Une kulottée zippée, une trentenaire tentante, une motorisée infatigable : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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"On ne peut pas acheter le temps, mais on peut s'offrir une belle montre pour le mesurer sans dépenser une fortune" (Karl Lagerfeld).
"On ne peut pas acheter le temps, mais on peut s'offrir une belle montre pour le mesurer sans dépenser une fortune" (Karl Lagerfeld).
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Et aussi des volants pour les cadrans, des fuseaux d’avant les fusées et une pourvoyeuse de millions un peu naïve...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• AUTO : Les meilleures amies des montres ont un volant...

Le salon de Genève est toujours l’occasion de célébrer avec faste les amours éternelles de l’automobile et de la montre. Cette love affair remonte au début du XXe siècle et aux toutes premières courses de vitesse entre merveilleux fous roulants, qui réclamaient alors aux marques de montres des montres-bracelets, plus faciles à consulter quand il faut tenir le volant à deux mains que les montres de poche. Depuis, c’est resté une habitude. À Genève, Luca di Montezemolo, le président de Ferrari (et du groupe Fiat), était venu présenter la nouvelle LaFerrari : à son poignet, en grand secret, une Hublot totalement inconnue et apparemment révolutionnaire, qui ne sera dévoilée que fin avril et dont il n’y aura que 50 exemplaires, facturés autour de 400 000  euros, alors qu’il y aura 500 exemplaires de cette LaFerrari, facturée 1,2 million d’euros. Heureusement, il y avait moins cher à Genève, notamment les futures montres du partenariat entre BMW et la marque belge Ice-Watch. Tout aussi nouveau et étonnant, la série de 25 montres réalisées par la marque horlogère ultra-exclusive Manufacture royale pour le compte des automobiles Wiesmann, non moins exclusives, qui fêtent cette année leurs vingt-cinq ans...

• KARL LAGERFELD : Kulotté et klouté, le zip de Karl...

Une montre et deux zips. Ensemble, on parle d’une montre « manchette », un peu punk clouté, beaucoup fashion addicté, mais toujours plein d’effets. Si on dézipe, il ne reste que la montre, toujours très tendance puisqu’on peut découvrir le profil de Karl sur la couronne de remontage. Le tout à quartz : les ongles vernis lui disent merci de ne plus s’écailler à la mise à l’heure ! Ah, la dialectique fétichiste du cuir et du zip, voire de la chaîne (image en haut de la page)... Pour les pyramides, on hésite entre le pathos mystique et l’allusion perfide à la dérive pharaonique du Kaiser. Mais non, finalement, c’est juste un accessoire de mode, une montre amusante et ultra-accessible (dans les 200-400 euros selon les modèles), originale, porteuse de style et générationnelle : c’est un malin, ce Karl Lagerfeld qui sait transformer une banale montre griffée en objet du désir excentrik (ne pas manquer la vidéo : « It’s Karl Time », ci-dessous)...

• SWATCH : La plus tentante des trentenaires...

En 1983, personne n’aurait misé un centime sur une montre à quartz Swiss Made en plastique, que ses concepteurs présentaient comme la bouée de sauvetage de toute l’industrie horlogère suisse. C’est pourtant cette montre – vendue depuis à 380 millions d’exemplaires – qui a relancé la mode des montres analogiques [affichage de l’heure par des aiguilles, alors qu’on s’orientait alors par un affichage en chiffres], qui a refait de la montre un accessoire personnel à la mode, qui a permis de sauver des emplois et qui a généré les profits avec lesquels on a reconstruit toute l’horlogerie mécanique suisse. La Swatch a même fini par donner son nom au groupe suisse qui la fabrique et qui est devenu le premier groupe horloger mondial. En trente ans, la Swatch a expérimenté presque tous les matériaux (y compris l’or et le platine, mais aussi les diamants), tous les concepts (y compris ceux qui préfiguraient les smartwatches connectées) et toutes les combinaisons de mouvements, du quartz le plus basique au plus précieux des tourbillons. Les plus grands artistes contemporains, les plus grands designers et les plus grands couturiers ont tenu à décorer une Swatch, marque devenue nom commun pour parler d’une montre accessible de qualité. Le modèle du 30e anniversaire reprend, en guise de minutes, tous les millésimes de la courte vie d’une des icônes horlogères du XXe siècle, entrée dans les collections de plusieurs musées...

