La France est en plein naufrage et pourtant le pays ne s'est jamais endetté à des taux aussi bas <!-- --> | Atlantico.fr
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La France a emprunté à un taux inférieur à 2%
La France a emprunté à un taux inférieur à 2%
©Reuters

Historique

Les taux français à 10 ans ont battu ce lundi un nouveau record de faiblesse, à 1,72 %.

Enfin une bonne nouvelle pour la France ! Alors que la crise est actuellement à son plus fort, le pays se voit offrir une possibilité de rebondir. En effet, Paris a emprunté jeudi pour la pre­mière fois à un taux infé­rieur à 2% à échéance 10 ans sur le mar­ché lors d'une opé­ra­tion de moyen et long terme, selon les résul­tats com­mu­ni­qués par l'Agence France Trésor. La France a levé 2,006 mil­liards d'euros sur cette échéance de réfé­rence (octobre 2022) au taux de 1,94%, un plus bas his­to­rique, contre 2,10% lors de la der­nière opé­ra­tion simi­laire le 7 mars. Et depuis cette annonce, le taux continué de chuter : il était à 1,72% ce lundi.

Le taux d'emprunt de la France était déjà passé à plu­sieurs reprises sous 2% depuis décembre 2012 mais sur le mar­ché secon­daire (où s'échange la dette émise) mais jamais jusque-là lors d'une émis­sion obligataire. Au total, lors de l'opération de jeudi matin, la France a emprunté 6,971 mil­liards d'euros, béné­fi­ciant d'une forte demande des inves­tis­seurs, envi­ron trois fois supé­rieure à l'offre du Trésor. Le pays enten­dait emprun­ter entre 6 et 7 mil­liards d'euros. En dehors de l'échéance à 10 ans, le pays a levé 2,495 mil­liards d'euros à échéance 7 ans (avril 2020) au taux de 1,26% (contre 1,46% le 3 jan­vier) et 2,470 mil­liards à échéance 8 ans (avril 2021) au taux de 1,54% (contre 3,61% le 3 février 2011).

"La dette de la France se com­porte bien dans un envi­ron­ne­ment où la per­cep­tion du risque est un peu remonté en zone euro", après la crise à Chypre et du fait de l'impasse poli­tique en Italie, sou­ligne Patrick Jacq, stra­té­giste obli­ga­taire chez BNP Paribas. La dette fran­çaise attire par ailleurs tou­jours beau­coup d'investisseurs étran­gers, puisqu'elle est consi­dé­rée comme assez sûre et per­met d'obtenir un meilleur ren­de­ment que les obli­ga­tions allemandes.

"Il y a égale­ment un effet posi­tif lié aux nou­velles mesures de la Banque du Japon qui va four­nir de nom­breuses liqui­di­tés au mar­ché. Du coup, les inves­tis­seurs vont avoir ten­dance à rache­ter des obli­ga­tions de la zone euro, en par­ti­cu­lier celles jugées les plus sûres", selon M. Jacq. La banque cen­trale du Japon (BoJ) a décidé jeudi d'accélérer et ampli­fier ses mesures d'assouplissement, afin de dou­bler la base moné­taire en deux ans pour atteindre dans le même temps son objec­tif d'inflation de 2%. Cela pas­sera notam­ment par une aug­men­ta­tion des achats excep­tion­nels d'obligations d'Etat de 50 000 mil­liards de yens par an (410 mil­liards d'euros), en éten­dant la gamme à toutes les matu­ri­tés, y com­pris celle de 40 ans.

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