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2017 : Année des OPA ?
©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

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Tout est en place pour que les entreprises se lancent dans des opérations de fusion.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Nous évoquions Essilor/Luxottica la semaine dernière, dans la foulée Safran a acheté Zodiac. Ces deux importantes opérations ne doivent pas faire oublier toutes les OPA en cours ou initiées en ce début d’année. Pêle-mêle,  Ranstad achète Ausy, Nina a lancé une opération sur  Euromédis (assistance médicale à domicile)…Accenture s’est engagé à reprendre Octo Technologie etc. A l’étranger des OPA, elles aussi très significatives, ont été initiées ou ont fait l’objet de rumeurs : Vivendi sur Havas, Intesa sur Generali ou Johnson & Johnson qui a confirmé la conclusion d’un accord pour acquérir Actelion.

La liste est longue et pourrait s’allonger. Tout est en place pour que les entreprises se lancent dans des opérations de fusion. Habituellement, les Etats-Unis donnent le ton. Cette année, les OPA devraient concerner de nombreux pays.

Première raison pour laquelle nous devrions assister à des fusions : le risque de hausse des taux et ce point est pratiquement mondial. Du coup, il est probable que les entreprises accélèrent les opérations pour optimiser les coûts.  Sur un horizon 8 à 10 ans, une économie de 1% sur les taux change le « business plan » d’une opération.

Deuxième raison, particulièrement valable en France ou en Italie : l’absence d’un pouvoir politique fort. Les entreprises se ruent dans cette espace vide et accélèrent les discussions et les acquisitions. Il n’est en effet pas certain que les prochains gouvernements laissent faire des opérations ayant parfois des conséquences lourdes sur le plan social. En Italie, le successeur de M.Renzi, M.Gentiloni, récemment nommé, n’est là que pour un laps de temps court, il n’a pas le pouvoir pour s’opposer à des opérations intra-Italiennes, comme Intesa/Generali, ni pour contrecarrer  des ambitions de prédateurs étrangers…souvent français d’ailleurs.

Troisième raison : Trump (comme toutes les semaines il est difficile de ne pas le citer au moins une fois). En l’occurrence, sa politique « protectionniste » va probablement pousser les entreprises européennes à adopter une attitude défensive et les inciter à se regrouper pour être plus forts face à la menace liée à un marché américain plus fermé. Côté américain, la politique fiscale accommodante et la diminution des règlementations imposées par D.Trump vont certainement libérer les ambitions des entreprises américaines sur le sol américain. Enfin, M.Trump réfléchit à des mesures pour inciter les entreprises américaines à rapatrier tout ou partie du cash qu’elles ont laissé un peu partout dans le monde. Il est probable qu’une partie significative de ce cash servira à financer des opérations financières.

Quatrième raison : la force du Dollar. Chacun s’accorde à penser que la politique économique de M.Trump devrait conduire le Dollar à rester ferme à toutes les devises. Pour un industriel américain, un Dollar fort  permet d’acheter  à moindre coût des entreprises européennes ou dans des pays émergents.

Cinquième raison : le besoin de croissance. Après la période de fusions « défensives » ou seules étaient envisagées des synergies de coûts, la période est plus propice aux fusions orientées « croissance ». En effet, beaucoup d’entreprises annoncent depuis plusieurs années des croissances de 3 à 5% seulement, et peuvent trouver un second souffle avec une fusion qui complète leurs positionnements sur un segment de marché ou sur le plan géographique.

Tout ceci laisse penser que l’année 2017 devrait être en riche en opérations et fusions en tout genre. Il est intéressant de constater que les premières opérations de l’année se sont faites sur des bases de cours nettement plus élevées que les derniers cours avant les OPA….ce qui milite largement pour conserver les positions actuelles et attendre patiemment que les prédateurs se manifestent.   

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