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L’association L’Arche révèle des abus sexuels qu'aurait commis Jean Vanier, son fondateur
©Justin TALLIS / AFP

Enquête

L’organisation a mené une enquête interne. Six femmes se disent victimes de Jean Vanier.

Cette fois, la révélation vient de la structure même. L'association L'Arche, celèbre dans le monde entier pour son activité d'acceuil des personnes ayant une déficience intellectuelle, a dévoilé samedi une enquête interne concernant son fondateur, le canadien Jean Vanier. Il est accusé d'abus sexuels sur plusieurs femmes.

Selon l'association, Jean Vanier, décédé l'an dernier, aurait sur la période 1970-2005 "entretenu des relations sexuelles manipulatrices avec au moins six femmes adultes et non handicapées". Jean Vanier "a initié des relations sexuelles, généralement dans le cadre d'un accompagnement spirituel, et dont certaines ont gardé de profondes blessures", explique l'Arche internationale dans un communiqué. "Ces agissements indiquent une emprise psychologique et spirituelle de Jean Vanier sur ces femmes et soulignent son adhésion à certaines des théories et pratiques déviantes du père Thomas Philippe", lui même soupçonné d'agressions sexuelles, ajoute l'Arche.

Le rapport révèle aussi que Jean Vanier a caché pendant des décennies d'autres abus sexuels commis par le cofondateur de L'Arche, le prêtre Thomas Philippe, son père spirituel : "Jean Vanier connaissait les pratiques sexuelles et les théories déviantes initiées par le père Thomas Philippe et il les a lui-même exercées", écrivent les enquêteurs.

 Les investigations, menées par un organisme indépendant, ont été initiées en 2016 après un premier témoignage d'une femme décrit comme "inquétant". Un autre témoignage aurait suivi au mois de mars 2019. "Rien dans l’enquête ne permet de penser que des personnes en situation de handicap ont été concernées", précise L'Arche.

"Nous sommes bouleversés par ces découvertes et nous condamnons sans réserve ces agissements en totale contradiction avec les valeurs que Jean Vanier revendiquait par ailleurs", ont écrit les responsables de l'Arche Internationale, Stephan Posner et Stacy Cates Carney, dans une lettre adressée aux membres de l'organisation. "Nous voulons dire aussi notre gratitude aux femmes qui, il y a quelques années, ont brisé ce silence au sujet du père Thomas Philippe et ont ainsi aidé d'autres à se libérer d'un fardeau injuste de honte et de peine", ajoutent-ils avant de demander "pardon".

Radio Canada

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