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Facebook accorde aux constructeurs d'appareils connectés et aux géants du web un accès aux données personnelles des utilisateurs
©ALAIN JOCARD / AFP

Nouvelle faille

La société de Mark Zuckerberg a passé des partenariats officieux de partages d'informations et de contenus avec Apple, Samsung et des dizaines d’autres compagnies.

Selon des informations du New York Times, Facebook a transmis à une soixantaine de compagnies de téléphones et des créateurs d’appareils de haute technologie une vaste quantité de données personnelles. 

Comme Facebook souhaitait devenir le leader mondial des services de réseaux sociaux, la compagnie de Mark Zuckerberg a passé des accords autorisant les compagnies de téléphones mobiles et d’objets connectés à avoir un accès à des quantités astronomiques de données personnelles des utilisateurs. 
Facebook a passé ces accords notamment avec Apple, Amazon, BlackBerry, Microsoft et Samsung lors de ces dix dernières années. Le processus aurait même débuté avant que les applications Facebook soient facilement accessibles sur les smartphones. Ces accords ont permis à Facebook d’étendre son impact. Les constructeurs d’appareils connectés offraient aux clients la possibilité d’utiliser les contenus populaires du réseau social comme les messageries privées, les boutons « Like » (« J’aime ») et les carnets d’adresses.  
Mais ces partenariats, dont l’étendue n’était pas encore connue, ont soulevé des doutes à propos de la protection de la vie privée de la part de Facebook et de sa conformité avec un décret de 2011 de la commission fédérale du commerce (Federal Trade Commission). Facebook a autorisé les constructeurs d’objets connectés à accéder aux données des amis des utilisateurs sans leur consentement explicite. 
Ces partenariats étaient pour la plupart toujours actifs en avril, malgré les changements drastiques apportés par Facebook sur l’utilisation des données personnelles, suite à un scandale majeur. La compagnie de Mark Zuckerberg a été pointée du doigt dans l’affaire Cambridge Analytica en mars dernier. Les informations privées de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook auraient été exploitées et utilisées par cette société de communication stratégique et politique, en 2014.
Suite à cette polémique, l’attitude et les dérives de Cambridge Analytica (liées aux données personnelles collectées) n’étaient plus possibles suite à une nouvelle politique de Facebook. Mais les représentants de la société de Mark Zuckerberg n’ont pas indiqué que Facebook avait dispensé les constructeurs de téléphones, de tablettes et d’autres appareils connectés de ces politiques de restrictions.  
Serge Egelman, un chercheur sur la vie privée à l’Université de Californie à Berkeley qui étudie la sécurité sur les applications sur les téléphones portables, s’est confié au New York Times sur cette nouvelle dérive de Facebook. 
« Vous pourriez penser que Facebook ou les constructeurs d’appareils connectés sont fiables et dignes de confiance. Le problème vient du fait que de plus en plus de données personnelles sont collectées sur le moindre appareil. Des applications ont en réalité la capacité d’accéder à ces données depuis l’objet connecté en question. Cela génère donc de sérieux risques sur la vie privée et sur le plan de la sécurité ».        
Le réseau social voit ses partenaires comme des extensions de Facebook. A la différence de développeurs de jeux vidéo et des services destinés aux utilisateurs du réseau social, les partenaires créateurs d’objets connectés peuvent utiliser les données de Facebook seulement pour proposer des versions de « l’expérience Facebook ». 
Ces partenaires peuvent ainsi récupérer et extraire les données suivantes des utilisateurs de Facebook : la situation amoureuse, la religion, les idées politiques et les événements à venir parmi d’autres données personnelles. Les compagnies peuvent obtenir les données des amis des utilisateurs de Facebook alors que les personnes en question n’ont pas autorisé le partage de données personnelles avec des tiers. 
Suite au scandale Cambridge Analytica et aux dérives de l’utilisation des données personnelles, Mark Zuckerberg a été contraint de s’expliquer devant le Congrès américain et devant le Parlement européen ces derniers mois. Ces nouvelles révélations du New York Times vont faire couler beaucoup d'encre et relancer le débat sur l'attitude de Facebook et la protection des données. 
Lu sur le New York Times

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