150 millions d’années au poignet, 3 h qui passe à 12 h et un "glamy" en renard arctique pour habiller le tout : c’est l’actualité des montres…<!-- --> | Atlantico.fr
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Des heures qui passent du traditionnel plan vertical à une nouvelle logique horizontale : la maison américaine Tiffany & Co, un des premiers joailliers du monde, a des idées renversantes pour habiller l’élégance de nos poignets…
Des heures qui passent du traditionnel plan vertical à une nouvelle logique horizontale : la maison américaine Tiffany & Co, un des premiers joailliers du monde, a des idées renversantes pour habiller l’élégance de nos poignets…
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Mais aussi le coup de l’aiguille jaune, deux compteurs et deux poussoirs pour les pâles al dente et une grande date qui danse sous son voile de saphir gris…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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TIFFANY & CO : Géométrie en position cardinale…

La montre East West est une des meilleures surprises de l’été. Passé les premières secondes d’étonnement quand on la passe au poignet, on s’habitue très facilement à cette disposition du cadran, sur un surprenant axe est-ouest au lieu du traditionnel nord-sud entre 12 h et 6 h. Tiffany & Co, un des premiers joailliers du monde, qui affiche aujourd’hui de fortes ambitions sur le marché de la montre, a repris un style qui avait été à la mode dans les années 1910-1920, quand les montres de poignet avaient cessé d’être rondes comme les montres de poche, mais qu’on utilisait encore les mouvements de ces montres de poche traditionnelles pour créer des montres-bracelets aux formes originales. Pour avoir la couronne de remontage à 3 h, il fallait donc que le midi de la montre soit lui aussi à 3 h. Tiffany & Co a joué de cette nostalgie historique pour retravailler les cadrans dans un style vintage (chiffres, couleurs). Les dimensions de cet élégantissime rectangle d’acier, très agréable à porter, sont justes : 45 mm x 25 mm. La bonne surprise, c’est le prix : un peu moins de 4 000 euros pour une montre Swiss Made signée Tiffany & Co, même avec un mouvement à quartz, c’est commercialement très intelligent pour amener à la marque une nouvelle génération d’amateurs. Le joaillier américain a vu juste pour s’attaquer aux marchés européens…

BRISTON : Plage en bleu électrique…

La bonne montre de l’été, c’est celle qui marie style, résistance et prix accessible. Ne cherchez plus, Briston est un des meilleurs compromis de la saison : la marque passe, qui nous séduit toujours avec ses boîtiers « coussin » en acétate (le matériaux de nos lunettes) lance à présent une collection de chronographes Clubmaster plus classiques, avec des boîtiers métalliques très élégants dans ce style « carré cambré », des cadrans de couleur, une étanchéité à 100 m (de quoi faire à toutes les baignades de l’été), un style deux poussoirs et deux compteurs qui interdira de rater le risotto ou les pâtes al dente et, surtout, une facture qui ne dépassera pas les 300 euros – de quoi inciter chacun à emporter à la place sa Briston plutôt que sa Rolex. En 40 mm, c’est portable par tout le monde, y compris par les dames. La jeune marque française Briston a décidément beaucoup de bonnes idées pour se faire un place au soleil…


BOMBERG : Terrasse en tenue camouflée…

Une des principaux atouts de cette montre Bolt-68, signée par une des jeunes marques les plus anticonformistes de la Suisse horlogère, ne se voit pas au premier regard : c’est une montre-bracelet qui se transforme d’un seul geste en montre de poche, au bout d’une chaîne de montre. Les jeunes générations adorent retrouver les habitudes de leurs lointains grands-pères, quand il fallait extirper la montre de sa poche de son gilet pour la prendre dans la main et regarder l’heure. Les poches de jeans ont remplacé les gilets, mais l’ampleur du geste fascine. On peut évidemment porter cette montre au poignet, où elle se fera remarquer par son bracelet camouflé pixellisé, assorti aux couleurs du cadran. À l’heure de l’apéritif, ce coup de l’aiguille jaune donne envie de déclencher son chronographe (poussoirs à 11 h et 1 h) juste pour le plaisir de la voir tourner : il y a un goût de vacances dans cette Bomberg…

GIRARD-PERREGAUX : Voyage sous saphir gris…

Quand on prend au sérieux ses voyages, on apprend à jongler entre les dates et les fuseaux horaires : la nouvelle Traveller GMT de la manufacture Girard-Perregaux débarque pour la première fois en acier (44 mm), avec sa grande date (très lisible), son affichage d’un second fuseau horaire (celui de la maison, quand on voyage, sur vingt-quatre heures pour ne réveiller personne au cœur de la nuit) et une grand affichage des phases de la lune pour mieux rêver sous les étoiles. La seconde bat en permanence autour de cette Lune. Le cadran en saphir gris permet de deviner les secrets de cette mécanique qui fait danser les grands chiffres de la date. Une montre de grand voyageur, étanche à 100 m, rendue plus accessible par son boîtier en acier (mais, si vous avez les moyens, faites-vous plaisir avec l’or rose)…

LOUIS MOINET : Spectacle en phase jurassique…

La Jurassic Watch de Louis Moinet tire logiquement son nom de son cadran spectaculaire, taillé dans la pierre d’un os de dinosaure fossilisé. Il y a 150 millions d’années, ce cousin du géant diplodocus gambadait dans les herbages de ce qui serait plus tard l’Amérique du Nord. Aujourd’hui, ses os – retaillés en plaquettes de moins d’un millimètre d’épaisseur – ont pour écrin un boîtier en or rose et ils recouvrent une impeccable mécanique automatique suisse. L’affichage des fonctions horaires a volontairement été minimisé pour mettre en valeur ce cadran fossile. Mieux qu’à un simple décompte du temps, c’est à un voyage dans le temps que nous invite cette Jurassic Watch, dont la matière (l’or de la terre et la pierre de l’os) ressemble à une peinture abstraite contemporaine.


FENDI : Précieux sans se prendre au sérieux

Soit on en rit, soit on s’en afflige. Soit on comprend que c’est un clin d’œil, soit on s’indigne de ce « glamy » (collerette amovible, en fourrure de renard arctique), qu’on ajoute au poignet quand on veut apporter un peu de fantaisie à une très honorable montre-bijou, qui existe en plusieurs couleurs d’or, voire en acier, et dans différents sertissages. Le design de la montre est très pur : il peut se passer du « glamy », qui est lui aussi proposé en plusieurs couleurs, mais quelle insolence dans la fantaisie et quelle personnalité dans le décalage de ce feu d’artifice en renard arctique ! Le « glamy », c’est la pantoufle de vair des Cendrillon modernes – sinon le quart d’heure warholien d’un rêve glamour vécu au poignet le temps d’un songe dans une nuit d’été…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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