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Et pour la bourse, l'été va-t-il être chaud ?
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Marchés

Les étés en bourse alternent le bon ou le mauvais depuis de nombreuses années. La petite correction de début juillet pouvait laisser penser que la baisse allait l’emporter mais le discours de Janet Yellen le 12 juillet a permis à l’ensemble des places boursières de reprendre le chemin de la hausse : Le Dow Jones a même atteint ses plus hauts historiques. Un passage en revue des différents éléments pouvant influencer les marchés s’impose donc pour essayer d’imaginer l’été qui nous attend !

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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La réaction du marché au discours de la présidente de la FED (Mme Yellen) est  révélateur de l’importance qu’accordent les opérateurs aux actes et aux déclarations des responsables des banques centrales. Nous l’avions évoqué ces dernières semaines : le recul des marchés actions en Europe et aux Etats-Unis étaient largement dus aux risques induits par un retour programmé à une politique monétaire plus normale. En clair, les Banques Centrales annonçaient les unes après les autres qu’elles injecteraient moins de liquidités dans l’économie et les marchés dans les mois et les années à venir. Le schéma de dégradation des marchés avait été assez logique : hausse des taux courts, hausse des taux des emprunts d’état (baisse du cours des obligations donc), baisse sensible des actions dite de croissance qui ont le plus bénéficié des baisse de taux dans le passé mais aussi hausse assez nette des actions du secteur financiers qui, elles,  bénéficient d’une hausse des taux longs. 

Jeudi soir, changement de décor :  Mme Yellen indique que l’économie va bien certes, mais que les hausses de taux seront « modérées »… « graduelles » …et surtout elle a indiqué qu’il n’y aurait aucune précipitation de la part de la FED pour revenir à une politique monétaire normale. Les marchés ont immédiatement réagi à la hausse et ont conclu que les liquidités seraient abondantes et les taux bas au moins jusqu’en 2018 voire après… L’été sera donc largement influencé par les déclarations des responsables des banques centrales. Le point d’orgues sera certainement la réunion de Jackson Hole (Etats-Unis) fin août, tous les banquiers centraux y seront : le monde de la finance sera extrêmement attentif aux propos des uns et des autres. Pour notre part nous pensons toujours que les banques centrales vont devoir agir très très doucement avant un retour à la normale, surtout en Europe. Les taux devraient donc rester bas au moins jusqu’en 2018. 

A un degré moindre, et sur un axe plus européen, l’Italie pourrait elle aussi animer l’été. Le problème des banques semble surmonté pour le moment… mais c’est toujours le montant de la dette publique qui inquiète. Certains évoquent même une « non – soutenabilité » de la dette… là aussi nous pensons, même si la situation reste délicate, que l’Italie devrait progressivement se sortir de ce mauvais pas…surtout si la BCE continue son soutien en maintenant les taux bas ! 

Autre sujet d’attention pour l’été : les cours du pétrole et plus généralement des matières premières. En mai et juin, le signal envoyé par ces marchés était assez négatif : les investisseurs ont craint que cela traduise une moindre demande des industriels et donc les signes avant-coureurs d’une récession. Là aussi les craintes nous semblent, à ce stade, un peu exagérées. En effet, les chiffres économiques même s’ils ne sont pas euphoriques, restent assez positifs et optimistes pour la suite…D’ailleurs, le minerai de fer, le cuivre ou le pétrole ont touché des points bas début juillet et ont vivement rebondi depuis. Il faudra néanmoins surveiller ces indicateurs cet été. 

Enfin, et c’est pour nous le plus important, en particulier en Europe : nous attendons avec impatience les résultats des entreprises au premier semestre et les prévisions des chefs d’entreprises. Nous pensons qu’ils vont refléter les bons chiffres macro-économiques enregistrés un peu partout dans le monde. Les bilans étant sains, une amélioration des chiffres d’affaires même modeste devrait avoir un effet très positif sur les résultats. 

Comme tous les ans, l’été peut s’avérer chahuté, mais nous pensons que les aspects positifs, liés aux résultats des entreprises en particulier européennes, devraient compenser les risques liés à la politique des banques centrales ou à l’évolution du cours des matières premières. 

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