Quand le temps prend le volant, quand les aristos ont des nostalgies impériales et quand l’affinitaire démonétise le statutaire : c’est l’actualité des montres...<!-- --> | Atlantico.fr
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Des lignes à couper le souffle, juste assez stylisées, sinon exagérées pour bien faire comprendre l’âme de cette Bugatti et l’essence visuelle de sa puissante esthétique. A-t-on jamais fait mieux depuis huit décennies ?
Des lignes à couper le souffle, juste assez stylisées, sinon exagérées pour bien faire comprendre l’âme de cette Bugatti et l’essence visuelle de sa puissante esthétique. A-t-on jamais fait mieux depuis huit décennies ?
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Mais aussi une montre pour les riches footballeurs, une montre pour les pauvres qui admirent les riches footballeurs et une montre pour les pauvres Européens qui viennent envier les riches Suisses…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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HUBLOT : La montre des champions de France de football…

Partenaire horloger et « chronométreur officiel » du PSG (le club qui porte les couleurs de Paris dans le championnat d’Europe), Hublot leur propose une Big Bang bi-rétrograde dédiée au football : on peut y lire l’heure sur un compteur secondaire déporté à 6 h (les secondes sont à 9 h), mais les aiguilles centrales sont doublement rétrogrades (minutes et secondes) pour chronométrer chaque mi-temps de 45 minutes d’un match, prolongations comprises. C’est un mécanisme unique dans l’offre horlogère contemporaine : Hublot devait bien ça au monde du ballon rond, puisque la marque était partenaire du dernier Mondial de football au Brésil (2014) et de la Coupe du monde féminine au Canada (2015), avant d’être également partenaire du prochain Euro de football en 2016. Sur fond de titane poli et satiné (45,5 mm pour le boîtier), les couleurs bleu et rouge de ce chronographe automatique Big Bang sont les couleurs officielles du PSG, dont on retrouve le logo sur le fond saphir du boîtier…

RALPH LAUREN : La tradition d’élégance de l’âge d’or automobile…

Cinq nouveaux modèles pour la collection Automotive, inspirée par le coupé Bugatti Type 57SC de 1938, un chef-d’œuvre de l’art automobile qui appartient à la collection personnelle de Ralph Lauren (en haut de la page). On retrouve sur ces montres les marqueurs du style automobile de l’âge d’or des belles mécaniques : une lunette en loupe d’amboine, avec six vis pour marquer l’inspiration mécanique, des chiffres qui rappellent ceux des compteurs du tableau de bord, des aiguilles dans le même esprit, l’alligator des bracelets pour faire écho aux luxueuses selleries de la Bugatti. Le boîtier (44 mm) en acier noirci et microbillé consonne parfaitement avec l’esprit quasiment furtif des lignes de la voiture. Sous le cadran, une impeccable mécanique suisse, conçue par la manufacture IWC (mouvement à remontage manuel). Le nouveau logo RL sur le cadran annonce une évolution sensible des collections horlogères de la marque, qui cesse de rêver de « haute horlogerie » [un club trop fermé pour les marques venues de l’univers de la mode] pour revenir à des propositions à la fois plus simples et plus accessibles, donc plus intelligentes et finalement plus élégantes…


TAG Heuer : La formule magique d’un footballeur aux pieds magiques…

CR7 pour Cristiano Ronaldo n°7, l’attaquant-fétiche du Real Madrid, triple Ballon d’or et meilleur buteur de tous les temps, dont c’est le chiffre fétiche. TAG Heuer s’offre avec lui une jolie campagne de publicité (« Don’t Crack Under pressure » : il y déchire un ballon de football), doublée d’une édition CR7 de la Formula One, qui permettra aux aficionados d’avoir la même montre que leur champion. Les couleurs sont vertes comme la pelouse où évolue le footballeur. L’habillage noir parce que c’est la mode, avec un peu de fibre de carbone pour souligner qu’il s’agit d’un chronographe « technique » à mouvement électronique. Le positionnement marketing est habile : il vise ici le football-fan de base (autour d’un millier d’euros, ce sera pour lui une belle dépense), et non le nouveau riche attiré par les paillettes du football et de ses stars (voir, ci-dessus, la montre Hublot pour les millionnaires du PSG). La montre est suisse, le footballeur portugais (de Madère), le club espagnol, la Ligue des champions européenne, les revenus annuels calculés en dollars américains (environ 70 millions pour 2015, mais une fortune évaluée à 230 millions de dollars, ce qui en fait le footballeur le plus riche du monde) et le fan-club mondial. Ça vaut bien une montre, non ?