• TISSOT : Un temps où les voyages faisaient encore rêver...

La montre Navigator est née soixante ans (1953), quand les voyages aériens ont commencé à devenir un loisir populaire et quand l’exotisme des fuseaux horaires faisait encore rêver. Les montres capables d’afficher les « heures du monde » étaient alors le symbole même de la modernité. Pour ses cent soixante ans, la maison Tissot a voulu renouer avec ce passé, en y replongeant les racines d’une double légitimité, puisque cette Navigator avait été la montre du centenaire (on le vérifiera dans la vidéo de présentation de la montre) ! Le style n’a pas changé : même si elle a été modernisée et dotée d’un mouvement automatique de précision, cette Heritage Navigator est toujours aussi élégante et pratique pour consulter l’heure de l’un des vingt-quatre fuseaux horaires qui se partagent la planète. D’un seul coup d’œil, on sait exactement qui petit-déjeune et qui dîne à l’autre bout du monde. Si les aéroports ont perdu de leur charme avec leur hystérie sécuritaire, survoler la planète d’un seul regard sur le cadran reste un plaisir gourmand...

• WISH : La montre qui peut vous rendre millionnaire...

Les amateurs de jeux à gratter  ont sans doute remarqué, à leur guichet préféré, un présentoir pour une « montre qui peut vous rendre millionnaire ». Quand les horlogers suisses ne pensent qu’à rançonner leurs clients, la proposition est alléchante : cette modeste Wish en silicone anallergique, vendue un peu moins de 18 euros, est disponible en cinq couleurs. Cette montre vous propose, en plus de l'heure, de la date, du calendrier et d'un chronographe au centième de seconde (le tout électronique, avec affichage LCD), une fonction algorithmique capable de générer des séries de numéros aléatoires (5 + 2 complémentaires). De quoi tenter la chance et le hasard pour cocher ses propres grilles. On aura noté le savoureux Swiss Design sur le cadran : pour une fois, c'est vrai, même si le produit est asiatique, la société porteuse est genevoise ! Ces montres ont effectivement été conçues et développées en Suisse (logiciel compris), avant d'être testées en France dans le réseau de proximité de la Française des jeux : très légères, plutôt amusantes et surtout sans prétention, elles ne se prennent pas au sérieux, même si elles affichent une vision très sérieuse des numéros qui peuvent changer une vie. Une fois ce test passé en France, s'il est positif, le concept Wish devrait se lancer à l'assaut de la planète – et notamment de l'Asie, avec de nombreuses déclinaisons possibles dans les arcanes de la numérologie ou de l'astrologie...

• REBELLION : Les super-héros ont trouvé leur super-montre...

Le nom est tout un programme : Rebellion pour la marque, T-1000 Gotham pour le modèle, on est tout de suite dans le film ! Le style est brutal, l’esthétique inhabituelle et la mécanique franchement avant-gardiste, puisque l’affichage de l’heure se fait par des rouleaux, sachant qu’il faut remonter le mouvement avec un levier latéral surdimensionné pour entraîner deux chaînes façon motocyclette. On se plaît ici dans l’extrême hors du commun : ce « moteur » de tank dispose de 1 000 heures de réserve de marche. Alors qu’une montre n’a généralement qu’un seul barillet [là où est stockée l’énergie de la montre], exceptionnellement deux, les six barillets promettent 41 jours de fonctionnement mécanique sans remontage – un record du monde phénoménal, qui devrait cependant être battu dans quelques semaines ! On passera pour mémoire l’usage de matériaux issus de l’aéronautique, comme la structure en aluminium bleu ou le châssis en avional noir, et on se contentera de signaler que ce « moteur » est construit sur deux plans inclinés à 39°. Rien n’est ici conformiste ou déjà-vu, pas même les dimensions : 52,2 mm x 47,9 mm, ça vous pose un super-héros, qui devra seulement être bien en chair et tout en muscles pour ne pas frôler le ridicule avec une telle bête au poignet...

• Le Quotidien des montres

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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