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Règle numéro un pour faire de bons achats : ne jamais croire le vendeur…
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Atlantico chic

Hugo Jacomet, éditeur de Parisian Gentleman, délivre quelques conseils pour repérer les vendeurs incompétents.

Hugo Jacomet

Hugo Jacomet

Fondateur et éditeur de "Parisian Gentleman", Hugo Jacomet est une plume reconnue dans le domaine du style masculin.

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Gentlemen,

nous avons souvent écrit dans les colonnes de parisiangentleman.fr que l’une des premières règles à respecter lors de l’achat d’un costume en prêt-à-porter était de ne jamais croire le vendeur maison dont l’objectif est quasiment toujours moins de vous rendre élégant que de vous vendre soit les pièces les plus onéreuses de sa boutique, soit d’écouler un stock de pièces qui ne se vendent pas.

Dans ce registre, les énormités auxquelles j’ai moi-même été confronté durant toutes ces années sont légion et il me faudrait un livre entier pour les consigner de manière exhaustive. Pour autant, je vous propose ici une petite « check-list » très simple et très courte de questions qui vous permettront de repérer immédiatement un vendeur incompétent et qui devrait, tout simplement, vous inciter à faire demi-tour et à vous rendre dans un autre point de vente. Il est à noter que cette incompétence fréquente n’est pas forcément liée à la notoriété de la marque, car il m’est souvent arrivé de me retrouver face à des vendeurs (pompeusement appelés « conseillers-tailleurs » dans certaines maisons au marketing tapageur) qui connaissaient aussi bien le vestiaire masculin que moi la plomberie. Ce genre de personnages particulièrement péremptoires et sûrs d’eux mêmes, sont ce que Steevy Boulay est à Michel Serres ou ce que Loana est à Marlène Dietrich.

Ceci étant dit, il convient tout de même de ne pas généraliser, car il existe aussi, fort heureusement, quelques bons professionnels qui font bien leur métier et qui peuvent être d’excellents conseillers, même s’ils sont, il faut bien l’avouer, assez rares. Je pense notamment aux employés de maisons très respectables comme la maison Pierre Degand à Bruxelles, la maison Boggi boulevard St Germain à Paris, la boutique Albert Arts à Nice ou certaines maisons italiennes à Milan, pour ne citer que celles qui me viennent à l’esprit au moment que j’écris ces lignes. Je ne parlerai même pas dans cet article des ex-grandes maisons qui ont décidé de se consacrer quasi exclusivement aux clientèles fortunées russes ou moyen-orientales et dont les vendeuses au fort accent de l’est vous disent à peine bonjour, et ne daignent même pas s’occuper de vous, mais c’est un autre sujet…

Voici donc, de manière totalement subjective et forcément incomplète, quelques observations et questions qui vous permettront, quel que soit votre niveau de connaissance du vestiaire masculin, de vos moyens et de vos besoins, d’éviter ces maisons qui n’ont pas compris qu’au même titre que la qualité des produits, la notion de conseil est l’une des pierres angulaires de la fidélisation d’une clientèle de plus en plus avertie et, surtout, de plus en plus attentive au service lié à l’achat d’un vêtement, quel qu’en soit son prix.

Premièrement servez vous de vos yeux :

- Regardez rapidement et discrètement les souliers portés par le vendeur (il m’est arrivé TRÈS fréquemment de voir des vendeurs porter des horreurs indignes d’un homo sapiens, même peu concerné par l’élégance). Ce point est rédhibitoire et non négociable. Passez votre chemin.

- Deuxièmement focalisez votre regard sur les épaules du costume du vendeur : 90% des hommes portent des costumes trop grands pour eux et cette erreur est facile à remarquer au niveau des épaules. Cette « erreur » fondamentale provient de la croyance (erronée) qu’un costume ample est plus confortable qu’un costume ajusté, ce qui est, évidemment, absolument faux.

- Ensuite, posez une question simple comme : combien proposez vous de drops sur ce modèle (ratio entre les épaules et la taille, l’un des fondamentaux que tout vendeur se doit de connaître) ? Si l’individu ne sait pas ce qu’est un drop, vous êtes assurément au mauvais endroit, même si, dans certaines boutiques bas-de-gamme, un seul drop « standard » est proposé. La question ici n’est pas de savoir si cette boutique propose plusieurs drops mais bien de vérifier en une question si le vendeur sait tout simplement de quoi il parle.

- Autre point très simple de cette check-list : demandez au vendeur s’il propose, dans son offre, des costumes avec des revers en pointe (peak lapels). Vous allez être très souvent surpris du nombre incalculable de vendeurs n’ayant aucune idée de la différence entre un revers à « cran » (notch) et un revers en pointe (« peak »).

- Ensuite prononcez simplement le mot « entoilage » et observez la réaction de votre interlocuteur. Là encore, cette question – fondamentale – est imparable pour différencier un bon professionnel d’un vendeur lambda.

- En outre soyez très attentifs à la sémantique employée par le vendeur : les mots « tendances de l’année » ou « c’est la mode de la saison » sont ceux employés par des vendeurs qui pensent que la motivation d’un homme est d’abord de ressembler aux autres et pas de faire l’acquisition d’un costume qui lui aille.

- Enfin, et c’est sans doute le pire des arguments et certainement l’un des plus usités, fuyez en courant un vendeur qui vous affirme que « ce modèle est tellement beau, que je me suis acheté le même la semaine dernière »…. Cela m’est arrivé, lorsque j’étais plus jeune, face à un vendeur d’une vulgarité telle que mon seul désir était de SURTOUT de ne pas lui ressembler…

Evidemment la liste des questions « qui tuent » est infinie et je ne peux que vous conseiller de vous composer la votre qui vous rendra grand service.

Je vous invite d’ailleurs à nous faire part de vos « astuces » personnelles dans les commentaires afin de nous armer tous ensemble contre ces diseurs de bonne aventure.

J’attends vos propositions afin de nous constituer sur  parisiangentleman.fr, ce que les anglais appellent un « trouble shooter » !

Cheers, HUGO

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