Islamistes et liberté d’expression : ça empire depuis Charlie; Affaire Girard : Anne Hidalgo se venge des Verts; BHL, Justine Lévy, Carla Bruni : Raphaël Enthoven prend sa (sacrée) revanche; Le MoDem lorgne sur les députés LREM à la dérive<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi : Castex indépendantiste catalaniste ?

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Liberté d'expression : les islamistes ont-ils gagné ?

"Le procès des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l'Hyper Cacher commencera en septembre. Au-delà des accusés - secondaires, les assassins sont morts -, le constat est déprimant. Charlie Hebdo vit toujours sous les menaces de mort. Ce qu'il représente, la liberté, est, de fait, en résidence surveillée. La France est tétanisée dès que le mot islam apparaît. Le monde politique et médiatique a célébré Charlie puis pris ses distances. La rhétorique de l'islamophobie est, il faut le croire, efficace" écrit Etienne Gernelle dans Le Point qui s'interroge sur une vingtaine de pages.

L'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka est toujours sous protection policière depuis janvier 2015. et il ajoute : " J'aggrave régulièrement mon cas en défendant Mila ou une jeune femme qu'on ne laisse pas monter dans un bus RATP parce qu'on la suppose maghrébine et qu'elle porte une jupe au-dessus du genou…"

Malka rappelle que quand Charlie caricaturait les catholiques et que certains d'entre eux attaquaient le journal, la gauche le soutenait. Mais quand des associations se revendiquant cette fois de l'islam s'en sont pris à Charlie : Une partie de la gauche mais aussi de la communauté universitaire, intellectuelle et médiatique en est venue à dire à peu près ceci : pour les catholiques, on était d'accord, mais pour l'islam il faut faire attention".

A propos du patron de Mediapart, Malka explique : "quand Plenel dit que Charlie fait « la guerre aux musulmans »… C'est une rhétorique qui aboutit à dire : tuez-les ! Parce que si Charlie est en guerre contre les musulmans, ça veut dire que les musulmans sont en guerre contre Charlie. Or, dans une guerre, on tue."

L'avocat de Charlie ajoute : "Dans ma vie judiciaire, je défends des musulmans qui ont osé critiquer leur religion, ce qui ne les empêche pas de conserver leur foi. Cette gauche dont nous parlons ne veut pas le comprendre".

Hidalgo et l'affaire Girard

L'Express propose une chronologie des événements qui ont abouti au départ de Christophe Girard de la mairie de Paris, il y voit un conflit de générations. L'ex-adjoint avance une explication originale concernant l'écologiste qui a animé la contestation contre lui: " Alice Coffin est une lesbienne qui ne supporte pas que je sois bisexuel", a lui-même commenté Christophe Girard en privé."

L'Express révèle qu'Anne Hidalgo s'est vengée de l'attitude de certains écologistes : " Selon nos informations, à la demande expresse de la maire de Paris, les services administratifs effacent d'un coup de blanc les noms de plusieurs écolos qui devaient représenter la mairie dans ces organismes. Exit Alice Coffin et Raphaëlle Rémy-Leleu. Exit, aussi, Fatoumata Koné, qui devait siéger au conseil de surveillance de la tour Eiffel. "On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre", assume Emmanuel Grégoire."

Raphaël Enthoven règle ses comptes

L'Express décrypte et publie des extraits du "temps gagné" de Raphaël Enthoven qui règle ses comptes familiaux et autres, dans un roman autobiographique assumé.

Sur Bernard Henri-Levy : ""Bernard a le génie d'être détesté par des imbéciles", confie-t-il. "Il est aisé de rencontrer des gens qui le conchient. Mais difficile de rencontrer des gens qui le critiquent intelligemment."

Sur son père l'éditeur Jean-Paul Enthoven : "Les gifles étaient nombreuses. Mais elles sonnaient toutes comme un dernier recours. J'en prenais parfois plusieurs par jour, seulement, précédées d'un soupir, chacune d'elles m'était présentée comme une mesure désespérée devant l'obstination que je mettais à mal me conduire malgré de patientes mises en garde. "Vraiment, on n'en peut plus !" disait ma mère après la gifle (ou la fessée) dans un soupir validateur."

