Quand une fleur vous ouvre son cœur, quand l’heure devient géosphérique et quand le bois de rose réchauffe le temps : on craque pour l’actualité des montres <!-- --> | Atlantico.fr
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Le bouquet le plus précieux de ce début 2015, avec une fleur de magnolia qui s’ouvre pour un demi-million d’euros : c’est le prix d’une virtuosité mécanique absolue.
Le bouquet le plus précieux de ce début 2015, avec une fleur de magnolia qui s’ouvre pour un demi-million d’euros : c’est le prix d’une virtuosité mécanique absolue.
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Atlantic-tac

Mais aussi une poignée de diamants pour une poignée d’euros dévalués, une ronde qui, pour une fois, n’est pas celle du zodiaque chinois et quelques bonnes raisons de ne pas avoir le moral…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RICHARD MILLE : Il suffit d’une seule fleur pour faire tourner les coeurs…

On commence par la bonne ou par la mauvaise nouvelle ? La bonne : cette montre de très haute horlogerie mécanique est une des plus amusantes de la « Wonder Week » qui vient de faire vivre quelques jours de folie à Genève : délicatement sculptée et décorée, cette fleur de magnolia s’ouvre par pression sur un poussoir, pour dévoiler le cœur de la montre, son « tourbillon » mécanique (ce qui permet de régulariser le tic-tac du mouvement et d’en assurer la précision). C’est très pointu sur le plan technique, mais les Suisses adorent en rajouter dans la virtuosité micromécanique – même si Richard Mille, le créateur de cette RM 19-02, est un bon Français. Il a su retrouver avec bonheur la tradition genevoise des automates horlogers, cette fois en version floralissime. On l’a compris, c’est une montre de femme – pour le plaisir de s’amuser avec ce joujou mécanique, pour le plaisir des yeux, pour le plaisir d’offrir. La mauvaise nouvelle, maintenant : il ne faut pas mettre moins d’un demi-million d’euros, et même un peu plus par temps de quantitative easing, pour espérer pouvoir passer cette montre à son poignet. Il n’y en aura de toute façon qu’une vingtaine pour le monde entier : les milliardaires, le plus souvent émergents, font déjà la queue sur la liste d’attente…

ORIGINAL GRAIN : Le bois de rose et le jaune de l’or dans un creuset néo-classique…

Histoire de retrouver ses esprits après la fleur la plus chère de l’année horlogère (ci-dessus), une plongée dans les tendances de la mode horlogère : Original Grain ne vous extorquera qu’un peu moins de 150 euros pour cette montre qui marie le bois de rose (cadran, maillons du bracelet) et l’acier doré d’un boîtier de 43 mm, avec un mouvement électronique japonais et un style faussement classique qui rassure. L’élégance très étudiée de cette Ironman 2.0 naît de la juxtaposition des teintes chaudes du bois et des nuances de l’or jaune satiné de façon très sensuelle…

BAUME & MERCIER : Pour une poignée de diamants et d’euros dévalués…

Si elle revient de loin (et même du pire), la maison Baume & Mercier est peut-être aujourd’hui une de celles qui ont le mieux compris les nouvelles mutations du marché : les consommateurs/consommatrices espèrent des montres Swiss Made qui soient à la fois simples, belles et accessibles. Tant qu’à rêver de jolies montres, autant pouvoir se les offrir ! C’est le cœur de la proposition que nous fait cette collection Classima. Pour moins d’une (petite) poignée de billets de 500 euros, les femmes peuvent s’offrir une (grosse) poignée de diamants dans un boîtier en acier de 36,5 mm, avec un affichage de la Lune qui défile dans le ciel à travers un grand guichet à 12 h. Les lignes sont délicatement épurées, avec un cadran en nacre pour adoucir cette rigueur et un bracelet en alligator bleu pour l’indispensable note de chic. Les élégantes ne se contenteront plus d’exiger la Lune : elles la décrocheront sans se fâcher avec leur banquier !


MONTBLANC : La première navigation circumpolaire jamais proposée sur une montre…

Hémisphère nord ou hémisphère sud ? Si le soleil ne se couche jamais sur une planète qui palpite sur vingt-quatre fuseaux horaires, les nouveaux citoyens du monde ne peuvent pas se permettre de se tromper d’heure. Montblanc leur propose de visualiser, d’un seul regard synoptique, les deux hémisphères terrestres vus de leur pôle respectif : c’est un grande première « géosphérique » sur une montre-bracelet. Dédié au célèbre navigateur portugais, ce tourbillon Vasco Da Gama se permet également un clin d’œil que les connaisseurs de la haute mécanique apprécieront : à 12 h, le « tourbillon » affiche un spiral (ressort) cylindrique, exactement comme sur les gros chronomètres de marine du XVIIIe siècle et du XIXe siècle, dont les performances chronométriques ont permis aux marins d’explorer les océans en calculant la longitude de leur position. Sans garde-temps ultra-précis, il était alors impossible de faire le point et donc de pouvoir se situer sur une carte…

DE BETHUNE : Les constellations européennes font la ronde autour du cadran…

Pour une fois qu’une montre suisse ne rend pas hommage aux figures zodiacales du panthéon chinois, ne boudons pas notre plaisir ! Cette montre DB25T est à la fois très avant-gardiste sur le plan mécanique (son « tourbillon » – uniquement visible au dos de la montre : c’est plus chic – est un concentré de nouvelles technologies appliquées à l’horlogerie) et très fidèleaux figures qu’on trouvait autrefois sur les cadrans des horloges astronomiques de nos cathédrales. Cette interprétation rétro-nostalgique du temps est une ronde de symboles du zodiaque européen, sculptés en bas-relief d’or par l’artiste Michèle Rothen – ce qui rend chaque montre totalement unique. Le guichet ouvert à 12 h précise la réserve de marche du mouvement. Objet du temps ou œuvre d’art ? Les deux options se confondent dans cette magistrale démonstration des beaux-arts européens de la montre.

CAFÉ DU COMMERCE : Comment ça va, la montre suisse à l’heure des euros dévalués ?

Après la Wonder Week genevoise (semaine de salons pour les marques haut de gamme), c’est plutôt la soupe à la grimace. Les résultats commerciaux sont médiocres. Les marchés internationaux débordent de montres invendues : la Chine et la Russie, qui représentaient les deux-tiers des exportations suisses, ont sérieusement ralenti leurs achats de montres de prestige, même pour le shopping touristique en Europe. La ré-appréciation du franc suisse par rapport à l’euro va faire exploser le prix des montres, qui était déjà trop élevé pour les consommateurs locaux en Europe et aux Etats-Unis. Dans quelques mois, la nouvelle « guerre des poignets » va lancer les montres connectées imaginées par Apple, Samsung et les start-ups de l’électronique à l’assaut du complexe de supériorité helvétique. L’issue de la bataille ne fait plus de doute pour personne et les Suisses tentent de réagir, avec retard, en bricolant leurs petites smartwatches dans leurs petites vallées. Pas sûr qu’ils puissent conjurer cette menace, surtout avec l’ahurissante montée en gamme qu’ils pratiquent en choisissant de ne plus s’adresser qu’à une poignée de nouveaux riches de la globalisation. Ventes en berne, géopolitique explosive, mutation sociologique, concurrence ravivée, suprématie menacée : recherche raisons d’espérer, désespérément…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : http://www.businessmontres.com

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