Quand les femmes ne manquent pas d’air, quand les papillons ne manquent pas d’or et quand les chasseurs ne manquent pas de prime : c’est l’actualité des montres… <!-- --> | Atlantico.fr
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Boba Fett, guerrier mandalorien et chasseur de primes, ajoute une montre à ses équipements de combat…
Boba Fett, guerrier mandalorien et chasseur de primes, ajoute une montre à ses équipements de combat…
©Reuters

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Mais aussi la menuiserie au service de l’avant-garde rétrofuturiste, les vieux colonels britanniques pleins de rayures et les poignets d’amour qui vivent mal leur désamour…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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NIXON: Les heures futuristes d’un chasseur de primes…

Les collections Nixon dédiées à l’univers Star Wars s’enrichissent d’une montre que tous les amateurs de la série vont se disputer : c’est un hommage à Boba Fett, le plus sympathique des « méchants » de la saga intergalactique, chasseur de primes cloné à partir d’un autre fameux chasseur de primes. Ce caprice régressif aux couleurs de l’armure de Boba Fett ne vous coûtera guère plus de 150 euros : c’est la catégorie de jouets que les adulescents attardés peuvent s’offrir pour une ultime bouffée de nostalgie, à l’heure où un nouvel épisode de la saga envahit les écrans en décevant les aficionados – mais aussi les créateurs des deux trilogies initiales. Chaque montre est numérotée pour souligner le caractère limité de cette édition [donc hautement collectionnable], le fond étant gravé de la devise fettienne « As you wish » [c’est la réponse de Boba Fett à Darth Vader, qui lui demande de capturer vivants les chefs rebelles]. L’affichage digital et le micro-processeur multifonctions reprennent l’esthétique électronique prêtée aux équipements des protagonistes de ces aventures, situées « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine »…

ARTYA: Des fleurs de lumière tropicale sous des aiguilles suisses…

L’entomologie mène à tout, y compris à l’horlogerie contemporaine. Récoltées dans quelque lointaine contrée amazonienne, des ailes de papillon [récoltées sur des lépidoptères morts, nous assure-t-on]animent les cadrans de la collection Son of Earth Butterfly proposées par Artya, la maison créative menée pied au plancher par le bouillonnant Yvan Arpa. Les couleurs sont naturelles et survivent à la mort tout aussi naturelle de l’insecte. Ces éclats d’ailes sont enrichis de feuilles d’or, selon une composition chromatique de Dominique Arpa-Cirpka, la directrice artistique de la marque, qui veille à ce que chaque cadran soit unique, le jeu de la lumière sur les textures et les teintes chatoyantes assurant une féérie tropicale, permanente et toujours renouvelée. Le ballet des aiguilles au-dessus de ce tableau est un enchantement. Enfants gâtés des noces de l’air et de la terre, les papillons exotiques sont un trésor que l’horlogerie suisse se devait d’apprivoiser en beauté.

SEVENFRIDAY: Une alternative rétrofuturiste à la tradition horlogère…

Ce n’est pas vraiment pour accompagner les mondanités parisiennes de la COP 21, mais la maison SevenFriday, marque ultra-tendance de nouvelle horlogerie créative, lance 450 pièces ornées de cuivre et enrobées de bois. Comme quoi le rétrofuturisme reste, plus que jamais, un des courants les plus porteurs dans la montre contemporaine. L’indispensable touche high tech de cette P2B Woody est assurée par la puce NFC logée sur le fond du boîtier : elle permet (connexion sans contact) l’authentification de la montre et l’accès à de nombreux services grâce à une application utilisable sur un smartphone. La construction de la « coque » en bois (sept couches de noisetier, de bouleau ou de cerisier) fait appel aux métiers les plus traditionnels de la menuiserie, alors que l’esthétique du cadran exalte une conception radicalement alternative de la mesure du temps.

BOUCHERON: Pour les femmes qui ne manquent pas d’air…

Goyard, c’est le nouveau Louis Vuitton pour les femmes qui préfèrent la vraie maroquinerie (française) au harcèlement marketing globalisé.Maison de joaillerie (française) elle aussi plus exclusive que les marques stars du matraquage publicitaire, Boucheron a décidé d’offrir un étui Goyard aux clientes de sa Reflet, montre iconique qui fêtera bientôt ses 70 ans sous les projecteurs de la place Vendome : la « Goyardine » dorée s’assortit en toute élégance à l’or de la montre, qui ne révèlera son charmant secret qu’aux initiées : un souffle sur la signature mystérieuse de la montre fait apparaître, en hologramme, une colonne Vendôme sur le verre saphir de la montre. Ce qui tendrait à prouver que les femmes ne manquent pas d’air dès qu’on parle de joaillerie ! Il n’y aura malheureusement que 80 pièces de cette Reflet (ar)rangée par Goyard avec trois bracelets interchangeables – à 14 500 euros pièce, prévoyez quand même un Père Noël doré sur tranche…

BRISTON: Des couleurs et des rayures qui enchanteraient le major Thompson…

Des bracelets toniques pour réveiller les poignets : la jeune marque indépendante française Briston nous propose une série de nouvelles rayures pour ses bracelets NATO d’inspiration militaire, parfaitement adaptés à la sobriété opérationnelle du boîtier Clubmaster en acétate écaille de tortue. Ces rayures reprenaient autrefois les couleurs réglementaires des régiments britanniques – un peu comme les cravates « club » des grandes écoles et des amicales régimentaires au Royaume-Uni. Les 40 mm du boîtier, la légèreté de l’acétate et la précision du mouvement électronique rendent ces montres extrêmement faciles à vivre, les rayures du bracelet leur apportant l’indispensable touche de mode et d’élégance (25 euros le bracelet si vous avez déjà une Clubmaster, sinon vous en aurez à peu près pour 200 euros)…

MONTRES EN STOCK: Poignets d’amour et marques de désamour…

Ce week-end, le salon Belles Montres – traditionnel rendez-vous parisien des amateurs de belle horlogerie – n’a pas fait recette, avec un repli évident tant du nombre des marques exposantes que du nombre des visiteurs. C’est que rien ne va plus dans le village horloger : les ventes de montres sont en chute libre dans le monde entier et les marques s’attendent à de nouveaux reculs en 2016, alors que le marché a globalement perdu entre 5 et 10 points cette année (par rapport à 2014). Les stocks explosent : pas loin de deux ans de production d’avance dans les tuyaux, sans relais de croissance en vue pour relancer la machine. Les licenciements se multiplient tout au long de la chaîne de valeur horlogère : chez les fournisseurs dans l’amont industriel, dans les filiales des marques sur des marchés en panne, chez les détaillants et chez tous les partenaires économiques des montres suisses. La question qui se pose : comment sortir de ce marécage ? Avec une lancinante question subsidiaire : comment des élites horlogères qui niaient la réalité imminente de cette crise auraient-elles le courage de l’affronter quand ce réel leur éclate au visage (voir notre vidéo) ? Les attentats de Paris et le climat géopolitique international ne vont pas favoriser la reprise des marchés horlogers, confrontés de surcroît à la nouvelle concurrence des montres connectées. Un reprofilage complet de l’industrie horlogère européenne est en cours : c’est une chance historique à saisir pour les jeunes horlogers indépendants, les marques de niche à forte valeur ajoutée créative et les nouveaux créateurs d’émotions au poignet…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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