L'agriculture au défi du SARS Cov-2

On peut d'or et déjà saluer l'abnégation de la profession dont l'absentéisme, en cette période compliquée, ne dépasse pas les 8%. Pourtant le confinement généralisé pourrait bien avoir des effets pervers qui inquiètent les agriculteurs. Ce qui pourrait mettre à mal la bonne tenue des flux. En effet la limitation des déplacements en France, mais aussi intra-UE vont entrainer une carence de main d'œuvre pour les mois à venir. Or, selon le Ministre de l'agriculture, c'est environ 200 000 travailleurs saisonniers, nécessaires aux récoltes, qui pourraient manquer à l'appel.

Les problématiques liées au confinement ne concernent pas que la main d'œuvre directe mais se répercute sur l'ensemble de la chaine de valeur : transport, distribution, restauration.... Tous ces secteurs ont été cruellement touchés par les mesures de confinement. Or en moins de deux semaine certains secteurs agricoles comme le lait, les fraises, les asperges ont connus des pertes de production de l'ordre de 50%. Certains secteurs, telle l'horticulture ont perdus près de 80% de leur chiffre d'affaire, ou bien les éleveurs de volailles de l'Ain qui ont perdus près de 90% de leur clientèle.

Une situation qui pourrait en revanche voir s'affirmer les circuits courts telle que la petite distribution locale ou bien les achats directement sur les sites de production. Quoi qu'il en soit, à l'issue de cette crise, l'Etat ne pourra pas faire l'économie d'une redéfinition de la politique agricole nationale dont cette crise sanitaire démontre clairement les limites.