"Dans le best-seller Rien de grave (2004), Justine Lévy, l'ancienne épouse de Raphaël Enthoven et fille de Bernard-Henri Lévy, racontait comment Carla Bruni (rebaptisée "Terminator"), débarquée au bras de son beau-père, lui avait dérobé son amour de jeunesse ("Adrien")" rappelle l'Express :  "Difficile de ne pas voir dans 'Le Temps gagné' une réponse, violente, dudit Adrien. Qui concède que les pages, cruelles, dédiées à son ex-femme (ici "Faustine"), ont pu être plus inspirées par la vengeance que par le strict devoir de mémoire". 

L'appétit du MoDem

Le groupe MoDem de l’Assemblée nationale, "qui compte 46 députés se verrait bien servir de sas de décompression aux députés LREM tentés par la dissidence" selon Le Point : " les deux groupes réfléchissent à un rapprochement en vue de la présidentielle et des législatives."

Violence contre les élus

Une note du service central du renseignement territorial (SCRT) citée par Le Point indique que depuis le 1 er janvier, les ex-RG ont dénombré 798 faits de « violences » de la part d’activistes en tout genre visant les élus. Ces derniers sont poursuivis jusque chez eux : 28 % des délits touchent les biens privés, surtout ceux des élus locaux, et 21 % leur local professionnel. 

Quant aux auteurs et à leurs motivations : " Cent soixante-dix actions ont visé des permanences (à 85 % LREM) et 69 % du total sont  imputables aux « contestataires de la loi sur les retraites ». L’ultragauche et les Gilets jaunes sont responsables d’une quinzaine de faits."

Castex indépendantiste catalaniste ?

C'est à Valcebollère, un hameau de 42 âmes (...) que le nouveau Premier ministre, un Gascon né dans le Gers, est devenu catalan d'adoption. Jean Castex, haut responsable aux penchants girondins d'un État français jacobin, semble pris en étau." estime l'Obs (4 pages) : "Le « technocrate rural », comme l'appelle le quotidien « El País », est tiraillé entre ses sentiments catalanistes et la politique de Paris, solidaire d'une répression des indépendantistes par l'État espagnol. A Prades, une ville emblème du catalanisme depuis la dictature centraliste de Franco, aujourd'hui travaillée par les événements séparatistes du Sud, le maire Jean Castex marche sur des œufs catalans. Le nouveau Premier ministre a ici un atout maître: non seulement il connaît chaque pierre du terrain, mais il parle le catalan, comme 30 à 40% des habitants de cette région à l'identité catalane incertaine après plus de trois siècles de « francisation »".

Dupont-Aignan à l’université d’été d'un LR

La venue de Nicolas Dupont-Aignan à l’université d’été d’Oser la France, le mouvement du député LR Julien Aubert, crée des remous à LR selon Le Point. Le président de Debout la France, qui en 2017 avait soutenu Marine Le Pen au second tour, se veut un opposant des Républicains et un partisan de l’union des droites. 

L'heure des grands travaux ?

Marianne dénonce (8 pages) le mauvais état des routes, voies ferrées et ponts, sans oublier les églises, et propose "des grands travaux pour redresser la France". Faut-il

attendre que les églises brûlent, que les trains déraillent et que les ponts s’écroulent pour prendre la mesure de l’état des bâtiments de notre pays? Comme le rappelle notre dossier, la France était classée en 2012 au cinquième rang mondial des infrastructures par le World Economic Forum (WEF). Elle est désormais neuvième. Manque d’entretien, manque de volonté politique et cures d’austérité"

Trains de nuit et fret : le gouvernement saupoudre

Le fret SNCF est mourant, et on voit mal comment on pourrait relancer des trains de nuit, malgré les annonces du gouvernement analyse l'Ob (4 pages) : "Le Premier ministre, Jean Castex, a eu beau annoncer 63 millions d'euros pour subventionner le fret cette année, et le même montant l'an prochain, cela ne suffit pas à̀ rassurer. « Le fret est en soins palliatifs, estime un cadre de la SNCF. Je ne vois pas comment la filiale Fret SNCF peut tenir. » Si elle va dans le bon sens, l'ambition du gouvernement est à̀ relativiser. L'exécutif espère « 20 000 poids lourds en moins » sur les routes de France en 2021, soit 55 camions par jour, une goutte d'eau comparée aux 4471 qui circulent quotidiennement rien que sur les autoroutes (...) Un cadre de la SNCF regrette pour sa part une forme de saupoudrage qui revient à ne choisir aucune priorité́".

