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L'agriculture française est-elle nulle ?
©Reuters

Réveil douloureux

Dans le temps, les Allemands étaient forts en grosses bagnoles et nous en pommes de terre. Les vaches étaient bien gardées, quoi... Mais que s'est-il donc passé ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Me poser la question ne me fait pas plaisir, croyez-moi. Je suis chauvin comme c'est pas permis et j'adore rabattre le caquet des étrangers de tout poil en dressant la liste de la tripotée de machins qui sont mieux chez nous qu'ailleurs : le fromage, le pinard, le parfum, le TGV et le papier-toilette triple épaisseur disponible en dix-huit couleurs.

Mais bon, je me la pose tout de même parce que je suis courageux et que j'affronte l'adversité avec fortitude, comme le dernier légionnaire encore debout à Cameron : l'agriculture française est-elle naze ?

Oui, je sais, les agriculteurs de notre douce Gaule se lèvent tôt, se couchent tard, travaillent comme des brutes, ne prennent jamais de vacances et roulent en Dacia Sandero. Leur vie est super dure, entre le gel l'hiver, la sécheresse l'été et le changement d'heure qui stresse les laitières deux fois par an. Pour ne rien dire des zadistes qui viennent camper dans leurs parcelles pour les empêcher de creuser des trous pour y mettre de l'eau.

Mais tout de même, dans le temps, les choses étaient claires et les vaches bien gardées : les Allemands étaient les meilleurs en Mercedes et nous en pommes de terre. Labourage et pâturages étaient nos mamelles, la terre ne mentait pas, bla bla bla. Et voici que tout est changé, que les Teutons continuent d'être forts en grosses bagnoles, mais qu'ils nous taillent aussi des croupières en saucisson à l'ail et en cuisses de poulets. Même les Hollandais nous font rougir comme des tomates et les Espagnols ramènent leurs fraises.

Premier domaine agricole d'Europe, deuxième de la planète, nous produisons moins et moins bien que des pays trois fois plus petits. Premiers bénéficiaires de la manne de la PAC, nos paysans tirent pourtant la langue au SMIC dans leurs bicoques avec murs sans enduit et toitures en tôle ondulée pendant que leurs homologues british jouent les gentlemen-farmers en veste en tweed et en Range Rover dans leur mansions victoriennes avec piscine et courts de tennis.

Si encore c'était pour la bonne cause, parce qu'ils étaient vertueux et ne produisaient que du bel et bio... Mais non, point du tout, le minuscule Danemark exporte trois fois plus de bouffe "organique" que nous et nous consommons presque autant de pesticides et d'engrais trafiqués que les vilains Américains !

Manquent-ils de relais politiques, de compassion dans les travées des palais nationaux, nos rudes laboureurs ? On peut en douter, à les voir crouler sous les subventions exceptionnelles à chaque fois qu'ils fichent un bordel à faire pâlir d'envie les cailleras les plus dynamiques du 9-3, construisant des montagnes de fumier devant une préfecture ici, cramant un Parlement de Bretagne là...

Bon, mais je ne vais pas y répondre, à la question. Je vous laisse le faire en commentaires outragés comme d'hab.

Montebourg ouvre désormais le dimanche

Passant devant un magasin Habitat, l'autre dimanche, et constatant qu'il était ouvert et rempli de clients, je me suis souvenu que cette chaîne d'ameublement était vice-présidée par Arnaud Montebourg, un type qui a tout de même tenté de faire tomber le gouvernement sur le travail dominical.

Montebourg n'en est pas à une contradiction près, c'est sûr, mais celle-ci est tout de même sacrément frappante. Vice-président, c'est tout de même plus ou moins le poste qu'il était censé occuper chez Hollande, où il n'était déjà pas super efficace, mais on pourrait penser qu'il soit plus facile d'imposer sa manière de voir à quelques boutiques de canapés-lits qu'à un pays tout entier.

A moins, bien entendu, mais je ne veux pas friser le procès d'intention, que son poste chez Habitat ne soit qu'une mission vaguement honorifique et sans contenu, qui lui serve juste de paravent médiatique en attendant mieux. Ou qu'il ait changé d'avis sur l'ouverture des magasins le dimanche, va savoir...

Bah, il en discutera sans doute avec son pote Varoufakis à la prochaine fête de la Rose de Frangy laquelle se tient, justement, hi hi hi, un dimanche.

Dieudonné et Soral à la boum d'anniv' de Le Pen

Je n'ai pas été invité, et je n'y serai pas allé de toute manière parce que c'était un dimanche et qu'il fallait que j'aille faire des courses chez Habitat pour meubler la fermette rachetée pour une bouchée de pain à un éleveur porcin en faillite, mais j'aurais bien aimé voir à quoi ressemble une boum d'anniversaire chez Jean-Marie Le Pen.

Pour ses 87 ans, le vieux leader putsché par sa propre fistonne avait invité ses amis les plus proches, le comique Dieudonné et le philosophe Soral. L'historien Faurisson s'était fait porter pâle, mais je le soupçonne d'avoir lui aussi eu des courses à faire chez Habitat pour aménager son mirador.

Les deux vaillants ennemis de la pieuvre sioniste l'ont peut-être aidé à souffler ses bougies (la cacochymie n'aide pas à gonfler suffisamment ses poumons pour en éteindre autant), accompagné à l'accordéon sur "Maréchal nous voilà" (je crois que la Marion du même nom était là aussi), et stimulé dans ses ambitions électorales pour la région PACA.

Ah, ça devait être une bien belle fête. Bon anniversaire Jean-Marie, comme on dit sur Facebook aux amis qui n'en sont pas.

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