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Le western des banques centrales se poursuit
©Reuters

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Pour ceux qui s’intéressent aux grands western américains de John Ford, il ne faut pas oublier que La chevauchée fantastique a été suivie par Le massacre de Fort Appache et que finalement, c’est l’italien Sergio Leone, qui, quelques années plus tard, a fourni l’explication de cette épopée avec Pour une poignée de dollars…

C’est un peu ce qui est en train de se passer sur les marchés. La chevauchée fantastique des bourses stimulée par le laxisme des banques centrales risque de mal se terminer. Avec Mario Draghi, l’italien qui est devenu le président de la BCE, tout cela risque de déclencher une forte hausse du dollar. Pour le moment, il est au plus haut depuis six mois contre un euro à 1,07$.

On va en effet entrer dans une grande divergence des politiques monétaires des banques centrales, avec une Federal Reserve qui va commencer à remonter ses taux au moment où la Banque Centrale Européenne va encore baisser les siens.

La vulnérabilité des marchés est donc grande, car dès les premières inquiétudes, une très grande partie des fonds d’investissement réagiront en même temps. Rappelons qu’il existe 9400Md$ de fonds indexés, 3000Md$ d’ETF, 350Md$ de "Risk Parity Funds" qui avec un levier moyen de 355% représente une exposition de 1400 Md$. Si on y ajoute les "Smart Bêta Funds" pour 300Md$, nous avons un univers principalement géré à partir d’algorithmes qui transmettent des ordres de bourse aux marchés avec des robots. Comme les régulateurs empêchent maintenant les brokers, les banques, les compagnies d’assurance de se porter contrepartie dans les périodes de turbulence, nous avons la recette idéale pour obtenir une volatilité impressionnante des marchés.

La France ne vit plus qu’à l’heure de la (mauvaise) communication

La France s’est, une fois de plus, malheureusement distinguée, avec sa ministre du Travail Myriam El Khomri, qui ne sait même pas  combien de fois il est possible de renouveler un contrat de travail à durée déterminée (CDD). La question qui lui était posée par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV renvoyait pourtant à un article de la loi promulguée en août dernier par François Rebsamen, son prédécesseur !

En matière de déficits, la France est championne d’Europe. La dette de la France était à la fin du premier semestre de 2100 Md€, ce qui représente 97,6% de son PIB. Elle ne fait plus qu’émettre de la dette pour rembourser sa dette plus ancienne. Elle continue de s’endetter, car elle n’est plus capable de rembourser ce qu’elle doit. Alors que l’Italie, l’Espagne et le Portugal ont revu leurs programmes d’émission à la baisse, la France a été incapable de le faire. En matière de solde public pour 2016, elle se situe en bas du tableau avec un chiffre un peu moins mauvais (-3,4%) que celui de la Grèce (-3,6%) et de l’Espagne (-3,6%).

D’ailleurs, même Bruxelles ne croit plus les chiffres avancés par la France. Elle pense que le déficit atteindra 3,3% du PIB en 2017 et non pas les 2,7% comme le prévoit Bercy. Il y a en effet un grand flou sur le programme d’économies du gouvernement qui devrait être de 14,5Md€ par an.

L’Europe est suspendue aux prochaines mesures de la BCE qui seront prises pour soutenir la croissance en Europe. La somme des annonces faites par des entreprises cette semaine décrit bien une situation très difficile : l’industrie européenne de l’acier est menacée par les exportations chinoises ; Michelin ferme quatre usines en Europe ;  CGG sacrifie le pavillon français pour garder la tête hors de l’eau ;  Areva est obligé d’ouvrir son capital aux Chinois et peut être aux Japonais.

Les marchés émergents sont redevenus fragiles

Aux Etats-Unis, les derniers chiffres de l’emploi ont été bons, ce qui montre que l’économie américaine est désormais assez solide pour supporter un relèvement des taux directeurs. La décision sera connue le 16 décembre. En revanche, les stocks des entreprises sont importants, ils sont désormais à un niveau qui annonce une récession.  Les ventes sont molles.

La Chine a réalisé un excédent commercial record en octobre avec des importations (-18,8% sur un an) qui reculent plus que les exportations (-6,9%).

Dans les marchés émergents, les faillites d’entreprise sont en forte progression

Les groupes miniers très présents dans ses pays sont confrontés à la baisse des matières premières. Ils réduisent leurs investissements mais curieusement ferment peu de mines. De nombreux investisseurs redoutent un mouvement de panique sur ces marchés, comme cela s’était produit en mai 2013 quand la Fed avait annoncé la fin de ses achats d’obligations. On avait connu un très fort mouvement de rapatriement des capitaux vers les Etats-Unis.

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