Quand les souris soufflent 90 bougies et quand tout baigne dans l’huile : c’est l’actualité des montres en phase frimaire<!-- --> | Atlantico.fr
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Un retour aux sources pour une montre de plongée inspirée par celles des pionniers dans les années 1950…
Un retour aux sources pour une montre de plongée inspirée par celles des pionniers dans les années 1950…
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Atlantic-tac

Mais aussi la plus jeune pilote française, la montre franco-américano-autrichienne, la Cartier qui passe du bleu au blanc et les jeunes talents français qui visent les profondeurs…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BALTIC : Une « plongeuse » vintage en souscription…


Dans la série « Les jeunes horlogers français ont du génie », la nouvelle marque Baltic n’est pas au dernier rang. Lancée par une campagne de sociofinancement qui lui avait apporté 514 000 euros et une communauté de plus d’un millier d’acheteurs, l’atelier Baltic récidive pour une seconde série de montres : des « plongeuses » d’inspiration rétro-nostalgique (boîtier de 39 mm, verre saphir bombé, lunette en saphir), baptisées Aquascaphe, dotées d’un mouvement automatique japonais, étanches à 200 m, disponibles en trois couleurs de cadran et proposées en précommande sur le site Baltic à 579 euros avec deux bracelets (contre 700 euros de prix public après la souscription). Le tout assemblé en France, à Besançon, pour une livraison avant l’été prochain. Ce sera ce qu’on peut appeler une bonne affaire, avec une montre qui se fait remarquer au poignet par son style vintage : on croirait une vraie pièce de collection – ce qui est sans doute le but recherché. Oui, décidément, les jeunes horlogers français sont bourrés de talents…

RESERVOIR : Le ciel lui appartient…


Après les fonds sous-marins explorés en Baltic, on va prendre des grands airs avec Reservoir, une autre de ces jeunes marques françaises qui bousculent impitoyablement l’établissement suisse – au besoin en lui rendant hommage, puisque les montres Reservoir sont Swiss Made. Peu importe, l’esprit est français et il est même pionnier : la marque – qui consolide de plus en plus opiniâtrement son inspiration aérienne – va ainsi soutenir Anne Labbé, 18 ans, qui est la plus jeune pilote (amateur) de France, vainqueur du dernier Tour de France des jeunes pilotes. Elle portera désormais au poignet une Airfight, montre très inspirée par les compteurs de bord et les jauges techniques qu’on peut déchiffrer dans tous les postes de pilotage des avions. 

SWATCH : Les souris ne se cachent plus pour souffler…


Il y avait longtemps que Swatch, marque dont la légende est aujourd’hui bien dédorée, ne nous avait pas proposé une montre digne de son héritage. Les quatre-vingt-dix bougies de Mickey seront soufflées, entre autres marques (une demi-douzaine de licences horlogères ont été signées par la Walt Disney Company), par Swatch, qui a confié à l’artiste contemporain Damien Hirst le soin de redessiner Mickey Mouse en réinterprétant le graphisme de la plus célèbre souris du monde. Déjà considérées comme des collectors (ce qui n’était pas arrivé à une Swatch depuis très longtemps), les deux éditions limitées de cette série Edition Mickey Mouse 90e anniversaire (Mirror Spot Mickey : 19 999 exemplaires, ci-dessous, et Spot Mickey : 1 999 exemplaires) sont quasiment épuisées dans les boutiques Swatch, mais il faut se dépêcher de tenter sa chance : les amateurs ont compris que cette souris non connectée fera un amusant et un excellent cadeau dans la hotte du père Noël…

