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Carlos Ghosn arrêté encore une fois au Japon, il réclame l'aide du gouvernement français
©KAZUHIRO NOGI / AFP

Acharnement judiciaire ?

L'ancien président de Renault-Nissan a été une nouvelle fois interpellé au Japon. Les magistrats de Tokyo ont demandé à Carlos Ghosn de se soumettre à un interrogatoire sur des paiements suspects. Il a également accordé une interview à TF1/LCI quelques heures avant ce nouveau rebondissement.

Carlos Ghosn est confronté à une nouvelle épreuve judiciaire. Ce matin, avant six heures, l'équipe du procureur de Tokyo, composée d'une dizaine d'hommes, a pénétré dans l'appartement qu'il loue depuis sa remise en liberté au début du mois de mars. Il est depuis entendu par les procureurs. 

De nouvelles charges pèsent contre Carlos Ghosn. Elles portent sur des commissions suspectes versées par Nissan au distributeur Renault-Nissan à Oman. Une partie aurait pu servir à des fins personnelles. Des suspicions pèsent sur un investissement dans la start-up Shogun, dont son fils Anthony est un des cofondateurs, ainsi que sur l'achat d'un yacht. 

Carlos Ghosn avait créé un compte Twitter sur lequel il avait annoncé qu'il donnerait une conférence de presse le 11 avril prochain afin de livrer sa version des faits qui lui sont reprochés. 

Après son arrestation le 19 novembre dernier, il avait été remis en liberté sous caution le 5 mars. Carlos Ghosn était déjà sous le coup de trois inculpations pour déclarations inexactes de revenus entre 2010 à 2018, dans des documents remis par Nissan aux autorités financières, et pour abus de confiance. Il avait été libéré après le paiement d'une caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros).

La presse japonaise avait indiqué récemment que le "volet Oman" de cette affaire était considéré par les procureurs comme un des motifs les plus sérieux de réarrestation. 

Carlos Ghosn a accordé une interview exclusive à TF1 / LCI avec le journaliste François Xavier-Ménage. Cet entretien a été réalisé quelques heures avant son interpellation. L'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan clame son innocence et dénonce des attaques orchestrées "par certaines personnes à l'intérieur de Nissan". 

Carlos Ghosn s'est exprimé sur sa situation dans le cadre de cet entretien : 

"Je suis combatif et innocent, c'est dur. (…) Il y a beaucoup de mensonges. Il y a un acharnement depuis le début de mon arrestation. (…) Il y a eu une démolition systématique, quelques personnes à l'intérieur de Nissan en sont à l'origine. Ils bénéficient de complicités à l'extérieur de Nissan. (...) Ils agissent à l'extérieur du Japon et notamment en France". 

Dans le cadre de cette interview pour LCI et TF1, Carlos Ghosn a demandé l'aide de la France : 

"J'appelle le gouvernement français à me défendre et à défendre mes droits en tant que citoyen". 

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, ce jeudi, Bruno le Maire a déclaré qu'il voulait la "transparence totale" dans l'affaire Carlos Ghosn. Selon lui, l'ex PDG de Renault-Nissan est "un justiciable comme les autres".

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé que de nouveaux éléments ont été transmis à la justice française dans le cadre de l'affaire Carlos Ghosn : 

"Il y a de nouveaux éléments qui sont apparus qui étaient suffisamment importants pour mériter d'être transmis à la justice. Je ne peux pas me prononcer sur ces éléments". 

Dans un communiqué, Carlos Ghosn dénonce "une nouvelle manœuvre de certains individus chez Nissan" qui vise à l'empêcher de se défendre "en manipulant les procureurs". 

Carlos Ghosn a indiqué une nouvelle fois qu'il était innoncent :  

"Pourquoi venir m’arrêter alors que je n’entravais en rien la procédure en cours sinon pour me briser? Je suis innocent. Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés. Après avoir été emprisonné à tort pendant 108 jours, mon plus grand espoir aujourd’hui est de pouvoir bénéficier d’un procès équitable. J’étais déterminé à me battre et à présenter enfin les arguments de ma défense lors d’une conférence de presse la semaine prochaine. Je reste persuadé que si ma demande d’être jugé équitablement est respectée, je serai innocenté". 

Carlos Ghosn pourrait connaître une nouvelle période de détention dans les porhcains jours. Le procès, anticipé pour septembre, pourrait être repoussé. 

Ce nouveau rebondissement intervient après le refus du conseil d'administration de Renault de verser une retraite chapeau à Carlos Ghosn. L'ancien PDG avait fait valoir ses droits à la retraite en envoyant sa lettre de démission. Cette retraite chapeau s'élevait à 765.000 euros par an jusqu'à sa mort, selon des estimations de Proxinvest, un cabinet de conseil aux actionnaires.

Selon des informations deFranceinfo, Carlos Ghosn a de nouveau été incarcéré dans la journée à Tokyo.

LCI

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