couleurs et avec tous les accessoires, même au poignet. A Ibiza comme à Porte Cervo ou à Saint-Tropez (où la marque Hublot bien d’ouvrir un boutique), les Big Bang Black Fluo jouent du contraste entre le petit demi-millier de diamants noirs et les 36 pierres précieuses (ci-dessous : saphirs roses) assorties aux couleurs acidulées du cadran. C’est plutôt pour les filles (41 mm, avec un bracelet en python caoutchouté pour la piscine), c’est étanche à 100 m et c’est une série limitée pour l’été 2013…

• NIXON : Une montre idéale pour l’été

Quelle montre pour les vacances ? On n’a pas forcément risquer ses trésors horlogers à la plage, où il faut une montre résistance quoique stylée. La nouvelle The October de Nixon propose un intéressant compromis entre les détails esthétiques très tendance (style « militaire » en grandeur largeur : 48 mm tout de même, couronne à gauche pour le décalage très chic, « anses » pour tenir le bracelet) et les atouts fonctionnels (boîtier acier, cadran ultra-lisible et bracelet caoutchouc, avec juste trois aiguilles et un mouvement à quartz suisse, en plus d’une étanchéité à 300 mètres de profondeur). Dernier argument, non négligeable pour bronzer l’esprit tranquille : 290 euros…

• SWISS MADE : Quatre ans pour gagner 10 % d’illusions

Le Parlement suisse aura débattu pendant plus de quatre ans pour faire évoluer ce Swiss Made qui fonde les prétentions internationales des montres suisses. Désormais, pour mériter ce label, il faudra que 60 % de la valeur finale d’une montre (son prix de revient industriel) ait été réalisée en Suisse, avec un mouvement « suisse » emboîté et réglé en Suisse. Auparavant, c’était 50 % ! Donc, pour se qualifier de « suisse », une montre ne doit pas forcément être totalement suisse : il lui suffit de compter quelques composants vraiment suisses dont le coût total représentera 60 % de son prix de revient, frais de recherche compris – ce qui n’était pas le cas auparavant : comme on peut mettre ce qu’on veut sous l’étiquette R&D, c’est la porte ouverte à tous les abus. Le reste de la montre – le boîtier, le bracelet, le cadran, les aiguilles, l’écrin, voire le mouvement (qui sera suisse en fonction de ces 60 %, même si la quasi-totalité de ses composants sont usinés ailleurs qu’en Suisse) – pourra venir du monde entier, mais il deviendra suisse par la magie de l’atelier horloger suisse qui aura donné le coup de tournevis final. Quatre ans pour en arriver là, on est aux frontières de l’escroquerie en bande organisée. Précisons que ces tricheries ne concernent que les montres d’entrée et de moyenne gamme : au-delà de 1 500-2 000 euros, le pourcentage d’authenticité suisse ne cesse de s’améliorer, même si la Suisse ne produit guère que 20 % des boîtiers des 30 millions de montres Swiss Made qu’elle exporte tous les ans. D’où viennent les autres boîtiers, qui ne sont « suisses » que sur le papier ?

• BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir

TOUR DE FRANCE : contrairement à la plupart des grands événements sportifs, la Grande Boucle est sous-investie par les marques de montres. Il faut dire que Festina verrouille son territoire de chronométreur officiel et de seul partenaire montres de la caravane : on compte cette année huit voitures Festina sur le circuit, avec une équipe de 15 personnes pour gérer les 500 clients invités à chaque étape dans le pavillon Festina. 300 000 sachets de bonbons seront distribués sur le parcours, mais des centaines de messages publicitaires seront diffusés, avec Richard Virenque en vedette ! ••• PIÈCE UNIQUE : Atlantic-tac vous avait raconté, le 25 mai, l’histoire de cetteBreitling achetée 30 euros dans un vide-grenier et reconnue ensuite comme celle de James Bond dans Thunderball (1965), où elle servait de « compteur Geiger ». C’était une pièce unique : Christie’s Londres lui a trouvé un acheteur à 122 000  euros. ••• GRAND BI : né il y presque un siècle et demi, le « Grand bi » a marqué les mémoires avec sa roue avant surdimensionnée et sa roue arrière ridiculement rapetissée. On vient d’en revoir dans les rues de Genève. Quel rapport avec l’horlogerie : c’est, Maximilian Büsser, le plus « pointu » des influenceurs de la jeune génération horlogère, qui a retrouvé, en Tchéquie, le dernier atelier au monde à usiner des Grand Bi. Huit mois de file d’attente pour s’en procurer un. C’est suprêmement chic, luxueusement usiné et parfaitement casse-gueule, mais le parallèle avec la nouvelle horlogerie créative et virtuose : un objet du passé techniquement obsolète, mais esthétiquement fascinant par sa virtuosité mécanique. À découvrir à la MAD Gallery de Genève, le concept store le plus déjanté à l’ouest du lac de Constance (image en haut de la page). ••• PUBLICITÉ : peut-on vendre plus de montres grâce à une ambiance sexy ? Câlin ou coquin ? Pas de réponse prémâchée, mais une anthologie de vidéos publicitaires qui jouent de la tentation glam-sexy pour promouvoir des montres permet de se faire une idée : aujourd’hui, pour tenter Adam, Ève se sert d’une montre, pas d’une pomme (« Le sexe fait-il vendre plus de montres ? » : 77 vidéos à ce jour, pour une heure et demie en compagnie des plus jolies fille du monde)…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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