NSA : Washington reconnaît avoir violé la loi... mais en raison d'un "problème technique"

Deux mois après les premières révélations d'Edward Snowden, l'administration Obama a reconnu mercredi que l'Agence nationale de sécurité (NSA) a bien violé la loi entre 2008 et 2011 en interceptant illégalement des mails d'Américains sans liens avec le terrorisme. La surveillance excessive était "la conséquence d'un problème technologique (...) et non d'un excès de la NSA", a expliqué un responsable sous couvert d'anonymat, rapporte l'AFP.

Fin 2011, la justice a secrètement mis fin au programme d'espionnage Prism, jugé illégal au regard du 4e Amendement de la Constitution américaine qui protège contre des perquisitions et saisies non motivées. Le gouvernement a récemment annoncé la déclassification de cette décision, rendue par un juge de la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), le tribunal secret chargé de superviser les écoutes et de valider ou rejeter les programmes de la NSA.

Le recueil de ces communications était "la conséquence d'un problème technologique et non d'un excès de la NSA", a justifié un responsable du renseignement. "Il ne s'agit pas d'abus flagrants", ajoute-t-il, mais "d'un problème survenu par inadvertance et qui affecte un nombre relativement faible d'Américains". Quelque 56 000 mails de citoyens américains auraient ainsi été récoltés illégalement. Selon le Wall Street Journal, la NSA est techniquement capable d'intercepter 75% du trafic Internet américain, dans le but d'identifier des menaces étrangères.