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Le "geek" au service des "noobs"
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La minute Geek

Vous allez forcément, un jour ou l’autre, dans un dîner ou sur Twitter, rencontrer un être bizarre qui sait tout ce que vous n’avez jamais osé demander sur les dernières merveilles de la technologie. C’est un geek (prononcer « guik »), ou une geekette.

Nathalie Joannes

Nathalie Joannes

Nathalie Joannès, 45 ans, formatrice en Informatique Pédagogique à l’Education Nationale : création de sites et blogs sous différentes plates formes ;  recherche de ressources libres autour de l’éducation ;  formation auprès de public d’adultes sur des logiciels, sites ;  élaboration de projets pédagogiques. Passionnée par la veille, les réseaux sociaux, les usages du web.

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Le geek possède le tout nouveau PC ou le Mac le plus puissant. Il arbore un modèle de téléphone ultra performant. Il nourrit à outrance des blogs, les plateformes de  réseaux sociaux. Il tweete  fougueusement sur tout ce qui est nouveau ou à venir en informatique mais surtout sur le web. il fait preuve d’une érudition fulgurante. Rien ne lui échappe et il a tout compris avant tout le monde.

Le geek est agaçant parfois

Car c’est un initié et, comme tel, il se réclame d’une avant-garde. Connecté aux nerds (informaticiens surmenés) de la Silicon Valley, il décortique les prototypes à peine sortis laboratoires. Sa grande joie est de découvrir, avant tout le monde, la killer application (nouveau logiciel qui « tuera » tous les autres). Il entre en transes extatiques quand il peut approcher un gourou visionnaire dont il remâche des concepts avec une ferveur mystique.

Car la mouvance geek a sa hiérarchie avec ses dieux, ses prophètes son clergé, ses fidèles et ses mécréants. Steve Job, patron d’Apple est un dieu. Théoricien du « surplus cognitif », Clay Shirky est un prophète. Le clergé des geeks est constitué de gens qui connaissent certains langages de programmation informatique. Ils se proclament hackers, ce qui leur assure une aura de héros familiers des arcanes numériques. Les fidèles jonglent avec le dernier logiciel de localisation participatif qui apporte, selon eux, le fameux surplus cognitif, du moins s’il est programmé en langage Ruby.

Une fois admis au sein de l’élite autoproclamée, le geek éprouve une sincère compassion pour le noob, pauvre mécréant qui ne comprend rien à l’innovation.

Mais le geek est bien utile

Il ne faut pas pour autant maudire le dandy technoïde car il est doublement utile aux béotiens.

D’abord, il veille passionnément sur l’innovation et certains d’entre eux sont d’excellents vulgarisateurs. Sans eux, des emballements technologiques comme la poussée de l’informatique dans les nuages ou la furie des tablettes – phénomènes dont il sera question ici – ces émergences numériques seraient bien confuses.

Ensuite et surtout, le geek joue un vrai rôle économique. En achetant les premiers exemplaires de produits inédits le dandy technoïde subit, et permet de corriger, les inévitables imperfections initiales tout en payant le prix fort. Et c’est parce qu’il achète très cher des appareils imparfaits que le geek favorise la production de masse, laquelle fait baisser les prix et démocratise la technologie.

Ayant acheté il y a six mois une tablette électronique à 1000 euros, le défricheur de l’innovation permet aux noobs, mécréants  attardés, d’acquérir dans un an des tablettes beaucoup plus perfectionnées à 500 euros. Le geek est un héros du Progrès.

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