Des marchés agités : soyez prêts à investir en Europe et aux États-Unis en cas d’excès à la baisse<!-- --> | Atlantico.fr
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Soyez prêts à investir aux États-Unis en cas d’excès à la baisse.
Soyez prêts à investir aux États-Unis en cas d’excès à la baisse.
©Reuters

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La réaction à la "non décision" de la Fed jeudi 24 septembre dernier concernant les taux directeurs et le lamentable épisode Volkswagen ont provoqué une forte volatilité des marchés pendant la semaine.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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La semaine a été très agitée sur les marchés. La réaction à la "non décision" de la FED jeudi dernier et le lamentable épisode Volkswagen ont provoqué une forte volatilité pendant la semaine. Les propos plus clairs de Janet Yellen, la présidente de la Fed, ont permis un redressement très net vendredi.

Lorsque l’on essaie d’analyser les tendances plus en détail, on s’aperçoit que le facteur commun à toutes les réflexions et toutes les interrogations se situe dans les anticipations de croissance économique mondiale : aucune zone à travers le monde n’est à l’abri d’une anticipation moins positive de sa croissance.

Récemment, ce sont l’OCDE et probablement prochainement le FMI qui ont revu (ou vont revoir) leurs prévisions de croissance mondiale à la baisse.

Dans ces périodes, ce sont plus les inflexions que les niveaux absolus qui impactent les marchés. En effet, lorsque les marchés anticipent une hausse de la croissance, aussi modeste soit-elle après une récession, le cours des actions progressent et ce même si la croissance absolue est faible. C’est un peu ce qui se passe en zone euro depuis plusieurs mois. A contrario, après une période de croissance positive, une inflexion même modeste peut être durement sanctionnée par les investisseurs. Evidemment, la confirmation de tendance négative conduit à des ventes massives sur les marchés… C’est un peu ce que nous vivons sur les marchés émergents ces derniers temps.

Dans cette période de révisions des anticipations de croissance économique, nous avions adopté une politique d’investissement plus prudente en conservant une poche de cash consistante pour atténuer les soubresauts de marchés et pour être réactifs en cas d’exagération.

La baisse des marchés de la semaine écoulée est-elle suffisante pour réaliser quelques investissements ?

Sur les pays émergents : en Asie, l’incertitude chinoise pèse encore trop pour que nous reprenions des positions. Même raisonnement en Amérique Latine : le faible niveau des matières premières devrait encore peser sur la croissance. Le cuivre représente près de la moitié des exportations du Pérou par exemple. Le faible niveau des cours du pétrole, qui devrait durer encore quelques temps, pèsent sur de nombreuses économie : Russie, Algérie, Indonésie, Brésil ou Mexique sont pénalisés.

Nous ne changeons pas notre vue sur cet ensemble de pays de ce fait : nous attendons que la situation se stabilise.

Quid des pays développés ? Beaucoup de questions sur la croissance américaine et toujours des doutes en zone euro. Les marchés ont reflété ce doute. Le Dow Jones et l’ensemble des marchés européens ont finalement assez sévèrement reculé depuis les plus hauts récents.

Sur le plan de la macro-économie et en restant focalisé uniquement sur les chiffres, que constate-t-on aux Etats-Unis ? Qu'après un bon deuxième trimestre, l’économie américaine devrait ralentir un peu pour revenir vers 2,5% en rythme annuel. Ceci explique une partie de la baisse récente. Les pessimistes envisagent un ralentissement plus marqué voire une récession pour 2016. Nous en croyons pas à ce scénario et tablons toujours sur une croissance modérée à 2-2.5% pour 2016. C’est certes moins que ce à quoi nous a habitué l’économie américaine à ce stade du cycle économique mais largement suffisant pour que les entreprises américaines continuent de dégager du profit. De plus, on peut penser que la politique monétaire de la FED restera finalement accommodante : même si la FED monte ses taux, nous serons toujours sur des niveaux historiquement bas. 

Le schéma est, toute proportion gardée, un peu le même en zone euro : une croissance relativement faible… Mais avec deux différences majeures : la Banque Centrale Européenne continue d’injecter des liquidités et les chiffres sont encore à l’amélioration en particulier sur le plan de la consommation. En effet, les taux devraient rester bas et la facture pétrolière à la baisse impacte favorablement les ménages et les entreprises.

Bien sûr, des événements comme celui de Volkswagen contribuent à entretenir la défiance. De même, la situation japonaise peut inquiéter sur la portée réelle à long-terme des politiques monétaires ultra-accommodantes.

Notre politique d’investissement à très court-terme nous conduit à conserver du cash ou des placements d’attente, mais nous commençons à regarder des dossiers qui ont fortement reculé, selon nous de manière excessive. Nous commencerons par investir sur la zone euro puis aux Etats-Unis de manière totalement opportuniste. Par contre, nous restons très très prudents sur les pays émergents au sens large et sur le Japon.

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