Mediator : le laboratoire Servier reconnu responsable<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Le médicament a été prescrit pendant trente ans contre l'excès de graisse dans le sang, puis à des diabétiques en surpoids.
Le médicament a été prescrit pendant trente ans contre l'excès de graisse dans le sang, puis à des diabétiques en surpoids.
©Reuters

Une première

En huit ans, c'est la première fois que la justice reconnaît la responsabilité du laboratoire dans ce scandale sanitaire.

C'est une première et à double titre. La décision de justice du tribunal de grande instance de Nanterre était très attendue car c'est la première actant sur la responsabilité civile des laboratoires Servier quant à la "défectuosité" du Mediator. Huit ans après la révélation du scandale du Mediator, la responsabilité des laboratoires Servier a donc été reconnue pour la première fois ce jeudi. 

La 2e chambre civile du TGI de Nanterre a estimé que les laboratoires Servier étaient responsables pour avoir laissé sur le marché un médicament "défectueux", dont ils ne pouvaient "pas ignorer les risques". Saisie des demandes d'indemnisations de deux malades de 72 et 67 ans, le tribunal a décidé qu'à la date de la prescription du médicament, en 2003 et 2006, "l'état des connaissances scientifiques ne permettait pas d'ignorer les risques d'hypertension artérielle pulmonaire  et de valvulopathies induits par le benfluorex", et "la seule suspicion de ces risques" obligeait le laboratoire "à en informer les patients et les professionnels de santé", notamment dans la notice d'utilisation.

L'avocat d'une des victimes, Me Charles Joseph-Oudin, a salué une "victoire", mais une "victoire en demi-teinte", son client ayant seulement obtenu quelque 30 000 euros au lieu des 900 000 demandés. Il va faire appel. Pour les avocats des victimes présumées du Mediator, la nocivité de ce coupe-faim était connue dès les années 1990. "Les laboratoires ne pouvaient plus ignorer qu'il y avait une balance bénéfices-risques défavorable à laisser le médicament sur le marché", avait ainsi soutenu Maître Verdier à l'audience.

Huit ans après les révélations d’Irène Frachon, pneumologue à l’hôpital de Brest, aucune victime présumée du Mediator n’a été indemnisée de manière définitive par voie de justice, les tribunaux ayant seulement jusqu’ici accordé des provisions après expertise dans une vingtaine de dossiers dans l’attente d’un jugement rendu au fond. 

Pour la défense de Servier, la communauté scientifique jusqu'en 2009 avait rapporté peu de troubles cardiaques chez les utilisateurs du Mediator. Le médicament a été prescrit pendant trente ans contre l'excès de graisse dans le sang, puis à des diabétiques en surpoids. Mais, à l'origine de lésions sur les valves cardiaques, il pourrait avoir causé la mort de 2100 personnes. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !