Disco-Soupe ou resto Freegan ? La nourriture en pleine révolution zéro gaspi

Pendant que l'on débat sur les conclusions de l'OMS quant à la nocivité de la viande rouge, d'autres phénomènes encore un peu étranges et marginaux luttent par le militantisme contre ce qu'ils voient comme un scandale bien pire : le gaspillage alimentaire. 

Mais c'est quoi, Disco-Soupe?

MayDisco, une participante bretonne très engagée, y consacre son blog :

"Disco-Soupe lutte activement, joyeusement et musicalement contre le gaspillage alimentaire un peu partout en France et même, partout dans le monde ! On groove sur le dance floor de l’antigaspi, on épluche, on cuisine ensemble, on fait de belles rencontres, on écoute de la musique. Et surtout, on sensibilise au gaspillage alimentaire."

En d'autres mots, c'est un événement convivial organisé en plein air ou dans un local prêté, ouvert à tous, ou chacun à pour devoir d' éplucher des légumes de récupération, des invendus, pour en faire une grande soupe. Le mouvement DiscoSoupe, de loin le plus organisé et consensuel,  fédère déjà des dizaines de communautés en France et dans le monde entier (même au Japon) et veut militer par la soupe et la convivialité contre le gaspillage alimentaire. 

Une Disco-Soupe en province peut être précédée d'un glanage (récupération des légumes et fruits non ramassés dans les fermes). La soupe finale étant toujours servie en musique, un crowdfunding a été lancé pour produire les clips des "Les poubelles voix" (sensibilisation au gaspillage alimentaire).

Plus radical, le Freegan est un mouvement qui, par conviction, "fait les poubelles" et récupère déchets et nourriture encore comestibles pour un régime "déchétarien". En France, les indignés du gachis ont souvent été sensibilisés par un incident, comme par exemple retrouver des pains frais dans les poubelles d'une boulangerie. Ils adapte une philosophie Freegan à leur vie. Surprise : une mouvance plus douce des premiers déchétariens s'est lancée dans des parties Freegan, puis dans la restauration, d'abord à domicile, et maintenant dans de véritables restaurants qui basent leurs menus sur les invendus et aliments récupérés sur les marchés, auprès des commerçants ou dans les champs. Reporterre avait consacré un post au premier restaurant sauvage Freegan de Paris au printemps dernier, en attendant un futur restaurant Freegan officiel et dans ses murs, qui ouvrira à Paris en Novembre. 

"Né aux États-Unis pour protester contre le consumérisme à outrance et le gaspillage alimentaire, le mouvement freegan commence à essaimer en Europe. Les freegan sont ceux qui mangent ou consomment uniquement ce qui est gratuit. Ça n’induit pas d’être végétarien, mais je pense que ça n’aurait pas attiré les gens de manger du steak en fin de vie", explique Aladdin, fondateur du restaurant, le soir de son inauguration. Avec les membres de son collectif Probono Publico, il s’est rendu le matin à Rungis pour récupérer les surplus de plusieurs stands en fin de marché. "Cela fait des semaines qu’on bataille auprès de différents commerçants pour qu’ils acceptent de nous donner leurs restes", raconte-t-il."Mais alors, combien paye-t-on le repas Freegan ? Dans ce cas, un billet de cinq euros était demandé, et une participation libre".

Illustration de la page Facebook Klaragora.