Médecines douces : les charlatans ont le champ libre

"Colliers pour "ioniser l'air ambiant" et se protéger du coronavirus, lampes UV pour "assainir l'atmosphère", tisanes et compléments alimentaires "anti-Covid"... Les charlatans en tout genre ont profité à fond de l'épidémie." note l'Express (6 pages) qui ajoute que "La répression des fraudes alerte sur les compléments alimentaires "anti-Covid"

La méditation a aussi fait son entrée à l'Assemblée nationale raconte Georges Fenech, député du Rhône jusqu'en 2017 et ancien juge d'instruction, qui a présidé la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de 2008 à 2012.  A l'Assemblée "un groupe de députés est allé jusqu'à demander la prise en charge des séances au titre de la formation des élus. Fort heureusement, la questure a refusé."

Quoiqu'il en soit, constate l'Express : "Près de la moitié des Français... Selon un sondage CSA Research de 2019, 44 % de nos compatriotes ont eu recours aux médecines douces. Les méthodes alternatives ont le vent en poupe. Et elles séduisent en priorité les femmes, surtout si elles sont aisées (61 % chez les CSP+) ou mères d'un enfant de moins de 10 ans (55 %)."

Pourquoi les tomates n'ont-elles plus de goût ?

La mode des tomates "à l'ancienne" se répand. Mais, selon Marianne, beaucoup d'entre elles, cultivées, ou non, hors-sol n'ont pas plus de goût que les tomates "normales". Et elles sont vendues nettement plus cher. Au-delà du mode de culture, il y a aussi le mode de transport explique un producteur : "il y a les conditions dans lesquelles la tomate va être acheminée dans les magasins. Et ça, les producteurs n’ont pas la main dessus. Jean-Luc Olivier produit 2 500 t de tomates en Loire-Atlantique. Casquette vissée sur la tête, arpentant d’un pas lent ses serres de tomates cerises cultivées hors-sol à Haute-Goulaine, il ne décolère pas contre les transporteurs qui expédient ses légumes dans des camions frigorifiques à 6 °C lorsque la tomate exige 13 °C minimum: « Idéalement, il faudrait des cloisons dans les véhicules car le froid casse les arômes de la tomate. Et je ne parle pas des conditions dans lesquelles les légumes sont entreposés en chambre froide une fois débarqués sur les plates-formes des magasins. »

Penser des relations politiques avec les animaux

La philosophe Vinciane Despret évoque, dans l'Obs, nos relations quelques fois ambiguës avec les animaux : " je suis allée rencontrer des éleveurs et que j’ai pu constater deux choses : d’abord, ils aiment sincèrement leurs animaux et aiment vivre avec eux. Ensuite, oui, ils les abattent parce que c’est leur métier. Cela est-il si étrange ? Nous sommes des êtres de contradiction. Du reste, beaucoup d’anthropologues ont étudié la manière dont les éleveurs « rusent » avec eux-mêmes pour accepter l’idée d’amener à l’abattoir des animaux pour lesquels ils ont de l’affection."

Nos relations avec les animaux sont un sujet d'actualité politique puisque, comme l'Obs le souligne "un projet de référendum d’initiative partagée (RIP) sur la condition animale a rassemblé une centaine de signatures de parlementaires et trois quarts des Français s’y disent favorables".

Quel avenir pour le Liban ?

Liban: vers un gouvernement indépendant soutenu par la rue ? Dans l’Obs, Nadim Houry, directeur exécutif du think tank Arab Reform Initiative, défend l’idée d’une période intermédiaire avant de nouvelles élections : «  On pourrait imaginer un gouvernement de sauvetage national vraiment indépendant soutenu par la rue et la communauté internationale et, dans vingt-quatre mois, la tenue d’élections avec une nouvelle loi électorale. Le seul problème, c’est que le Parlement contrôlé par les partis traditionnels doit valider ce scénario. La seule solution, c’est donc que les bailleurs internationaux l’exigent et convainquent l’ancien régime de laisser travailler le nouveau gouvernement pendant deux ans. Peut-être en faisant pression sur ses comptes d’argent mal gagné à l’étranger… »

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