Fuite des grands patrons : Bernard Arnault dément changer de résidence fiscale, mais le débat sur la taxe à 75% est relancé<!-- --> | Atlantico.fr
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L'homme d'affaires s'était déjà exilé pendant trois ans aux États-Unis après la victoire de François Mitterrand en 1981.
L'homme d'affaires s'était déjà exilé pendant trois ans aux États-Unis après la victoire de François Mitterrand en 1981.
©MICHEL EULER / POOL / AFP

Provocation

Exil fiscal, provocation ou simple volonté de développer ses investissements en Belgique ? L'homme le plus riche de France a en tout cas provoqué le débat.

[Mis à jour à 16h]

Le patron de LVMH a réaffirmé dimanche qu'il continuera "comme tous les Français" à payer ses impôts dans l'Hexagone et récusé toute "interprétation politique" à sa démarche.

[Mis à jour à 14h]

Le député PS Jean-Christophe Cambadélis a évoqué une "évasion morale par rapport aux problèmes que rencontre la France" sur radio J. Il a proposé la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur l'évasion fiscale.

[Mis à jour le 9 septembre]

Selon une source proche du dossier qui s'est exprimé pour l'AFP, le Groupe Arnault projetterait d'investir en Belgique dans "un domaine qui doit être sensible" et qui "serait facilité par le fait que Bernard Arnault" obtienne la nationalité belge.

François Fillon juge que le gouvernement est responsable de la colère des grands patrons : "Quand on prend des décisions stupides, on arrive à ces résultats effrayants", déclarait-il lors de son déplacement au campus régional des jeunes UMP au Touquet.

Selon un conseiller de l'Elysée qui s'est confié au JDD, la sortie de Bernard Arnault et la polémique autour de la taxe à 75% "anti riches" risque de couter cher au gouvernement : "il a allumé la mèche et cela va être très compliqué à piloter."

Dans son discours de Lomme samedi dans le Nord, Martine Aubry a pointé du doigt "ceux qui nous donnent des leçons sur le cout du travail alors qu'ils gagnent plus de 10 millions d'euros par an." Harlem Désir de son côté a noté que "quand on aime la France, on ne la quitte pas par gros temps".

Le comportement de Bernard Arnault est tout simplement "immoral", selon François Chérèque, le secrétaire généra de la CFDT


Bernard Arnault a démenti sa volonté de changer de résidence fiscale. Mais personne n'est dupe du signal politique que le grand patron vient d'envoyer en direction du nouveau gouvernement socialiste. L'homme d'affaires s'était déjà exilé pendant trois ans aux États-Unis après la victoire de François Mitterrand en 1981.

Mais quel est le plan de Bernard Arnault ? S'il reste résident fiscal français, pourquoi acquérir la nationalité Belge ? Plusieurs hypothèses sont envisagées dans la presse française et la presse belge.

Le milliardaire souhaite peut-être faire une donation à ses enfants, en utilisant la fiscalité avantageuse en Belgique en matière de droits de succession. La nationalité belge est peut-être également un tremplin pour... s'installer à Monaco, ou il pourrait échapper à tout impôt. En effet, l'impôt n'est généralement pas basé sur la nationalité, mais sur le lieu de résidence. Cependant, les Français font exception à la règle à Monaco, en raison d'une convention fiscale : ces derniers paient comme partout ailleurs en France. En devenant Belge et en abandonnant par la suite la nationalité française, le milliardaire pourrait enfin échapper à cette convention et profiter des attraits de Monaco.

Voudrait-il faire construire à Bruxelles le siège de son groupe ? C'est en tout cas l'hypothèse de certains journaux belges, qui remarquent qu'il a récemment approché des architectes de renom en Belgique.

Bruno le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a son avis sur la question : "je ne pense pas que ce soient les 75% qui lui font quitter le pays". "Je pense qu'il fait partie de ces Français qui ne supportent pas que la gauche soit au pouvoir", a-t-il ajouté, parlant de "trahison" : "en temps de crise,  il ne faux pas donner de signe de trahison", a-t-il regretté dimanche au Grand Rendez-vous Europe1 – i>TELE – Le Parisien – Aujourd’hui en France.

"Je crois que l’empire qu’il a aujourd’hui est un empire qui s’est assis beaucoup sur la France, sur les citoyens", a précisé Bruno Le Roux. S’il ne veut pas s’exiler fiscalement, "alors il n’y aurait pas de problème. Si c’est simplement quelque chose qui vise à étendre un empire industriel comme on en parle… Mais je crois qu’il doit y avoir une clarification", a-t-il réclamé.

Le PCF a été le premier a réagir à l'annonce d'un possible exil fiscal dans la journée de samedi, dénonçant une "lache trahison".

Lu sur Le Parisien

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