Quand le vaisseau de Star Trek égrène la Marche impériale de Star Wars et quand le Soleil règle les heures du bout du doigt : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Ceci est une mécanique horlogère qui ne donne pas l’heure de cette Terre, mais qui vibre aux rythmes de la planète Rock dans le styles des navettes spatiales qui patrouillent aux confins des très lointaines galaxies…
Ceci est une mécanique horlogère qui ne donne pas l’heure de cette Terre, mais qui vibre aux rythmes de la planète Rock dans le styles des navettes spatiales qui patrouillent aux confins des très lointaines galaxies…
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Atlantic tac

Et aussi l’élégance voltairienne d’une montre néo-classique, l’argument du bracelet interchangeable qui l’est vraiment, la mise en orbite internationale d’une Chinoise futée et le bleu qui refuse les idées noires…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MB&F : Une Musicmachine 2 qui remarie la science-fiction et le rock’n’roll…

L’histoire européenne de l’horlogerie mécanique est consubstantielle à celle des boîtes à musique mécaniques, qui passionnaient déjà les empereurs chinois du XVIe siècle. Il était donc logique, pour la jeune marque MB&F (Maximilian Büsser & Friends), vedette de l’avant-garde horlogère contemporaine, d’en venir à créer des « boîtes à musique » rétro-futuristes comme cette MusicMachine 2, sculptée dans l’aluminium et dans l’acier comme un vaisseau spatial [tout le monde aura reconnu le style Star Trek], mais capable de reproduire, sur ses deux cylindres à picots, six mélodies comme la Marche impériale de Star Wars ou Stairway to Heaven de Led Zeppelin. Réconcilier sur une même « machine » le thème de Star Trek et celui de Star Wars avec le Should I Stay or Should I Go des Clash, c’était le défi et il fallait une bonne dose de créativité post-moderne pour y parvenir : les quadras de l’horlogerie affichent un inguérissable complexe de Peter Pan ! Au-delà de l’anecdote pop et du space opera, une vraie performance : la base de ce « vaisseau spatial » constitue la caisse de résonance des mélodies. La structure en aluminium exploite (à l’intérieur) les propriétés acoustiques d’un bois très spécial, celui des épicéas de la vallée de Joux : âgés de 350 ans, ils ont grandi lentement dans le froid hivernal et leur grain très serré garantit une musicalité exceptionnelle, harmonisée par un luthier professionnel. L’intensité sonore est exceptionnelle et la richesse des timbres tout aussi inusitée dans l’univers de boîtes à musique généralement plus tournée vers La Lettre à Elise : on est loin des tabatières musicales qui épataient les dames au XVIIIe siècle, mais quel amateur de belles mécaniques tombé tout jeune dans la marmite de la culture post-classique pourrait résister à un tel « jouet de garçon » (qui sera facturé dans les 25 000 euros). Pour écouter les mélodies, cliquez sur la vidéo ci-dessous…

EBOHR : Des complications mécaniques de luxe qui n’ont plus rien de banales "chinoiseries"

Côté suisse, comptez au minimum 30 000 euros pour un tourbillon (complication mécanique considérée à tort comme superlative) qui sera, à ce prix-là, en acier et nettement basique. Côté asiatique, ce tourbillon Ebohr – aux finitions comparables à celles du luxe suisse – ne vous coûtera qu’un peu plus de 10 000 euros, pour une pièce en or avec un style avant-gardiste qui place le tourbillon en orbite autour du cadran (un tour complet toutes les douze heures pour l’Infinity ci-dessous). Ne cherchez pas l’erreur : il n’y en a pas. Maintenant qu’ils maîtrisent à peu près le design de leurs montres [confié à des designers suisses] et la qualité de fabrication de celles-ci [grâce à des machines suisses opérées par des ingénieurs suisses], les marques chinoises s’attaquent au marché du luxe horloger et des grandes complications mécaniques. Ils ont bien assimilé les codes de la communication grand public, comme en témoigne cette vidéo qui n’aurait rien de chinois si la voix off était française ou anglaise : les Suisses font les mêmes depuis des années. Même le designer n’est pas chinois et les symboles de la culture européenne font des apparitions subliminables. Ebohr [prononcez Ibor] n’est plus une marque « chinoise » : c’est une marque internationale dont les actionnaires sont chinois – de même que Cartier est une marque française dont les capitaux sont sud-africains. L’arrivée sur les marchés occidentaux est imminente. Quand les Chinois débarqueront, les Suisses pleureront…

