Soupçons de financement libyen : Ziad Takieddine affirme avoir été « manipulé » par les juges dans le but d’incriminer Nicolas Sarkozy<!-- --> | Atlantico.fr
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Ziad Takieddine financement libyen juge Tournaire Nicolas Sarkozy Liban
Ziad Takieddine financement libyen juge Tournaire Nicolas Sarkozy Liban
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

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Selon des informations de BFMTV, Ziad Takieddine affirme que des juges lui ont proposé un arrangement : il devait faire des déclarations à charge contre Nicolas Sarkozy, en échange de quoi les magistrats lui garantissaient une peine plus faible dans le dossier Karachi.

Nouvelles révélations dans l’affaire des soupçons de financement libyen. BFMTV et Paris Match ont pris connaissance ce mercredi 23 décembre de nouvelles déclarations de l’homme d’affaires Ziad Takieddine. Ces déclarations ont été validées par un notaire et portent le cachet du ministère des Affaires étrangères libanais, selon des informations de BFMTV. D'après nos confrères, Ziad Takieddine indique avoir passé un arrangement avec les juges d'instruction français chargés du dossier impliquant Nicolas Sarkozy dans des soupçons de financement de sa campagne présidentielle en 2007:

« Les juges français ont fait de moi un personnage du type « Al Capone » [...] Je tiens à rétablir la vérité […] Aujourd’hui je conteste tout ce que j’ai pu dire car j’ai été manipulé par des juges qui ne veulent pas connaître la vérité mais qui veulent détruire un ancien président pour des raisons que je ne connais pas, des juges qui ont détruit ma vie et ma réputation ».

Ziad Takieddine était en fuite au Liban pour échapper à sa condamnation à de la prison ferme en France dans le dossier Karachi. Ziad Takieddine a fait ses confessions auprès de son avocat, le 14 décembre dernier, en présence d'un officier ministériel libanais.

L’homme d’affaires affirme que les juges Serge Tournaire et Renaud Van Ruymbeke lui avaient garanti qu’il ne serait pas condamné à plus de deux ans de prison dans l’affaire Karachi s’il leur fournissait « des déclarations erronées et à charge contre Nicolas Sarkozy ».

Or, Ziad Takieddine ayant finalement été condamné à 5 ans de prison en juin dernier dans l’affaire Karachi, il a décidé de révéler cet accord avec les magistrats « qui n’a pas été respecté ».

Selon ses nouvelles déclarations, Ziad Takieddine a été présenté au juge Tournaire en 2013 par Renaud Van Ruymbeke. Lors de cette rencontre, « Serge Tournaire m’a fait comprendre que si je pouvais accuser M.Sarkozy et sa garde rapprochée, je m’en sortirais la tête haute dans le dossier Karachi et que mes biens me seraient restitués. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de participer à l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et que je n’ai pas hésité à accuser Nicolas Sarkozy et Claude Guéant ».

Trois ans plus tard, Ziad Takieddine a pourtant réitéré ses accusations dans les colonnes de Mediapart. Il affirmait à l’époque avoir transporté, au cours de trois voyages entre novembre 2006 et début 2007, 5 millions d'euros. Ces valises auraient été pour les deux premières déposées directement dans le bureau de Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur.

Au mois de novembre dernier, Ziad Takieddine a pourtant fait volte-face et a retiré l’ensemble de ses accusations sur le prétendu financement libyen dans un entretien à Paris Match et BFMTV. Depuis il met en cause le juge Tournaire.

« Je le dis haut et fort, ce juge Tournaire a bien voulu tourner ça à sa manière et me faire dire des propos qui sont totalement contraires aux propos que j'ai dits. [...] Il n'y a pas eu de financement de campagne présidentielle de Sarkozy ».

Ziad Takieddine a multiplié les accusations lors de déclarations floues et souvent contradictoires dans cette affaire.

A ce jour, Ziad Takieddine reste mis en examen dans l'affaire des financements libyens et fait par ailleurs l'objet d'un mandat d'arrêt français pour s'être enfui au Liban après avoir été condamné dans l'affaire Karachi.

Nicolas Sarkozy  est également mis en examen dans ce dossier des chefs de « corruption », « recel de détournements de fonds publics [libyens] », « financement illicite de campagne électorale » et « association de malfaiteurs ».

Reste à savoir si Ziad Takieddine pourra être entendu par la justice française dans les mois à venir.

BFMTV

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