Les Français et le conflit israélo-palestinien, un an après l’opération "Bordure protectrice"<!-- --> | Atlantico.fr
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Pour les Français, les torts sont partagés dans ce conflit.
Pour les Français, les torts sont partagés dans ce conflit.
©Reuters

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Selon un sondage exclusif de l'Ifop pour Atlantico, les Français ont une opinion équilibrée sur le conflit israélo-palestinien. Même à l’issue de l’opération "Bordure protectrice", qui avait été abondamment couverte médiatiquement, une très large majorité de nos citoyens refusent de se positionner pour l’un ou pour l’autre camp et le déficit de soutien d’Israël dans l’opinion est limité (9% contre 17% aux Palestiniens).

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Quelle est la position des Français sondés ces dernières années concernant le conflit israélo-palestinien ?

Jérôme Fourquet :Les enquêtes de l’Ifop démontrent que face au conflit israelo-palestinien, les Français adoptent très clairement une posture équilibrée. Comme le montre le tableau suivant, quand ils sont amenés à indiquer à qui vont leurs sympathies, les trois quarts des interviewés répondent ni aux Palestiniens, ni à Israël et parmi ceux qui prennent position Israël recueille quasiment le même score que les Palestiniens (12% contre 14%). Ce rapport de force était légèrement plus favorable aux Palestiniens en août 2014 mais même à l’issue de l’opération "Bordure protectrice", qui avait été abondamment couverte médiatiquement, une très large majorité de Français refusaient de se positionner pour l’un ou pour l’autre camp et le déficit de soutien d’Israël dans l’opinion était limité (9% contre 17% aux Palestiniens).

Comment expliquer l'attitude des Français ?

Ce refus de prendre parti pour l’un ou l’autre camp traduit à la fois l’idée que "les torts sont partagés" mais aussi une lassitude face à un conflit sans cesse réactivé comme si cette région était vouée à la violence et à l’instabilité depuis des décennies sans qu’aucune solution ne se dessine. Dans ce contexte, l’idée d’un Etat palestinien apparaît comme la condition préalable à une paix durable même si ce scénario est aujourd’hui en perte de vitesse face à la montée en puissance des organisations djihadistes dans la région. Si les Français ne sont pas opposés à cette création (seuls 7% pensent que "le temps n’est pas venu"), une part de plus en plus importante refuse de se positionner comme si cette option suscitait interrogations, doutes et inquiétudes.

Que pensent les Français interrogés quant à la création d'un Etat palestinien ?

L’attitude qui prévaut majoritairement aujourd’hui consiste donc à renvoyer dos-à-dos les protagonistes d’un conflit qui s’éternise. Et même si 50% de Français sont favorables à la création d’un Etat palestinien, cette position ne doit pas être interprétée comme pro-palestienne contrairement à ce que ressentent de nombreux juifs. Une évolution s’est néanmoins produite par rapport à l’époque où le petit Etat juif bénéficiait d’un très large soutien en France. Elle est intervenue non pas récemment mais à la suite de la Guerre des Six Jours. Comme on peut le voir sur le tableau suivant, le climat d’opinion en France était très majoritairement pro-israëlien jusqu’à l’issue du conflit mais l’occupation des territoires palestiniens, du Sinaï et du Golan ont rapidement fait changer la donne et le regard sur Israël.

Au regard de ces chiffres, l’opinion publique française n’a pas basculé d’un sentiment pro-Israël à une attitude pro-palestinienne comme on l’entend parfois dans certains milieux juifs. En revanche, Israël a bien perdu la position privilégiée qui était la sienne, l’opinion ayant basculé dans une posture plus détachée et résignée en refusant de soutenir l’un ou l’autre des camps. Ce mouvement d’opinion est profond et loin d’être anodin. Il a contribué à modifier le climat sur ces questions et à nourrir le sentiment d’abandon, d’isolement ou d’incompréhension que ressentent de nombreux juifs.

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