ORIS : Des heures bleues qui refusent de s’abandonner aux idées noires…

Si le bleu est le nouveau noir, il arrive que ce bleu soit tellement profond qu’il en devienne noir, un peu comme un ciel nocturne d’été qui aurait perdu ses étoiles : tout dépend de la lumière ambiante, mais, passé minuit, qui se soucie de la couleur d’un cadran ? Reste la suprême élégance de ce bleu qui refuse de s’abandonner au noir et d’un style intemporel que souligne le guillochage circulaire d’un cadran on ne peut plus classique, logé dans un boîtier (forcément rond) de 42 mm. Aux alentours de 1 200 euros sur cuir bleu, mouvement automatique suisse compris, c’est la montre de base de toute collection qui se respecte, celle qui est facile à porter et celle qui passera partout avec son étanchéité à 100 m…

MOOG : Puisqu’on vous dit que les femmes regardent d’abord la couleur du bracelet…

Pas encore très connue, Moog est une petite marque française – mais oui ! – qui monte, notamment en Asie où les consommatrices sont moins traumatisées par la notoriété des marques qu’en Europe. Moog, c’est une indéniable French Touch, avec ce petit je ne sais quoi qui pimente une proposition enrobée de mode aux allures pourtant plutôt conventionnelles. Le secret, c’est le plaisir de changer très facilement de bracelet de montre pour donner à celle-ci une toute autre allure. Ce concept Time to Change – en français, ce serait vraiment plus chic ! – est plébiscité par les fashionistas qui n’ont pas les moyens de changer de montre tous les mois : Mogg a tout simplement compris que les femmes achetaient plus la montre pour la couleur et la matière de son bracelet que pour le style de son cadran [ça compte à peine] ou pour la qualité de sa mécanique [ça compte encore moins]. Toute l’astuce est de pouvoir changer facilement le bracelet, sans y laisser le précieux vernis de ses ongles. In the Mood for Moog ?

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MANUFACTURE ROYALE : L’élégance philosophique d’une montre voltairienne…

Officiellement, la manufacture royale dont il est question ici – celle de Voltaire, qui vendait ses montres aux cours du monde entier – est née en 1770, aux portes de Genève, mais en territoire français. Intéressons-nous plutôt à la renaissance de la Manufacture royale, qui a rebaptisé 1770 cette montre de stricte facture néo-classique (43 mm pour le boîtier rond en acier, mouvement mécanique « manufacture », c’est-à-dire entièrement fait maison, valorisation visuelle du tourbillon volant et de ses éléments en silicium à 7 h, aiguilles « glaive »), que le choix du cadran ardoise rend encore plus élégant. La réserve de marche est de quatre jours et demi (intervalle entre deux remontages manuels de la montre). On notera la qualité du design, signé Eric Giroud, un des Wonder Boys de la jeune horlogerie contemporaine, mais également la qualité des finitions, puisque tous les composants sont repris et travaillés à la main. De quoi satisfaire les collectionneurs les plus exigeants – du moins ceux qui se risquent hors des sentiers battus de l’hyper-marketing mainstream

TISSOT : Toucher, c’est gagner pour rester dans les temps du Soleil…

La montre T-Touch est une des seules vraies légendes horlogères du XXIe siècle. C’était même la première bonne surprise dans les vitrines du nouveau millénaire. Au départ, personne – pas même la marque – ne croyait à cette technologie tactile, qui anime du bout d’un doigt les différentes fonctions de la montre : il suffit de toucher le cadran au bon endroit pour afficher le calendrier du jour, du mois et de l’année, l’alarme, le double fuseau horaire, le baromètre pour la météo, l’altimètre, le chronographe ou la boussole. Presque dix millions de montres plus tard, cette avancée tactile – qui annonçait les prochaines smartwatches – s’offre le renfort de l’énergie solaire pour renforcer l’accumulateur de la montre, dans un boîtier en titane parfaitement portable et un choix de bracelets (caoutchouc, titane, cuir, textile) capable de séduire tout le monde. Ne le répétez pas : c’est souvent la montre que les grands patrons des plus grandes marques portent le week-end, pour se détendre de leurs précieux, pesants et coûteux objets de parade prestigieusement griffés…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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