Air France, SNCF : vers la fin des avantages aux salariés ?

Se dirige-t-on vers la fin des "privilèges" pour les salariés d’Air France, de la SNCF ou d’EDF ? Selon Le Parisien, les deux premières auraient entamé des discussions en vue de réduire fortement les avantages accordés à leurs travailleurs, du ticket d’avion à prix réduit au billet de train gratuit pour toute la famille.

La direction d’Air France va réunir jeudi les organisations syndicales pour évoquer la remise en cause des tarifs préférentiels appliqués à ses quelque 50 000 salariés, selon Le Parisien, qui bénéficieraient de réductions allant jusqu’à - 85 %. Une décision qui intervient dans un contexte difficile, avec une possible suppression de 2 500 postes d’ici 2014.

La SNCF aurait entamé des discussions similaires, selon Le Parisien, visant à remettre en cause les "facilités de circulation" de ses employés, comme elles sont appelées en interne. Les travailleurs et leurs proches peuvent notamment bénéficier de huit aller-retours gratuits par an. Un avantage qui s’appliquerait à près de 850 000 personnes au total, représentant chaque année 140 millions d’euros de manque à gagner pour la compagnie ferroviaire, selon un rapport de la Cour des comptes publié en début d’année.

Chez EDF, rien ne semble indiquer que la direction réfléchisse elle aussi à de telles mesures. L’entreprise a cependant été épinglée par la Cour des comptes en février au sujet de son "tarif agent" permettant à ses employés de régler des factures seize fois moins coûteuses que celles des consommateurs normaux, d’après les calculs de la juridiction. Un manque à gagner qui aurait atteint 381 millions d’euros pour EDF en 2010.

De leur côté, salariés et syndicats rappellent que ces avantages servent d’abord à compenser leurs faibles salaires et leurs tâches pénibles, et que de telles privilèges existent aussi dans le privé. A Air France, une pétition circule déjà pour faire remonter le mécontentement, tandis que les syndicats de cheminots agitent déjà la menace de la grève. "La dernière fois que la direction a envisagé de toucher aux facilités de paiement, plus de la moitié des cheminots de l'entreprise ont signé une pétition. Aujourd'hui, nous sommes prêts à descendre dans la rue et à faire grève pour défendre nos avantages", a prévenu Eric Chollet, de la CFDT cheminots, à Europe 1. "On ne vole personne, c’est un droit social", a expliqué Gilbert Carrel de la CGT-cheminots au Figaro.