Brésil : le début du procès en destitution de Dilma Rousseff<!-- --> | Atlantico.fr
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D'ici à la fin du mois, la présidente du Brésil devrait savoir si elle est destituée ou non.
D'ici à la fin du mois, la présidente du Brésil devrait savoir si elle est destituée ou non.
©REUTERS/Ueslei Marcelino

Jugement dernier

La présidente du Brésil, qui est notamment accusée d’avoir modifié les comptes du gouvernement, sera peut-être destituée. Dilma Rousseff assurera elle-même sa défense.

Ce jeudi 25 août, le Sénat brésilien donne le coup d'envoi à la phase finale du jugement en destitution de la présidente Dilma Rousseff. Accusée d'avoir maquillé les comptes publics et signé des décrets engageant des dépenses sans l'accord du Parlement, elle est suspendue de ses fonctions depuis le mois de mai 2016. 

Sous le commandement du président de la Cour suprême, la séance plénière des 81 sénateurs décidera si cette ex-guérillera de 68 ans doit ou non quitter la présidence. Le vote final tombera au plus tard le 31 août, d'après le calendrier prévu.  

Les sondages indiquent une nette tendance en faveur de l'impeachment qui requiert une majorité de 54 voix (les deux tiers des sénateurs). Lors du vote du 9 août dernier, qui décidait ou non de mener la procédure jusqu'au bout, 59 sénateurs avaient voté pour.  Des 81 sénateurs jugeant Dilma Rousseff, plus de la moitié sont soupçonnés de corruption ou font l'objet d'une enquête. 

Dilma Rousseff assurera elle-même sa défense

"Nous devons garder espoir", a lancé mercredi soir Dilma Rouseff, entourée de ses partisans dans un petit théâtre de Brasilia, promettant de se battre "avec la même force que quand j'ai lutté contre la dictature militaire". Le lundi 29 août, elle assurera elle-même sa défense devant les sénateurs avant les longs débats et le vote. 

Isolée et boycottée par le Parlement, Dilma Rousseff s'est réfugiée dans la résidence présidentielle pour préparer sa défense. Si elle est destituée, elle ne pourra plus occuper de fonctions publiques pendant huit ans. Si elle est innocentée, cette économiste et ex-guérillera sous la dictature (1964-85) retrouvera son mandat.

Les Brésiliens sont désenchantés

La destitution de la première femme à la tête du Brésil mettrait fin à 13 ans de gouvernement du Parti des Travailleurs (PT), fondé par l'ex-ouvrier devenu président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), parrain politique de Rousseff. Il a incarné un Brésil en plein boom économique, qui a sorti près de 40 millions d'habitants de la misère grâce à ses programmes sociaux. 

Cependant, depuis cette belle époque, quatre années de piètre croissance ont suivi jusqu'à la récession en 2015. Sans oublier l'augmentation du chômage (11 millions de demandeurs d'emploi), l'inflation repartie à la hausse et un déficit budgétaire de plus de 45 milliards de dollars. Depuis de graves scandales de corruption, la confiance des brésiliens a été ébranlée.  

"Je ne sais même pas si Dilma est déjà destituée ou si elle est encore présidente", confie, à Sao Paulo, Miralva de Jesus Santos, couturière au chômage de 58 ans. "Et je ne sais pas non plus si avec ou sans elle, cela fera beaucoup de différence pour nous". 

Lu sur L'Express

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