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Face à David Cameron, François Hollande en appelle à la "cohésion des Européens"
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Impertinent

Le Premier ministre britannique a critiqué, en marge du G20, le projet de François Hollande de taxer à 75% les Français les plus fortunés.

David Cameron joue la provocation. Après avoir critiqué le projet de François Hollande de relever l'imposition des contribuables les plus riches,  le Premier ministre britannique s'est dit prêt, lundi 18 juin, à accueillir les entreprises qui fuiraient l'impôt en France. 

"Quand la France instituera un taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu nous déroulerons le tapis rouge, et nous accueillerons plus d'entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni", a déclaré David Cameron devant une assemblée de dirigeants d'entreprise à Los Cabos (Mexique), en marge du sommet du G20. "Cela paiera nos services publics et nos écoles", a-t-il estimé.

David Cameron avait rappelé auparavant qu'il avait au contraire abaissé l'imposition des très hauts revenus en Grande-Bretagne.

Réplique cinglante de la délégation française : "Je ne sais pas comment on peut dérouler le tapis rouge au travers du channel, il risque de prendre l'eau (...) Je pense que c'est un propos qui lui a échappé", a ironisé le ministre du Travail, Michel Sapin.

François Hollande a répondu mardi aux propos du Premier ministre britannique, annonçant "nous ferons la comparaison", au sujet des politiques fiscales française et anglaise.

"Chacun doit être responsable de ce qu'il dit, je le suis. Dans un moment où la cohésion des Européens doit être forte, je ne ferai rien qui puisse l'ébrécher", a déclaré François Hollande depuis Los Cabos."Ma responsabilité dans ce sommet est de faire en sorte qu'il y ait une confiance dans l'Europe (...). Donc, je ne m'échapperai en aucune manière des objectifs trop importants. L'Europe et le monde s'inquiètent, rien ne me fera détourner de mon objectif", a-t-il ajouté.

Le député PS Claude Bartolone a également choisi d'accueillir les propos du Premier ministre britannique avec ironie, jugeant qu'il s'agissait d'une "phrase d'après-dîner".

"C'est triste de voir la Grande-Bretagne avoir comme ambition d'être la paradis fiscal de l'Europe", a estimé de son côté Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

"Ce que je peux répondre à cette affirmation du Premier ministre britannique, c'est qu'il y a des patrons français qui sont des patriotes, il y a dans l'arsenal des mesures que nous allons prendre en faveur des entreprises, des mesures qui favoriseront l'investissement et qui inciteront les entreprises à rester en France", a pour sa part commenté le ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, sur Canal +.

François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, a réagi avec humour, sur son compte Twitter, à l'invitation de David Cameron : "Carton rouge pour le tapis rouge de perfide Cameron. On recherche d'urgence la finesse de l'humour British !"

D'autres ont pourtant accueilli les propos de David Cameron non sans enthousiasme, notamment dans les milieux patronaux.

Si Laurence Parisot, la présidente du Medef, a raillé "le style direct des Anglais et de David Cameron en particulier", elle n'a pas manqué de critiquer à demi-mot le gouvernement : "Si je vous dis tout ce que je vous dis ce matin, c'est parce que moi je ne veux pas que des entreprises françaises marchent sur ce tapis rouge".

"Je veux une économie française forte, je veux une France prospère, je veux des entrepreneurs qui puissent multiplier des projets sur notre territoire, et au-delà bien sûr, mais avec comme base notre territoire, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse mardi. Je veux aussi qu'il y ait un esprit entrepreneurial français, pas question que l'esprit entrepreneurial soit un monopole de nos amis britanniques."

Le mouvement patronal Ethic s'est pour sa part ouvertement félicité des déclarations du Premier ministre britannique : "S'il faut remercier David Cameron, ce n'est pas pour inciter les entreprises à fuir la France mais bien parce que sa déclaration provocante tombe au bon moment", a jugé la présidente du mouvement, Sophie de Menthon, avant d'ajouter que "les Etats aussi sont en concurrence, notamment fiscale, et ce même dans l'Union européenne".

François Hollande s'est engagé pendant la campagne présidentielle à porter à 75% le taux de l'imposition pour les revenus au-delà d'un million d'euros. Son équipe avait précisé que pour les contribuables concernés, cela pourrait s'accompagner de plafonds sur certains impôts directs.

Lu sur Le Nouvel Obs

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