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Le système Kadhafi en déroute
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Révolutions arabes

Le soutien des tribus à la contestation populaire risque d'être fatal au leader libyen

Mouammar Kadhafi est vraisemblablement en train de récolter ce qu'il a semé il y a plus de 40 ans.
Lors de son coup d'Etat de 1969, le leader libyen a en effet "enlevé tout poids politique aux tribus, mais n’a pas réussi à leur ôter leur force et leur influence". Ce qui est aujourd'hui en train de se retourner contre lui, selon Hasni Abidi, directeur de Centre d'études sur le monde arabe et méditerranéen, qui explique à France 24:

"A l’instar de l’armée, les chefs tribaux peuvent avoir un impact très important dans ce mouvement, jusqu’à pouvoir faire basculer le régime. Ils légitiment la contestation et, par leur adhésion, sont capables d’élargir considérablement les rangs de la révolte. Ils représentent une sorte de caution morale et sociale, un refuge face à l’absence totale d’institutions de l’État Libyen".

Le système Kadhafi repose aujourd'hui sur trois piliers: le Congrès national (émanation des comités populaires), les comités révolutionnaires (la garde prétorienne du "Guide suprême") et une armée désunie, faite d'une "juxtaposition d'unités militaires" comme le rappelle Pierre Rousselin sur son blog. Le chef de la "Djamahiriyya libyenne" appuie son autorité sur ces trois pôles concurrents qu'il privilégie de manière alternative. Trois pôles largement infiltrés par les chefs tribaux.

Or, l'alliance des trois grandes tribus de la Libye est en train de se rompre, selon Senoussi el Fikri, l'auteur de "Le système politique libyen" cité par Echorouk OnlineC'est l'une des principales raisons qui explique que le régime vacille. Ainsi, Akram al-Warfall, chef de la tribu Warfala (la plus importante en nombre), a d'ores et déjà pris ses distances avec Mouammar Kadhafi. La tribu originaire de la région de Benghazi, berceau de la révolte actuelle, dispose de solides entrées dans l'armée et soutient ouvertement la contestation.

Si la tribu Kadhafa, la plus armée, reste fidèle au leader libyen, la tribu Makhara, dont le chef a été écarté du pouvoir en 1993, pourrait rapidement rejoindre les manifestants. Les jours du système Kadhafi (au moins dans sa forme actuelle) semblent dès lors comptés. D'autant que le très influent cheikh qatari Youssef Al-Qardaoui, 85 ans, a émis, ce lundi, une fatwa, appelant l'armée libyenne à assassiner Mouammar Kadhafi.

Lu sur Echorouk Online

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