SWATCH : Grüezi All ! – « Salut tout le monde »…

Pour le Premier-Août, fête nationale suisse, offrez-vous une Swatch plus suisse que suisse, et même plus Swatch que Swatch. Rien n’y manque : les broderie des costumes traditionnels, les edelweiss dans les alpages, les vaches en papier découpé du Haut-Pays (motif du cadran) et même la cloche qui tinte au cou de ces vaches. C’est la nouvelle Swatch Grüezi All, expression qu’on pourrait traduire par « Salut tout le monde » – indispensable pour se faire bien voir en arrivant dans une « cabane » d’altitude pour y déguster une de ces fondues « moit-moit » qui font l’orgueil de l’imprenable réduit alpin. Évidemment, à Saint-Tropez, ça fera un peu bizarre à l’heure de la piscine de rosé…

DEWITT : Le péché mignon des aristocrates du poignet…

Fondée par le comte Jérôme De Witt, authentique descendant en ligne directe d’un frère de Napoléon, la manufacture DeWitt est le clin d’œil des aristocrates européens, ses cousins, qui savourent entre initiés une architecture horlogère très élaborée dans sa complexité : boîtier à cannelures, magnifique cadran tridimensionnel aux détails de finition très soignés, couleurs soigneusement étalonnées (entre l’or rose du cadran, le bleu des indications chronographiques, le blanc cassé du cadran et le noir des colonnes « impériales » du boîtier). C’est une démonstration de néo-classicisme teinté de nostalgie. L’esprit des anciennes montres de poche renaît dans ce chronographe Academia Chronostream II, avec une indéniable touche de modernité dans la façon d’accrocher la lumière par la multiplication des surfaces satinées, ponctuées, facettées et polies. Ne dites à personne que cette montre est une « sportive » : tout le monde la prend pour un trésor de la haute horlogerie contemporaine [ce qu’elle est cependant, mais pas que]

SHORE PROJECTS : Les fétiches d’un nouveau luxe horloger générationnel…

Ne cherchez pas à comprendre comment, ni pourquoi la jeune marque anglaise Shore Projects est en train de s’imposer comme le nouveau parangon du luxe horloger générationnel, mais le fait est là : Richard Branson (le fondateur de Virgin) ne s’y est pas trompé en décernant un de ses prix entrepreneuriaux annuels aux deux fondateurs, qui n’avaient jamais vendu la moindre montre avant de se lancer. Leur idée était simplissime : des montres pour leur génération (18-35 ans), avec une réelle qualité de fabrication et des boîtiers ronds au design très sobre (quoique élégant) qu’il est recommandé d’enrichir de nombreux bracelets interchangeables, de toutes les couleurs et dans toutes les matières. Ce sont les bracelets qui donnent le tempo, la « tête » de la montre n’étant plus que la portée musicale des notes de ce tempo. Le plus épatant, c’est que le concept fonctionne parfaitement : à moins de 200 euros, pourquoi se priver ? Le marketing privilégie sans fashion les images « art de vivre » (le plus souvent sur fond de paysage côtier anglais). Le bouche-à-oreilles affinitaire pallie l’absence de coûteuses pages de publicité dans les journaux de mode. Évidemment, à ce prix, il ne faut pas compter sur le label Swiss Made, mais la génération concernée – habituée aux griffes de mode qui s’approvisionnent en Asie – s’en fiche éperdument dès lors que les montres sont au standard de qualité suisse, surtout avec des mouvements japonais parfaitement au niveau de leurs concurrents suisses. L’ostentation n’est plus dans la marque, ni dans le symbole statutaire surplombant, mais dans l’exécution personnalisée (bracelet, couleur du cadran, style de porter) des canons stylistiques qui s’imposent spontanément entre pairs…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : http://www.businessmontres.com

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