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Le journaliste Loup Bureau accusé de "terrorisme" en Turquie
©Loup Bureau Twitter

Nouveau bras de fer

Loup Bureau jeune journaliste français indépendant de 27 ans est retenu depuis plusieurs jours en Turquie et a été inculpé pour "terrorisme".

Après une semaine de garde à vue, le jeune journaliste de 27 ans Loup Bureau a été mis en examen et incarcéré pour "participation à un groupe terroriste" a appris Le Monde auprès de ses proches et d'un de ses avocats. La raison : en 2013 Loup Bureau était parti réaliser un reportage pour TV5 Monde sur les unités de protection du peuple (YPG), groupe de combattants kurdes en Syrie considéré comme une extension du PKK par Ankara. Les deux groupes étant jugés comme "terroristes" par la Turquie.

Reportage au Kurdistan Syrien from Loup Bureau on Vimeo.

Une arrestation qui s'inscrit dans un contexte de rapports de force entre journalistes occidentaux et Ankara depuis le coup d'Etat avorté du 15 juillet dernier. En novembre 2016, c'est Olivier Bertrand, cofondateur du site internet Les Jours qui avait été arrêté  alors qu'il effectuait un reportage consacré à l'après-coup d'Etat. Il sera libéré et expulsé sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.

Puis, c'était au tour de Mathias Depardon qui vivait à Istanbul depuis 5 ans d'être arrêté car il travaillait sans carte de presse. Il sera expulsé du pays après un mois passé dans un centre de rétention à Gaziantep et seulement deux mois avant l'arrestation de Loup Bureau.

"Cette fois, la situation est bien plus alarmante : Loup Bureau est inculpé. Il est formellement mis en cause par les autorités turques qui emprisonnent en masse les journalistes qui souhaitent faire preuve d’indépendance en parlant de la guerre que mène la Turquie à sa frontière syrienne" déclare Me Pradel qui a mandaté un avocat sur place pour demander la libération de Loup Bureau lors d'une nouvelle audience qui doit avoir lieu dans les prochains jours, rapporte Le Monde.

Toujours selon le journal du soir, le ministère des Affaires Etrangères a fait savoir qu'il suit "avec la plus grande attention la situation" et que "L'ambassade de France à Ankara est en contact avec les autorités locales, afin de pouvoir exercer au plus vite la protection consulaire".

Pour éviter le maintien en détention, Me Pradel envisage différents recours, de l'appel, à la Cour européenne des droits de l'homme en passant par les mécanismes onusien.

En France, dans un communiqué commun, les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, soutenus par la Fédération européenne des journalistes (EFJ) et la Fédération internationale des journalistes (IFJ) ont appelé à "la libération immédiate" de Loup Bureau. Dans le même communiqué les syndicats affirment que "Les propos convenus ne suffisent plus". "Nous tenons les autorités turques pour responsables du sort de Loup Bureau. La plateforme du Conseil de l’Europe pour la protection des journalistes va être saisie au nom de la FEJ et de la FIJ" précise le communiqué.

Johan Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est-Asie centrale de Reporters sans Frontières a également réagi au micro de franceinfo en dénonçant "une volonté d'intimidation" des journalistes de la part d'Ankara et appelle à "une attitude beaucoup plus ferme et beaucoup plus claire sur la répression à laquelle on assiste en Turquie".

Lu sur Le Monde

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