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Des armes françaises seraient utilisées au Yémen, selon une note "confidentiel Défense"
©MOHAMMED HUWAIS / AFP

Révélations

L'enquête de Disclose et de la cellule investigation de Radio France contredit le discours officiel du gouvernement français sur l’absence d’armes françaises dans la guerre au Yémen.

Disclose (média d’investigation à but non lucratif) et la cellule investigation de Radio France ont eu accès au rapport de 15 pages classé "confidentiel Défense" de la Direction du renseignement militaire (DRM), daté du 25 septembre 2018. Selon franceinfo qui publie ce lundi 15 avril leur enquête, les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, sont bien utilisées dans la guerre que mènent les deux pays au Yémen, contre les rebelles houthis, une minorité chiite soutenue par l’Iran.

Une carte des zones à risques

Chars Leclerc, obus flèche, Mirage 2000-9, radar Cobra, blindés Aravis, hélicoptères Cougar et Dauphin, frégates de classe Makkah, corvette lance-missiles de classe Baynunah ou canons Caesar… La note du renseignement militaire français,  intitulée "Yémen - Situation sécuritaire" et transmise au gouvernement le 3 octobre 2018, énumère les armements fournis aux Saoudiens et aux Émiriens qui seraient impliqués dans le conflit. Elle établit aussi une carte des zones à risques dans lesquels les civils yéménites sont susceptibles d’être touchés par ces derniers.

Ainsi, ce rapport contredit "la version des autorités françaises d’une situation 'sous contrôle' et d’une utilisation uniquement "défensive" de l’armement français au Yémen", écrit franceinfo. Et d'ajouter : "Bien qu’étant informé de ces risques, l’État français poursuit ses livraisons. Ainsi, 147 canons devraient être expédiés vers le royaume saoudien d’ici 2023". En outre, Disclose et la cellule investigation de Radio France affirment, en s'appuyant sur la même note, que "des bateaux français engagés dans le blocus maritime". "Ce qui empêche l’aide humanitaire de nourrir et de soigner 20 millions de Yéménites", indique franceinfo.  

Matignon n'a "pas connaissance de victimes civiles" résultant de l'utilisation d'armes françaises

Contacté par Disclose et la cellule investigation de Radio France, Matignon a expliqué que les "exportations de matériels militaires" avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis "ne se sont pas interrompues en bloc après 2015, mais [que] leur autorisation au cas par cas fait naturellement l’objet d’une vigilance renforcée", précise franceinfo. Le cabinet du Premier ministre Edouard Philippe a également ajouté que "la coalition arabe lutte aussi contre Daech et al-Qaïda dans la Péninsule arabique, qui sont présents au Yémen et qui représentent une menace pour notre propre sécurité" et que "des actions offensives sont régulièrement menées depuis le Yémen vers le territoire de nos partenaires de la région".

"Les risques pour les populations civiles sont évidemment en tête des critères d’examen pris en compte [dans l’exportation de matériel de guerre]", ajoute-t-il, insistant sur "l’importance que les armées [françaises] accordent au droit international humanitaire dans la conduite de nos opérations. Ce sont des exigences que nous faisons valoir auprès de nos partenaires émiriens et saoudiens, auxquels incombent la responsabilité de les respecter". Et de conclure : "À notre connaissance, les armes françaises dont disposent les membres de la coalition sont placées pour l’essentiel en position défensive, à l’extérieur du territoire yéménite ou sur des emprises de la coalition, mais pas sur la ligne de front. Nous n’avons pas connaissance de victimes civiles résultant de leur utilisation sur le théâtre yéménite".

franceinfo

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