Nicolas Hulot ne s’engagera pas dans la campagne d’Eva Joly

La réponse n’est pas directe, mais assez claire : interrogé par Le Monde pour savoir s’il participera à des meetings de la campagne d’Eva Joly, Nicolas Hulot répond :"j'ai pris une autre voie, ce qui n'empêchera peut-être pas de se retrouver sur le chemin des idées. Je n'ai nulle intention de nuire aux écologistes, ni à leur candidate". En somme, l’ancien animateur ne s’engagera pas pour soutenir son ancienne concurrente à la primaire, en difficulté dans les sondages. De toute façon, il assure : "être président de ma fondation m'interdit tout soutien politique". 

Dans cet entretien, le premier depuis sa défaite à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts, il revient sur son échec, qu’il "n’avait pas prévu", même s’il pensait "que le combat serait rude". Mais il ne regrette pas : "j’ai vécu un moment difficile après l'échec, mais je suis sans amertume. Je suis parti loin pour remettre les choses à leur juste place, puis pour m'extraire du bruit médiatique" , dit-il. Il admet s’être déclaré candidat trop tard, et ne pas avoir voulu "voir la profondeur des préjugés" à son égard, lui qui était perçu par certains comme un "homme des multinationales" ou un ami de Jacques Chirac. Il juge son retour en politique "peu probable".

Nicolas Hulot assure qu’en étant désormais président de sa fondation, sa "parole sera d’autant plus forte", notamment pour dire qu'il n'est "pas sain que l'écologie politique soit à ce point marginalisée". Depuis ce poste, il veut "faire la démonstration intransigeante que l'enjeu écologique conditionne tous les enjeux de solidarité". Il souhaite par exemple que la Banque centrale européenne prête à l’Etat "à taux nul ou très faible pour financer un grand plan d'investissement écologique et social". Il reconnait d’ailleurs sur ce point qu’il peut avoir des "convergences évolutives"  avec le candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon, et également une "convergence" avec Eva Joly.