U-BOAT : La montre qui baigne dans l’huile…


Marche italienne pour initiés tentés par une certaine vision de la « mode » horlogère, U-Boat nous avait habitués à de volumineux boîtiers, dotés d’énormes couronnes de remontage et de cadrans aux indications surdimensionnés. Il semblerait que les temps soient à une nouvelle furtivité, mais la créativité reste au programme avec cette montre Capsoil – « capsule » + « oil ». L’idée est de gagner en lisibilité (le boîtier fait tout de même 45 mm de diamètre) en faisant baigner la montre, mouvement électronique compris, dans une énorme goutte d’huile, fluide intérieur qui permet à la fois un effet optique de grossissement et une absence totale de reflets – d’où la sensation d’un vrai cadran noir, renforcée par le noir du boîtier. La bulle d’air qui se déplace sur le cadran assure la circulation permanente de ce fluide. Le prix reste relativement doux (1 500 euros). Un conseil : ne laissez pas votre montre au grand air quand il gèle (l’huile se figerait), ni quand vous allez au sauna, au-dessus de 60°C (sous peine de faire « frire » ses composants intérieurs).

MASSÉNA LAB : La montre collector des amoureux de la montre…


Votre culture horlogère est vraiment très pointue si vous connaissez la marque Habring2, maison indépendante autrichienne qui a entrepris de promouvoir une certaine idée de la qualité horlogère traditionnelle à des prix accessibles, y compris avec des mouvements « manufacture » en tous points dignes de la tradition suisse. À moins d’être un Pic de la Mirandole horloger [ou bien un lecteur de Business Montres, mais, là, vous avez triché !], vous connaissez encore moins le Masséna Lab, atelier qui a conçu cette édition spéciale Erwin Lab01 : cette « marque », qui n’en est pas une, est une sorte de communauté d’amateurs fondée par  le Franco-Américain William Rohr (le pseudo horloger de ce Niçois d’origine est « William Masséna), qui propose régulièrement à ses amis des séries ultra-courtes de montres hors du commun. Cette Erwin LAB01 est une montre automatique (mouvement exclusif Habring 2) à trois aiguilles, dotée d’une « seconde morte », spécialité horlogère dont se délecte les amateurs (l’aiguille des secondes, au lieu d’avoir une course fluide, s’arrête et « saute » à chaque seconde, un peu comme sur les montres à quartz. L’esthétique ultra-vintage du cadran est soulignée par le bronze du boîtier de taille modeste (38,5 mm) comme il convient à une montre qui puise son inspiration dans l’âge d’or des montres mécaniques. Le prix (5 995 dollars, en souscription sur le site du Masséna Lab, où elle est peut-être déjà épuisée) a su, lui aussi, rester modeste pour un collector qui a tout pour faire saliver les collectionneurs. À demi-française, cette montre américano-autrichienne sera, pour les plus avisés, le fruit défendu de leur sapin de Noël…

CARTIER : De l’audace créative dans l’expression d’une certaine élégance…


La maison Cartier prépare déjà 2019 en nous alléchant avec une version intelligente de son iconique Ballon Bleu : ce sera la Ballon Blanc ! Au lieu d’être d’être bleue (saphir), la pierre sertie dans le mini-boîtier en or rose est à présent un diamant de taille brillant, qui impose ses carats aux diamants qui encerclent le cadran aux chiffres romains qui signe l’identité Cartier. Particularité de ce boîtier en or rose : sa taille (26 mm ou 30 mm), qui voit Cartier épouser la nouvelle mode des mini-montres ultra-précieuses. Bonne nouvelle : les prix de ces montres à mouvements électroniques sont coûteux, mais pas démentiels (comptez 6 000 euros à 11 000 euros selon les tailles et les diamants). Cartier, qui semble avoir renoncé à ses fantasmes mécaniciens de complications horlogères un peu superfétatoires, en revient donc aux classiques de son répertoire : l’élégance précieuse (la French Touch), avec un rien d’audace dans la créativité, beaucoup de passion dans l’expression esthétique et une vraie inspiration dans les moindres détails de la montre [on ne regrettera ici que l’alligator noir brillant du bracelet, carrément vulgaire et dénué d’imagination, mais Cartier va proposer des bracelets en or rose]. Qui regrettera ce retour de Cartier dans le droit chemin ?

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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