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L'ode à l'Europe de Valérie Pécresse
©Thomas SAMSON / AFP

La campagne est lancée !

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est confiée dans un entretien à l'Opinion sur l'Union européenne.

Juste avant le limogeage de Virginie Calmels suite à ses propos dans les colonnes du Parisien, Valérie Pécresse avait accordé un long entretien à L'Opinion sur la campagne des élections européennes. 

La présidente de la région Ile-de-France a notamment évoqué son engagement européen et ses convictions sur le sujet à l'heure où le populisme européen gagne du terrain comme en Italie récemment.
"L’engagement européen est dans l’ADN de la droite qui est la mienne, une droite gaulliste à l’origine d’un certain nombre de grandes avancées européennes. (…) Ce qu’il faut, ce n’est pas plus ou moins d’Europe, c’est mieux d’Europe, c’est une politique qui donne envie d’être européen".
Elle estime qu'une Europe forte serait un outil de taille dans le cadre des négociations internationales. 
"De toutes les façons, nous n’avons plus le choix. Sans l’Europe, on n’existera pas face à Trump, la Chine, Poutine… Comme je suis gaulliste, je veux que la France soit forte, puissante et pèse sur le cours des choses. Sans l’Europe, nous ne pourrons devenir ce que nous devons être. Etre patriote, c’est donc être européen".
A la tête de son mouvement politique au sein de la droite, Valérie Pécresse a précisé ses convictions européennes :
"C’est pourquoi à Libres !, nous avons appelé notre projet : "Patriotes et européens, pour une France forte dans une Europe puissante". Ceux qui sont aujourd’hui eurosceptiques se trompent, ils refusent de voir ce que l’Europe peut nous apporter. Les Britanniques en font l’amère expérience".
Valérie Pécresse regrette que la France ne pèse pas assez sur l'échiquier politique européen. 
"Si l’Europe est devenue ce qu’elle est, si on a le sentiment qu’elle nous impose ses réformes, si on a abouti à ce que le système européen soit contesté par des millions de Français, c’est qu’en amont, nous n’avons pas suffisamment pesé sur le cours des choses. Aujourd’hui, l’Europe est allemande et – ce n’est pas le moindre des paradoxes – britannique. En matière de concurrence, de commerce, ses positions ne sont pas les nôtres. L’influence française n’a fait que décliner au sein des instances européennes. Combien y a-t-il de directeurs généraux français à la Commission ? Pourquoi n’a-t-on pas forcé les énarques à faire un passage à Bruxelles ? Il ne faut pas s’étonner que, dans ces conditions, les directives ne soient pas conformes à notre vision du monde. Nous n’avons pas eu une stratégie d’influence en Europe".
La présidente de région souhaite réinventer le projet européen pour qu'il ait un véritable impact. 
"le projet européen est vital pour notre souveraineté, notre indépendance, la protection de nos frontières, nos valeurs, nos modes de vie, nos emplois. Réinvestissons-le, débureaucratisons, engageons-nous à n’ajouter aucune norme aux directives européennes et rendons aux Etats, qui les exerceraient mieux, les compétences que l’Union s’est abusivement appropriées".
Valérie Pécresse a réaffirmé son attachement à l'Europe à 27 et pour une force européenne de défense. Elle a également abordé la délicate question de l'immigration et des frontières. 
"La désaffection pour l’Europe doit beaucoup au manque de stratégie commune en matière d’immigration. Les accords de Schengen et le règlement de Dublin doivent être revus. Un Etat ne doit pas pouvoir être membre de Schengen s’il n’est pas capable d’assurer le contrôle efficace de ses frontières et n’a pas de centre d’accueil de migrants où ceux-ci soient orientés ou reconduits dans leur pays au cas par cas".
Valérie Pécresse a précisé ses différences et ses désaccords face au programme européen d'Emmanuel Macron :
"Je ne mets pas en doute son engagement européen mais je ne suis pas pour une Europe fédérale. D’ailleurs nos peuples n’en veulent pas. Je suis contre tout transfert de souveraineté supplémentaire, contre tout élargissement et contre un Parlement de la zone euro".
Valérie Pécresse a dévoilé le profil type du candidat LR idéal pour être tête de liste aux européennes. 
"Je choisirais en tête de liste un Européen ou une Européenne convaincu, défendant un projet pour réformer l’Europe à 27. Il faudra aussi faire attention à la sélection des candidats sur la liste. Emmanuel Macron a imposé une ouverture de la vie politique à la société civile. C’est une bonne chose. Il faut que sur la liste LR figurent des agriculteurs, des chercheurs, des entrepreneurs… spécialistes des politiques européennes. Ils doivent savoir négocier et parler anglais. On peut le regretter, mais l’anglais est un outil majeur d’influence car c’est la langue utilisée en dehors des séances. Il faut maintenant que la France pèse vraiment".
Les Républicains préparent donc déjà la campagne des élections européennes prévues en mai 2019. Le sujet épineux des têtes de listes promet des débats animés au siège du parti suite à la crise actuelle entre Laurent Wauquiez et Virginie Calmels. La ligne et le projet européen défendus en mai 2019 par LR sont également susceptibles de fluctuer. Les idées développées par Valérie Pécresse ne sont pas forcément toutes partagées par Laurent Wauquiez. La présidente de la région Ile-de-France a notamment regretté le "retrécissement de la droite" depuis l'élection de Laurent Wauquiez.     
Lu sur L'Opinion

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