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Etat islamique : le terrifiant récit d'un jeune Syrien de Raqqa, ville occupée par le groupe djihadiste
©REUTERS/Stringer

Le calvaire syrien

"Tout le monde regrette Assad", explique le jeune homme, affirmant que le dictateur aux commandes de la Syrie "n'est pas pire" que l'EI.

La crise migratoire qui frappe l'Europe depuis le mois de janvier est la plus importante jamais observée depuis la Seconde guerre mondiale. Principalement due à la montée en puissance de l'Etat islamique en Syrie, elle pousse des centaines de milliers de personnes à tout quitter pour rejoindre l'eldorado européen au péril de leur vie. Mais que fuient réellement les Syriens ? Mohamed est originaire de Raqqa en Syrie et a raconté, sous couvert d'anonymat, son calvaire à la BBC. "S'ils savaient que je vous parle, ils me tueraient", raconte le jeune homme alors qu'il espère passer clandestinement en Turquie. "Au début, se souvient Mohamed, cela ne semblait pas si mal. Puis ils ont affirmé leur autorité et renforcé leurs contrôles. Toute personne les défiant ou parlant à des journalistes, était enlevée et tuée". Mohamed raconte que l'Etat islamique est un "réseau intelligent", qui attire de nombreux étrangers comme des "Allemands, des Tunisiens, des Turcs ou encore, des Saoudiens".

Qu'est-ce qui a changé pour les citoyens de Raqqa depuis que le groupe terroriste contrôle la ville ?

"Jusqu'à il y a quelques mois, nous avions Internet à la maison, raconte le jeune Syrien. Maintenant, nous devons aller dans des cafés et ils contrôlent les sites que nous visitons". Mohamed détaille le calvaire qui est imposé à la ville de Raqqa : les "deux heures d'électricité par jour" auxquelles ils ont droit, les antennes paraboliques qui sont sur le point d'être supprimées, "la hausse des prix" qui étouffe la population, l'obligation pour un homme de "porter une barbe" sous peine d'être emprisonné. "On nous interdisent de fumer, j'ai été surpris deux fois avec une cigarette, ils m'ont emprisonné une journée et donné 20 coups de fouet".

Pour Mohamed "cela n'est pas l'islam". Les drapeaux de l'Etat islamique flottent sur la ville de Raqqa, les mûrs sont recouverts des couleurs du groupe extrémiste et la peur fige les visages des Syriens. "Tout le monde regrette Assad", explique le jeune homme, affirmant que le dictateur aux commandes de la Syrie "n'est pas pire" que l'EI. Pas assez riche pour payer un passeur, Mohamed tente comme des milliers de Syriens désespérés de fuir son pays. S'il n'y parvient pas, il le sait, il rejoindra sa famille à Raqqa et continuera à vivre sous la menace des fusils de l'Etat islamique. "Si je ne peux pas aller en Europe, je retournerai à Raqqa. Là, je vivrai avec un couteau sous la gorge, mais au moins je serai avec ma famille".

Lu sur BBC

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