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Croissance et déficit français: l'Allemagne s'inquiète
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Tensions

Selon nos voisins, le gouvernement français ne s'attaque pas de manière directe au rétablissement de l'économie

Les allemands s'inquiètent pour la France. Selon l'agence reuters, le ministre des finances W. Schäuble aurait demandé aux experts allemands de plancher sur un rapport contenant des pistes de réformes pour la France. L'hebdomadaire allemand Die Zeit, à l'origine de l'information, expliquait que les "sages" devaient trouver des solutions pour aider la France à retrouver le chemin de la croissance et à réduire ses déficits. Coté allemand, l'information a été démentie. Selon Libération, l'Allemagne serait de plus en plus inquiète face à la dégradation de la situation économique française. Moscovici a tenu à dissiper tout malentendu. Selon lui, " les choses vont bien entre la France et l'Allemagne ".

Certes, la croissance française reste nulle mais la situation n'égalerait pas encore celle traversée par les pays d'Europe du Sud. La France bénéficie toujours de la bienveillance des marchés et des agences de notations, tout comme l'Allemagne et les Etats-Unis. Pourquoi les allemands s'inquiètent-ils ? Il y a probablement deux raisons à cela. La première est économique : la France est le premier partenaire commercial de l'Allemagne. Du coup, si la demande française stagne, les exportations allemandes baissent. Enfin, depuis l'élection de François Hollande, notre pays s'éloigne des standards allemands et notamment de la voie tracée par le chancelier Gerhard Schroder.

Lars Feld, l'un des membres du comité des sages allemands explique : "les inquiétudes s'accumulent en raison du manque d'action du gouvernement français sur la réforme du marché du travail (...) Le principal problème en ce moment, ce n'est plus la Grèce, l'Espagne ou la l'Italie, c'est devenu la France parce qu'elle n'a rien entrepris de nature à rétablir sa compétitivité, au contraire, elle va dans l'autre direction".

Ce n'est pas la première fois que ce constat cinglant surgit en Allemagne. En avril dernier, juste avant les élections présidentielles françaises, les économistes de la banque Berenberg écrivaient : les deux questions clé pour l'Europe restent les mêmes : "La France va-t-elle enfin se réformer?" et "La crise va-t-elle contaminer l'Espagne et l'Italie ?". "Grâce à une démographie plus favorable (un taux de fécondité de 2 contre 1,3 en Allemagne), la France pourrait dépasser aisément l'Allemagne à condition qu'elle réforme son marché du travail, sa fiscalité et son système éducatif ", assuraient-ils.
Les réformes de l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, même si elles ont fini par payer, ont été extrêmement douloureuses. Le renouveau de l'économie allemande s'était traduit par une stagnation sans précédent des salaires et une remontée de la précarité. François Hollande ne prendra pas le risque de s'engager dans cette voie.

Les finances publiques sont aussi un motif de discorde entre les deux pays. Selon les prévisions d'automne de la Commission européenne, notre pays ne sera pas en mesure de tenir son objectif de réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB en 2013. Bruxelles prévoit un dérapage à 3,5% l'année prochaine. Il faudra donc renégocier avec Bruxelles les objectifs français

Lu sur l'Expansion

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