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Vasileios Vasileiou : le pilote grec qui a survécu aux talibans grâce à son lit !
©Vasileios Vasileiou

Imbattable à cache-cache

Dans un entretien avec la BBC, il raconte comment il a réussi à survivre à cette attaque du 20 janvier 2018.

C'est le genre de scénario qu'on voit généralement dans les films. Il y a un peu plus d'un an, Vasileios Vasileiou survivait à l'attaque par des talibans de l’hôtel Intercontinental de Kaboul en Afghanistan qui a fait plus de 40 morts. L'hôtel de luxe avait soigneusement choisi par les assaillants, car beaucoup de visiteurs étrangers y séjournent. Il a raconté son incroyable histoire à la BBC.

Vasileios Vasileiou arrive à Kaboul le 20 janvier au petit matin. Le destin le sauve une première fois quand, fatigué après une petite nuit la veille, il décide de dîner en compagnie de son ami Michael à 18h au lieu de 20h30 habituellement. A 19h30, le pilote grec a fini son repas et monte dans chambre numéro 522, au cinquième et dernier étage. Une heure plus tard, les talibans pénètrent dans l'hôtel et tirent immédiatement sur tous ceux qui se trouvent dans le hall et la salle à manger. Endroit il aurait dû être en temps normal.

Les assaillants montent ensuite étage par étage, ouvrant les chambres et exécutant toutes les personnes s'y trouvant. Dans un premier temps, Vasileios ouvre la porte de son balcon pour faire croire qu'il s'est échappé, plaque un matelas contre la porte pour se protéger des grenades et se cache derrière les rideaux. Il entend des gens courir dans les couloirs, mais aussi sur le toit où les talibans repoussent les hélicoptères des forces internationales. Ces derniers décident ensuite de faire de la chambre 521, juste à côté de la sienne, le centre des opérations.

Piégé entre les balles et la fumée

Des coups de feu sont alors tirés contre sa porte. Il décide de changer de cachette pour assurer sa protection. C'est là que le destin le sauve une seconde fois, puisque sa chambre comporte deux lits. Vasileios se cache sous celui qui avait encore son matelas. Le lit étant surélevé de dix centimètres, il se colle au sommier à l'aide des ses mains et orteils, portant ainsi tout son poids.

Quatre terroristes pénètrent dans sa chambre et se dirigent immédiatement sur le balcon, son plan a marché. Puis ils tirent sur le lit vide et le retournent pour voir si quelqu'un s'y cache et repartent. Aucun contrôle du lit où est caché Vasileios n'est effectué. Immobile, il entend les clients et le personnel de l'hôtel se faire exécuter dans les autres chambres, sous les rires des assassins.

Mais le scénario catastrophe ne s'arrête pas là. Un feu est allumé au cinquième étage provoquant beaucoup de fumée. Les tirs se calment, Vasileios décide alors de bouger pour ne pas mourir asphyxié. Il se dirige sur le balcon, mais au moment où il essaye d'attraper des câbles de télévision qui pendent du toit, deux tirs retentissent. Une première balle passe à environ 20 centimètres de son épaule gauche, la seconde à 50 centimètres, finissant chacune leur trajet dans la vitre derrière lui. Les tireurs d'élite, qui l'avaient sans doute pris pour un terroriste, l'ont manqué. Pour la troisième fois il est sauvé par le destin.

La fumée de l'incendie est ensuite devenue plus intense. Vasileios a alors utilisé ses connaissances de pilote pour s'en sortir. Il asperge d'eau et de lait des chiffons, se les met contre la bouche et dans le nez pour filtrer la fumée, et passe la nuit dans le double fond du lit. Il n'a pas bougé d'un millimètre de toute la nuit. Des terroristes se sont même assis sur son lit sans jamais le remarquer.

Au petit matin, les mitrailleuses d'un char des forces internationales cible la chambre 522. L'incendie devient alors de plus en plus intense, l'air est de moins et moins respirable. A 9h30, des grenades sont lancés pour éliminer les derniers terroristes. Les camions de pompiers ont alors aspergé l'étage pour éteindre l'incendie. Une fois effectué, le pilote se retrouve complètement trempé alors que la température extérieure atteint les -3 degrés. Il risque maintenant de mourir d'hypothermie.

Vers 11h30, des voix annoncent l'arrivée de la police. Vasileios sort de sa cachette, il est le dernier survivant à quitter l'hôtel et tombe dans les bras de son ami Michael, lui aussi miraculé. 

Le destin avait vraiment décidé de le sauver ce jour-là.

BBC

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